Ce sont 20 cyclistes âgés de 43 à 78 ans, porteurs d’un maillot rose, qui sont arrivés au pied du Pont du Gard, lundi 29 septembre, en milieu d’après-midi. Le 28 septembre, le peloton avait débuté son parcours depuis Cavaillon. Pourquoi ce défi solidaire à vélo ? Pour une noble cause et une symbolique forte : le sport n’est pas une option, c’est un remède face au cancer, ici le cancer du sein. Comme le rappelle Hélène Girardin, coordinatrice du projet : « Nous voulons véhiculer que la pratique du sport permet de diminuer le risque de récidive, avec moins de 24 % en pratiquant une activité physique régulière ».
"J’ai marché trois jours après la chimiothérapie"
Bérengère Hugon accompagne ces sportifs dévoués et apporte son expérience, elle qui a vécu cette maladie dans sa propre chaire : « Cela permet d’en parler avec du recul. J’étais une sportive avant la maladie. J’ai continué à pratiquer du sport. Je faisais du vélo électrique et de la marche. J’ai marché 3 jours après la chimiothérapie. Cela m’a permis de m’aérer et de mieux vivre le traitement », confie-t-elle, ravie que d’autres « Roses » lui emboîtent le pas. Pour certaines, c’était une mission ardue, car il fallait « réapprendre à faire du vélo et reprendre son corps en main », raconte Hélène Girardin, kinésithérapeute spécialisée dans le traitement du cancer du sein.
"C'est une belle revanche, pour nous, mais aussi pour celles qui sont parties"
Ce mardi, un peu avant 13 heures, les cyclistes femmes et Franck, lesquels combattent ou ont combattu le cancer du sein, ont fait une halte à Beaucaire avant de rejoindre Arles. "L'organisation est incroyable, témoignent d'une seule voix Christelle, Cathy, les Fabienne et Christine. Ça nous porte, on se sent redevables de tout ce que font ces bénévoles, on a envie de tout donner." Ces participantes ne se connaissaient pas ou très peu avant de s'engager dans ce périple, "mais nous avons vécu la même chose - avec bien sûr des histoires différentes - cela nous unit". "On peut parler du cancer librement, poursuivent-elles. Ce qui n'est pas toujours facile avec nos proches, nos amis, nos collègues. Certains sont parfois dans le déni, parfois excessivement empathiques ou peuvent tenir des propos maladroits, blessants. Là, nous sommes à l'aise, il y a une vraie cohésion. On pédale ensemble, ça nous apporte une énergie commune, nous procure beaucoup de bonheur. On se sent vivantes, on reprend conscience de nos corps. C'est une belle revanche, pour nous, mais aussi pour celles qui sont parties."
L’arrivée en fanfare est prévue le vendredi 3 octobre à Sète. Tout le groupe prendra ensuite le train en direction d’Avignon. Des festivités se dérouleront sur place, en présence de « Réseau Sage », porteuse du projet. L’association suit les personnes pendant leurs traitements. Une fois le but atteint, les membres des Roses du Sud, pourront « redonner de l’audace » dans leurs vies, se projette Hélène Girardin. Par ailleurs, Des dépistages gratuits sont proposés, grâce à la Mammobile, qui parcourt es routes d’Occitanie, pour aller à la rencontre des femmes. La prochaine étape aura lieu ce 1er octobre au Vigan, de 9h à 17h45, place de l'Hôtel de ville. L'opération devrait être reconduite dans deux ans, l'appel aux sponsors est lancé.
Pour rappel, plus de trois cancers du sein sur quatre sont guéris avec 88 % de survie à 5 ans, selon les chiffres avancés par la Ligue contre le Cancer.