On n’a pas tous les jours soixante ans : pour marquer le coup, l’établissement avait prévu ce jeudi une journée d’animations et invité le directeur départemental de l’Agence régionale de la santé, Guillaume Dubois. L’occasion de remettre le Mas Careiron dans son contexte, « un établissement particulier dans son histoire, en dit son directeur par intérim Christian Cataldo, constitué au moment des premiers textes sur la sectorisation (qui délimite la zone géographique d’intervention de l’hôpital, NDLR), il n’a pas connu la psychiatrie asilaire ». Exit effectivement les asiles, avec le Mas Careiron c’est la psychiatrie moderne qui est pratiquée, « un fonctionnement différent, avec une dynamique, une évolution dans la prise en charge des patients, à la pointe dans de nombreux domaines », salue le directeur de l’établissement.
Le Mas Careiron deviendra rapidement la tête de pont de la psychiatrie dans le Gard. « À l’ouverture, les moyens étaient limités, mais il y avait déjà cette volonté immense de prendre soin des patients », souligne le Dr Monnier. Et ce « en plein cœur de la cité », rajoute la présidente du conseil de surveillance de l’hôpital, Bérengère Noguier, « un lieu de soins et un lieu d’humanité », salue le directeur de l’ARS dans le Gard.
Un lieu « qui a évolué au fil des décennies pour devenir un centre de soins moderne, tout en restant à dimension humaine », affirme le Dr Monnier, où « 750 agents œuvrent au quotidien pour construire cette psychiatrie, cette médecine de proximité », rajoute Bérengère Noguier, qui s’est déployée « au fil des années dans une politique de développement de structures extra-hospitalières », rappelle Guillaume Dubois.
Et demain ? « L’hôpital de demain sera intégré dans la ville, proche des patients, avec des thérapies avancées, un développement des pratiques de réhabilitation psychosociale », avance le Dr Grégory Monnier, malgré « des défis majeurs, comme les pénuries de professionnels », rajoute-t-il. Et ce alors que « la santé mentale est un axe majeur dans toutes les politiques publiques », rappelle Guillaume Dubois, et qu’« un Français sur cinq est atteint de troubles psychiques », abonde Bérengère Noguier. Pour relever ces défis, « les technologies sont utiles, avance le Dr Monnier, mais ne remplacent pas les relations humaines. »
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Cette célébration des 60 ans du Mas Careiron tombait un jour de mouvement social national contre la politique du gouvernement. Le syndicat SUD Santé Solidaires avait ainsi mis en place un piquet à l’entrée de l’établissement, et ajouté sa touche à la décoration de l’allée centrale. De quoi « traduire une partie de la vie du Mas Careiron, un établissement qui a connu des soubresauts dans son histoire », glisse Christian Cataldo. « Nous n’avons pas été invités aux 60 ans alors nous nous invitons. Les luttes et les syndicats font partie pleinement de cette histoire. Et en même temps, c’est un jour de grève », explique le co-secrétaire du syndicat au Mas Careiron, Fabrice Aimé.