Gabriel Dugas n’est pas un inconnu dans le monde de la gendarmerie. Entré dans l’institution en 2002, il a débuté sa carrière au sein de l’escadron de gendarmerie mobile 23/1 de Melun, avant de se spécialiser dans la sécurité routière. En 2007, il rejoint le peloton motorisé de Poussan (Hérault), où il gravit les échelons jusqu’au grade d’adjudant. Son ambition et sa rigueur le poussent à passer le concours d’officier en 2013, marquant un tournant dans sa carrière.
Son parcours l’amène ensuite à commander des unités emblématiques : le peloton d’autoroute de Saint-Avold (Moselle), l’escadron départemental de sécurité routière d’Annecy (Haute-Savoie), puis celui de Loire-Atlantique à Nantes. À chaque étape, il se distingue par son leadership et sa capacité à fédérer des équipes autour d’objectifs communs. « J’ai toujours aimé être sur le terrain, au contact des hommes et des femmes qui composent nos unités, confie-t-il. C’est là que tout se joue. »
Un territoire à découvrir, entre Alès et les Cévennes
Si Gabriel Dugas connaît bien Alès et ses alentours, notamment grâce à ses origines nîmoises et ses liens familiaux, les Cévennes restent pour lui un territoire à explorer. « J’y venais enfant, surtout pour ramasser des châtaignes et des champignons avec mon grand-père, se souvient-il. Mais aujourd’hui, c’est une vraie découverte. » Ce territoire, à la fois sauvage et riche en traditions, représente un défi supplémentaire pour ce commandant attaché à la culture gardoise.
Respecter les traditions locales, comme les fêtes votives ou les rassemblements communautaires, fait partie de ses priorités. « Il faut travailler avec les élus et les habitants pour préserver ces moments tout en garantissant la sécurité, explique-t-il. C’est un équilibre à trouver, mais c’est ce qui fait la richesse de ce territoire. »
Un retour aux sources
Nommé à la tête de la compagnie d’Alès, Gabriel Dugas revient dans le Gard, son département natal. Une nomination qui a une saveur particulière pour cet officier attaché à ses racines : « Quand j’ai appris que j’étais muté à Alès, c'était une belle surprise, et j’étais honoré. C’est une belle compagnie, avec des défis à la hauteur de mes ambitions, et puis… il y a le cœur qui parle, car c’est chez moi. »
La compagnie d’Alès, la plus grande du département, couvre 121 communes et près de 130 000 habitants. Un territoire vaste et contrasté, où se mêlent zones urbaines et rurales, et où les enjeux de sécurité sont multiples. Depuis le début de l’année, plus de 3 500 crimes et délits y ont été recensés, dont 20 % d’atteintes aux personnes. La lutte contre le trafic de stupéfiants, en pleine expansion, figure parmi les priorités du nouveau commandant. « Les réseaux s’étendent, ils touchent désormais les communes périurbaines et rurales, rappelle-t-il. Notre rôle est d’être proactifs, en coordination avec la justice et les élus locaux. »
« L’humain d’abord »
Pour Gabriel Dugas, la réussite d’un commandement passe avant tout par le lien humain. Avec 160 gendarmes sous ses ordres, il entend cultiver une proximité constante avec ses équipes. « Mon bureau est toujours ouvert, insiste-t-il. Je veux que les gendarmes sachent qu’ils peuvent venir me voir, qu’ils se sentent écoutés et respectés. »
Cette approche, il la décline aussi à l’extérieur, auprès des élus et des citoyens. « Travailler avec les maires, les procureurs, les associations… c’est essentiel, souligne le commandant des escadrons. La gendarmerie ne peut pas agir seule. Nous sommes là pour les gens, et c’est avec eux que nous construirons des solutions. »
Des défis à relever
Les mois à venir s’annoncent intenses pour la compagnie d’Alès. Entre la lutte contre la délinquance, la sécurité routière et la gestion des tensions locales, Gabriel Dugas sait que les attentes sont élevées. Mais il aborde cette nouvelle mission avec sérénité et détermination. « Je veux que les gendarmes soient fiers de leur travail et que les citoyens se sentent en sécurité, résume le nouveau commandant de la gendarmerie d'Alès. C’est un équilibre à trouver, mais c’est ce qui donne du sens à notre métier. »