Publié il y a 3 mois - Mise à jour le 05.01.2024 - Propos recueillis par Louis Valat - 5 min  - vu 974 fois

FOOTBALL Pierrick Cros (OAC) : "Le Paris FC doit se méfier de nous"

Pierrick Cros à son arrivée en octobre dernier.

- Photo Corentin Migoule

Il a arboré les couleurs d'Uzès, du Red Star, du FC Borgo et de Laval pour ne pas tous les nommer, Pierrick Cros (31 ans), fort d'un curriculum vitae éloquent a accumulé une expérience riche en matchs importants. Arrivé à l'OAC en octobre dernier, le défenseur s'apprête à disputer un troisième 32e de finale de Coupe de France, face au Paris FC (samedi, à 15h30). Interview.

Objectif Gard : Comment vous sentez-vous à l'approche de cette rencontre face au Paris FC ?

Pierrick Cros : Très bien, on a repris en deux phases : juste avant la fin de l'année civile où le travail était plus axé sur le physique, sur la ré-athlétisation de chacun. Depuis la nouvelle année, le travail est désormais plus axé sur le match de Coupe de France face au Paris FC et les échéances qui arrivent derrière.

Vous avez rejoint Alès il y a plus de deux mois maintenant. Comment se passent les premiers mois à l'OAC ? 

Je suis arrivé fin octobre en effet. Pour le match d'Andrézieux, je n'étais pas qualifié, mais ensuite, j'ai rejoué rapidement puisque j'ai enchaîné six matchs en comptant la Coupe de France. Il a fallu vite s'acclimater au groupe. Il n'y a que le match de Toulon que j'ai loupé, où je m'étais fait une petite entorse à la cheville quelques jours avant. Mon rythme est revenu rapidement, j'ai retrouvé mes automatismes, mes repères. C'est dommage que la trêve soit arrivée, comme je le disais au coach, c'est à ce moment-là où physiquement, je commençais à bien me sentir sur les derniers matchs. 

Quid de votre adaptation au sein du groupe ?

Dans la globalité, j'ai été très bien accueilli. Après, c'est sûr qu'avec des résultats en championnat, ce serait mieux. Un peu mitigé sur ce niveau-là. Heureusement, il y a la Coupe qui nous sort un peu de notre quotidien, où on est très performants, notamment à Martigues où on a fait grosse impression. 

pierrick cros
Pierrick Cros rejoignait l'équipe entraînée par Hakim Malek. • OAC

Vous êtes souvent associé à Ryad Nadifi en charnière centrale. Comment fonctionne votre duo ? 

La collaboration avec Ryad se passe très bien, on était ensemble au centre (le centre de l'OAC, NDLR), donc on se voyait très régulièrement, même en dehors du foot. L'entente est bonne, il a des caractéristiques un peu différentes des miennes. J'ai un peu plus d'expérience, au niveau tactique. Ryad, lui, va un peu plus vite niveau course et peut rattraper des erreurs où moi, je prends un peu plus de recul. C'est là où il faut que l'on trouve le bon équilibre pour garder notre ligne. Au niveau relance, lui est plus habile avec son pied gauche, trouvant de bonnes passes parfois compliquées. Le coach veut qu'on relance de derrière, même si parfois, on devrait essayer de prendre moins de risques qui entraînent des occasions de buts pour l'adversaire. La petite différence est peut-être que je prends un peu moins de risques que mon compère, mais ça viendra avec l'âge. Quand on est plus jeune, on est plus joueur. (rires)

Il y a des buts que l'on a clairement donné à l'adversaire ou qui auraient pu être évitables par des fautes directes de notre part, les défenseurs.

Pierrick Cros

Quelles sont les attentes du coach à votre égard, Ryad et toi, pour la seconde moitié de la saison, étant donné les défis défensifs auxquels l'OAC a été confronté en encaissant un nombre important de buts ?

Nous sommes axés sur le fait de ne pas prendre de buts, même si je trouve que c'est un peu mieux depuis quelques matchs. Il y a ce travail défensif, où il y a des buts que l'on a clairement donné à l'adversaire ou qui auraient pu être évitables par des fautes directes de notre part, les défenseurs. Mais je pense que c'est un aspect collectif, car c'est vrai que nous sommes une équipe qui propose pas mal de jeu, et les adversaires comme Chamalières ont tendance à nous attendre et profitent des largesses que l'on peut laisser. C'est sur ce point-là que l'on devra travailler, trouver le bon équilibre et à nous, derrière, de veiller au grain. Il faut trouver l'équilibre entre savoir jouer quand il le faut et dégager quand il le faut. Si on veut redresser la barre au niveau du classement, c'est par là que ça passe.

Entrons dans le vif du sujet à savoir la Coupe de France. Avez-vous des souvenirs de belles épopées ?

Oui, de mémoire, je crois que c'était avec le Red Star en 2015. À l'époque, on jouait sur les deux tableaux : montée en Ligue 2 et Coupe de France. On arrive en huitième de finale au stade Jean-Bouin (stade réservé habituellement au club de rugby du Stade Français Paris, NDLR), à côté du Parc des Princes, contre Saint-Étienne, mon club formateur. On a perdu 2-1, nous étions à 10 contre 11, en faisant une belle partie. En plus, coup du sort, j'ai inscrit le but de la victoire de Saint-Étienne, contre mon camp, à la fin. Avec le FC Borgo, nous avons joué, en 32e de finale, contre l'AS Saint-Étienne, encore, à Furiani. Ils nous avaient gagné 3-0 cette fois. Une défaite plus large mais c'était un petit clin d'œil. Mais si je dois en garder un, je dirais le Red Star parce que l'on avait fait un beau parcours et la saison avait été réussie de tout point avec la montée en Ligue 2, même avec ce 8e de finale perdu. 

"On est dans la peau du Petit Poucet"

Comment abordez-vous le fait de passer d'équipes considérées comme supérieures en Coupe à endosser le rôle de "Petit Poucet", comme c'était le cas contre Martigues ?

Là, on est dans la peau du Petit Poucet comme c'était le cas contre Martigues. La logique voudrait que ce soit le club du dessus qui passe. J'ai souvent été l'inverse, dans une équipe effectivement où sur le papier, on est au-dessus, mais ce ne sont jamais des matchs évidents puisque les niveaux, sur une rencontre, se valent. Je l'ai vu contre Martigues où sur un match, on peut être au-dessus de l'adversaire. Et c'est tout ce qui fait la beauté de la Coupe de France, c'est pour ça que l'on parle de la magie de la Coupe.

OAC
L'OAC après son exploit face à Martigues au tour précédent. • Photo Louis Valat

En tant que joueur expérimenté, j’imagine que le Paris FC est une équipe que vous connaissez bien. À quel match faut-il s’attendre samedi contre cette équipe ?

On m'a demandé par rapport à ce que j'avais connu la saison passée avec Laval, mais je n'avais pas trop joué et l'équipe a pas mal changé. J'ai vu juste d'un point de vue extérieur. C'est vrai que lorsque j'étais au Red Star j'ai fait pas mal de derby, en National et Ligue 2. Le Paris FC reste toujours une équipe dure à bouger, bien disciplinée. C'est le haut niveau. S'il y a des ballons perdus, ça peut passer en N2 ou en National sauf que, plus on monte de niveau, plus les attaquants sont adroits. Il faudra éviter de leur donner des ballons faciles et leur rendre la tâche difficile. 

"Ce sera du 50/50"

Selon vous, qu'est-ce qui fait la différence dans un 32e de finale comme celui-ci ?

Plein d'ingrédients, c'est un peu de tout qui nous permettra de passer ce tour. La motivation sera au rendez-vous, je ne me fais pas de souci de ce côté-là. Après, il y a le talent des joueurs d'en face qui peut être supérieur par rapport à notre envie, nos capacités pendant 95 minutes à surpasser notre adversaire, bien exploiter les espaces qu'ils vont nous laisser parce que je pense qu'ils vont venir en jouant. Même si, par rapport au match de Martigues, le Paris FC doit se méfier de nous. Je pense que sur un match, ce sera du 50/50. Il faudra jouer notre chance, ne pas calculer. On va subir des assauts ou autres, parce que la qualité est supérieure en face, mais il faut savoir faire le dos rond et être forts tous ensemble. Puis gagner dans la souffrance, c'est toujours gratifiant. Devant nos supporters, à la maison, poussé par le public, par les fans présents à chaque match, on peut faire de belles choses. 

Justement, un mot pour les supporters alésiens... 

Venez nous soutenir, on va faire le maximum pour passer encore un tour et se revoir au mois de janvier en Coupe et de continuer à rester derrière l'équipe, en championnat, pour redresser la barre. Ça pourrait être pire, ça pourrait être mieux, mais on aura besoin de tout le monde sur ces cinq mois en 2024 et ça commence demain en Coupe. Moi qui ai connu des clubs, c'est gratifiant d'avoir des supporters qui sont derrière leur équipe. Qu'ils soient mécontents, cela fait partie du jeu ! Les supporters veulent toujours plus et on peut les comprendre. Même nous, nous sommes frustrés par les résultats, sauf en Coupe. C'est tous ensemble que l'on arrivera à aller plus loin, restons unis, soudés et allons le plus haut possible.

Propos recueillis par Louis Valat

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