Publié il y a 5 ans - Mise à jour le 14.03.2019 - abdel-samari - 3 min  - vu 686 fois

LE 7H50 de Loïc Valverde : "Les finances publiques vont subir une perte d'une centaine d'emplois dans le Gard dans les trois ans"

(Photo : DR/Objectif Gard)

Les agents du département se rassemblent devant le centre des finances publiques de Nîmes-Saintenac à partir de 8h30 ce jeudi 14 mars 2019 pour s'opposer à la réforme de la fonction publique. Loïc Valverde, secrétaire départemental des finances publiques du département est l'invité du 7h50.

Objectif Gard : Pourquoi les agents se mobilisent-ils ce jeudi ?

Loïc Valverde : La première raison est liée à la réorganisation des services qui va impacter les agents ainsi que les contribuables. On annonce une révision des implantations en France et donc dans le Gard. Dans ce projet, il est prévu la suppression de beaucoup d'emplois. Il faut se rappeler qu'en dix ans, nous avons connu 200 suppressions. Nous avons eu la confirmation d'une suppression de 100 emplois supplémentaires sur les trois ans à venir. Dans ces conditions, il est évident que nous ne pourrons pas absorber la quantité d'activité avec des effectifs aussi diminués.

Avez-vous des éléments précis sur l'impact dans le Gard ?

Rien d'officiel pour le moment. Mais notre directeur a eu accès en janvier dernier au projet d'organisation décidé par l'État. Nous lui avons demandé des précisions mais il nous a indiqué être en pleine réflexion. Ses conclusions seront connues à la fin du mois. Ce que nous savons avec certitude c'est que le pourcentage de suppression d'effectif est acté entre 11 et 13%. Ce qui veut dire que les finances publiques vont subir une perte d'une centaine d'emplois dans le Gard dans les trois ans. Dans le département de la Vendée, le directeur a rendu public le projet de territoire. Sur les 22 trésoreries en place, 19 vont être supprimées en trois ans.

Est-ce que ces suppressions de postes ne sont pas tout simplement liées à la suppression de la taxe d'habitation et de la mise en place de l’impôt à la source ?

C'est surtout une contradiction avec l'idée de reconquête des territoires voulue par l'exécutif. Le projet final est de créer des maisons de services publics dans tous les territoires où seraient regroupées l'URSSAF, la CAF, Pôle Emploi et les services des impôts. Il faudra que les usagers prennent rendez-vous par Internet pour être reçu par un agent. Or, aujourd'hui, les rendez-vous sont libres. Chaque contribuable peut se déplacer au centre des finances publiques pour obtenir réponse à ses interrogations ou être accompagné pour sa déclaration.

Mais s'il n'y a plus de taxe d'habitation, il n'y aura plus de déclaration...

Vous avez raison pour la taxe d'habitation mais les finances publiques gèrent aussi les déclarations de taxe foncière, d'impôt sur le revenu même s'il y a l'impôt à la source. Et toutes les déclarations des entreprises. Il faut que les contribuables, les sociétés puissent être renseignées. L'impôt à la source est un impôt de recouvrement. Mais le besoin en matière d'informations, d'explications, de modifications de situation existe toujours.

Un mot sur les dégradations subies dans les centres de finances publiques du département lors des manifestations des gilets jaunes. Comment les agents ont-ils fait face à ces situations ?

Le plus gros dégât a concerné surtout le centre de Nîmes-Saintenac. Le montant des réparations est estimé à plus de 100 000 euros. Je pense aussi aux établissements du Vigan, de Saint-Chaptes, de Saint-Hippolyte-du-Fort ou encore de Bagnols-sur-Cèze qui ont été concerné. Les agents l'ont pris comme une révolte contre l'État à travers l'emblème que représente un centre des impôts. Cela a eu des répercutions sur les conditions de travail avec le transfert temporaire d'agents vers d'autres centres. Mais il est important de dire que parmi les agents, certains étaient aussi solidaires du mouvement des gilets jaunes ; bien entendu pas des casseurs. Solidaires dans la défense des services publics. Solidaires car eux-même les premiers rencontrent des difficultés de pouvoir d'achat avec le gel du point d'indice de la fonction publique. On est donc aujourd'hui entre le marteau et l'enclume.

Propos recueillis par Abdel Samari

Abdel Samari

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