À 23 ans, Léa Fernandez pratique un sport figurant dans le pentathlon moderne : le triathlé. Assez méconnu du grand public, cette activité réunit trois disciplines : la course, la natation et le tir, les deux autres disciplines étant l'escrime et l'équitation : "Ce qui différencie le triathlé du triathlon, c'est le tir à la place du vélo", explique Léa. Fille de l'actuel président du Cercle Nautique Cévennes Alès Cédric Fernandez, son histoire avec la discipline a débuté suite à un appel de la Fédération Française de Pentathlon moderne, ayant contacté son père et son entraîneur.

L'objectif était d'être potentiellement sélectionnée pour aller à l'INSEP, dans le but de participer éventuellement aux Jeux Olympiques 2028. Le Covid ayant empêché cette idée d'aller jusqu'au bout, la jeune femme a jeté son dévolu sur le club de Perpignan. C'est alors que les disciplines du pentathlon moderne lui ont plu. "Je viens du milieu de la natation, c'est ce que je préfère, mais j'aime bien l'associer à la course. J'ai encore un peu de travail à faire sur le tir mais je m'entraîne chez moi", sourit-elle. 

Pour déconstruire le cliché du sportif qui suit continuellement une alimentation très stricte, Léa explique qu'il est important de se faire plaisir de temps en temps pour tenir le coup : "Juste avant de venir je me suis pris une glace !" rigole-t-elle. "Il faut toutefois avoir un rythme d'entraînement, ne pas se coucher à 4 ou 5h du matin si tu te lève tôt le lendemain", ajoute Léa.

Kinésithérapeute de profession

En parallèle, Léa a embrassé la profession de kinésithérapeute, qu'elle exerce dans un cabinet alésien. Tout juste rentrée d'Espagne où elle y a effectué ses études, elle explique avoir eu énormément de mal à pratiquer sa passion : "Il faut trouver les structures. La course ce n'était pas trop compliqué mais pour l'équitation ou l'escrime, c'est pas évident. Là-bas, j'avais heureusement la chance d'avoir un entraîneur de triathlon pour garder le rythme".

Pour autant, Léa Fernandez ne compte pas faire de vieux os sur le bassin alésien. À la rentrée de septembre, elle intégrera le club de pentathlon moderne de Perpignan : "Je pense que je resterai au minimum quatre ans donc je prendrais un appartement là-bas. Il faudra que je trouve un temps pour le sport, donc un cabinet de kiné qui pourrait me permettre de bien m'organiser", détaille-t-elle.

Pour lui permettre de se professionnaliser un peu plus, Léa va commencer son book pour attirer des sponsors. Crèmes en tout genre, matériel d'automassage ou autres, son périmètre de recherche est assez large. Mais pour le moment, la jeune femme avance sur un autre projet : "Je suis en train de finir ma formation kiné-sport, je préfère me consacrer sur ça en priorité, après je lancerais mes recherches", dévoile-t-elle. 

Discipline mineure

"Sur Alès, Nîmes et même Montpellier je pense que je suis la seule à pratiquer cette discipline. Après il y en a à Perpignan, Bordeaux, Paris, Marseille, mais il n'y a pas énormément d'athlètes. C'est un sport qui n'est pas médiatisé mais qui prend de plus en plus d'ampleur", explique Léa. Le pentathlon moderne va d'ailleurs subir un petit lifting, puisqu'après Paris 2024, le parcours d'obstacle va remplacer l'équitation. 

Entre le sport et le travail, Léa a déjà tranché : si elle arrive à vivre de sa passion elle penchera pour le pentathlon, sinon elle se concentrera sur sa profession et fera de sa passion, un loisir.