Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 25.10.2020 - anthony-maurin - 3 min  - vu 2526 fois

FAIT DU SOIR Une marche blanche pour faire avancer la loi

La stèle faite par les parents de Kévin à l'endroit où la voiture a été retrouvé, sur le bas-côté de la route, dans l'autre sens, bien loin de l'impact initial et dans le fossé (Photo Anthony Maurin).

La famille de Kévin à la tête du cortège, un an après le décès du jeune gardois (Photo Anthony Maurin).

Kévin a perdu la vie en voiture le 27 octobre 2019 suite à la malveillance de propriétaires de chevaux qui s'étaient échappés de leur enclos. L'association Tous bien gardés a pour but de lutter contre la divagation des animaux et de faire adopter des décrets nationaux.

Un an après, Laurence et Didier, les parents de Kévin, se battent pour faire évoluer la loi et ont organisé ce dimanche une marche blanche pour marquer le coup et faire avancer les débats. Rappel des faits, tout commence une nuit de week-end vers 3h30. Un jeune de 21 ans, Kévin, prend sa petite Twingo bleue pour aller travailler en tant que pâtissier à la maison Dinger à Bellegarde.

La stèle faite par les parents de Kévin à l'endroit où la voiture a été retrouvé, sur le bas-côté de la route, dans l'autre sens, bien loin de l'impact initial et dans le fossé (Photo Anthony Maurin).

Kévin n'arrivera pas sur son lieu de travail car peu avant l'entrée du village, il percute de face un cheval échappé de son enclos. " Nous avons décidé de créer l'association " Tous bien gardés " car il fallait qu'on avance. Kevin, s'il était encore là, aurait poursuivi ce combat en faveur de la protection des animaux et des hommes. On sait de quoi on parle en disant ça mais quand on a un animal, on l'assume dans sa globalité. " avouaient les parents il y a quelques jours.

15h, la route D6113 est bloquée dans les deux sens entre Bellegarde et Bouillargues. Le cortège d'une cinquantaine de personne part en direction de la stèle commémorative de l'accident. Certains sont vêtus de blanc, d'autres ont apporté des fleurs mais c'est avant tout le souvenir d'un jeune qui n'avait pas cherché la mort qui est rappelé un an après son décès.

Le cortège sur la route fermée (Photo Anthony Maurin).

" 365 jours et la justice n'a pas avancé, nous connaissons tous les éléments et la procédure est au point mort malgré les relances de notre avocate. Il est temps que cela change, nous voulons faire évoluer les recommandations existantes pour qu'elles deviennent des obligations. Nous avons besoin de l'énergie de tout le monde... Les particuliers pour détecter les clôtures non conformes afin d'avertir les mairies mais aussi les politiques pour qu'ils proposent des décrets. Nos maires doivent se pencher sur le sujet pour que leurs administrés fassent preuve de responsabilité " avouait Laurence, la maman de Kévin, devant la stèle commémorant la mémoire de son fils disparu trop tôt.

La famille a reçu le soutien de la députée Annie Chapelier et Françoise Bons, conseillère régionale présente lors de cette marche blanche représentait quant à elle Carole Delga, présidente de la Région Occitanie et sensibilisée à la question. Françoise Bons est prête à appuyer les demandes parentales auprès des députés et sénateurs gardois.

Le papa de Kévin met les roses blanches atour de la stèle (Photo Anthony Maurin).

" 365 jours pour 365 roses... J'en ai mis quelques unes sur la route mais ça lui a mis dix secondes à Kévin pour faire cette distance. Ça fait 365 jours qu'on attend. Nous sommes des parents mais ça touche n'importe qui, on ne peut pas savoir, jamais nous n'aurions pensé ça. Ça fait trois générations que nous faisons partie d'une famille d'éleveurs, on a quitté ce monde qui pourtant nous a rattrapé il y a 365 jours. Ça n'arrive pas qu'aux autres, c'est pas vrai. N'importe qui " affirmait Didier, le papa de Kévin qui, après le moment de recueillement et avec le restant des roses a matérialisé la trajectoire de la voiture de son fils sur la chaussée vers le fossé.

Parce que Kévin n'est plus là et même si cela ne le fera pas revenir, Laurence et Didier veulent une chose assez simple, une réglementation sur la hauteur et la qualité des clôtures qui encerclent les animaux parqués. " Oui, ça ne fera pas revenir Kevin mais si ça peut empêcher d'autres décès, ça serait très bien. On ne veut pas qu'il soit parti pour rien " lance Didier.

Sur la route, les roses symbolisaient la trajectoire après l'impact de la voiture de Kévin (Photo Anthony Maurin).

Anthony Maurin

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