ROUSSON Ce ne sont pas des salades, celles-là sont vraiment fraîches et sauvages
Il fallait se munir de ses bottes de caoutchouc pour aller patauger dans la gadoue des Jardins de la Gardie. Les nuages étaient certes menaçants, quelques gouttes de pluie n'ont pas manqué d'arroser les plantes, bref des caprices du ciel qui n'ont pas découragé une quarantaine de curieux partis ce samedi à la découverte des salades sauvages. Une drôle d'idée qui a émergé il y a de cela une dizaine d'année grâce à la collaboration de l'association ARC'Avène présidée par Henri Blandina et de l'association montpelliéraine 100% écolo, l'Euzière.
À l'heure où la crise continue de sévir, où les questions du développement durable, du respect de l'environnement sont posées à toutes les sauces, les membres de l'association gardoise proposent à tous et toutes de se replonger dans ses racines ancestrales, en prenant le thème de l'alimentation. "Autrefois, et ce jusqu'à notre génération (les sexagénaires, Ndlr) partir à la cueillette aux salades comme aux asperges, c'était dans nos habitudes" raconte Henri Blandina. Pimprenelle, Terre Grèpe, Raiponce, Porcelle un peu plus rappeuse, Pissenlit, Nombril de Vénus, Laitue vivace etc. Tout faisait ventre, il suffisait de se pencher pour avoir une salade à déguster, enfin du mois de mars au mois d'avril. "Notre société a évolué et il y a eu entre ma génération et la nouvelle, une cassure. La pratique s'est perdue et petit à petit, les salades elles-mêmes se sont mises en sommeil ou ont disparu", la faute à l'urbanisation. Pour trouver des salades sauvages, il faut maintenant partir à la recherche de coins de nature isolés de la pollution. Fort heureusement, dans les Cévennes, cela reste encore chose aisée.
Alors, accompagnés de deux intervenantes botanistes, les amateurs de verdure sont allés fouler les pâturages à la découverte des trucs et astuces pour reconnaître les bonnes herbes sauvages. Celles-là mêmes qu'ils pourront ramasser en pleine nature sans que cela ne leur coûte un euro, tout au plus un tour de reins pour les grands gourmands. Un petit conseil d'ailleurs. Si vous partez à la cueillette aux salades, attention aux plantes toxiques. Abstenez-vous de ramassez les salades dans les zones humides où la douve peut être présente. "Nous voulons transmettre des connaissances essentielles sur des traditions de vie et sur ce que la nature peut nous offrir sans même que l'on y prête attention."
Après avoir parcouru les Jardins Ethnobotaniques de la Gardie, les "aventuriers" ont pu déguster quelques salades sauvages qui regorgent de vitamines très bonne pour l'organisme en cure de printemps. Ne dit-on pas : "Celui qui consomme beaucoup de salade n'a pas besoin de médecin !"
Stéphanie MARIN
stephanie.marin@objectifgard.com
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