GARD La gauche réclame une autre politique migratoire

Ils veulent faire entendre une autre voix. « Ils », ce sont les responsables associatifs et politiques qui ont livré, ce mercredi, une autre vision de l'immigration en France.
Pour le secrétaire départemental du PCF, Vincent Bouget, « il n’y a pas de crise migratoire ». Le communiste parle plutôt « d’une crise de l’accueil des migrants. Aujourd’hui seulement 0,67% de la population migre en Europe. » Indigné, il rappelle tristement un autre chiffre : « Depuis 2000, 40 000 migrants sont morts dans la Méditerranée ! »
Ce premier constat en appelle un autre : « la seule réponse à la mobilité serait d’ériger des murs, des barrières ? On sait que ça ne marche pas ! » Entouré par différentes associations telles que la Ligue des droits de l’homme ou l’Association d’accompagnement des migrants, ces militants de gauche attendent de l’État « une autre vision des questions migratoires, accompagnée d’un plan d’urgence. »
Leur conférence de presse ne tombe pas par hasard. Lundi dernier, 23 familles, soit 80 personnes, « ont été mises à la rue » des hôtels dans lesquels elles étaient hébergées « pour raison budgétaire. » Si une solution temporaire a été trouvée, une épée de Damoclès plane toujours au-dessus de leur tête.
Réquisition des logements sociaux
L’hébergement dans les hôtels « coûte un pognon fou », lance Roger Mathieu, responsable de l’APTI (Association pour la promotion des travailleurs immigrants). Et ce dernier d’interroger : « savez-vous pourquoi la préfecture opte pour ce choix ? Une fois qu’il n’y a plus de crédit, c’est au gérant de l’établissement de faire le sale boulot. Dans un appartement, la procédure n’est pas la même puisqu’il faut saisir la justice ! »
Dans leur liste de doléances, ces militants demandent au préfet de réquisitionner les « 800 logements vacants des bailleurs sociaux. » Une régularisation des demandes de naturalisation est aussi espérée : « elle permettrait aux migrants de s’intégrer dans la société. Là, ils n’ont même pas de papiers pour travailler ! », lance M. Mathieu, qui rappelle : « il y a trois ans, 120 Afghans ont été naturalisés. On n'en entend plus parler aujourd’hui ! »
CM
coralie.mollaret@objectifgard.com