ALÈS EN FERIA Concours d'abrivados, et Gaze, une journée placée sous le signe des manadiers

La manade vainqueuse, celle d'Arlatenco a fait sensation.
- Romain FioreLes gardians étaient à l'honneur en ce jeudi de la feria d'Alès, avec un concours d'abrivados le matin, puis la course des gardians le long du lit du Gardon l'après-midi avant de conclure par une Gaze dans le lit du gardon.
Le jeudi, ce sont les manadiers et leurs gardians qui sont traditionnellement mis à l'honneur lors de la Feria d'Alès, et cette année encore plus avec le retour de la Gaze, remise au goût du jour en cette fin d'après-midi.
Mais d'abord, ce sont sept manades venues de tout le département et au-delà qui se sont retrouvées au bord de l'avenue Carnot, et qui se sont succédé jusqu'à la place Gabriel-Péri pour tenter de gagner le trophée de cette 32e édition du concours d'abrivado. Tirées au sort la veille, les sept manades se sont enchaînées dès 11h30, avec des jurys positionnés tout le long du parcours. Ils contrôlaient en amont l'âge des taureaux, qui ne devaient pas dépasser 8 ans, l’habillement des cavaliers, l’harnachement des chevaux. Puis il fallait, pour les gardians, bien respecter le sens du passage, adopter une allure ni trop rapide ni trop lente, et veiller à ce que les abrivados soient bien fermées à l’arrière.
Les petits détails qui font la différence
Si les manades du Gardon et de Conti ont assuré le spectacle en voyant plusieurs de leurs taureaux s’échapper, elles ne seront pas là l’an prochain, ayant terminé parmi les deux dernières. Elles ne pourront pas se représenter avant 2027. À l’inverse, les manades de la Lauze et de Leron Julien ont brillé, terminant respectivement 3e et 2e avec 2248 points et 2490 points. Mais c’est bien la très expérimentée manade Arlatenco, fondée en 1951, qui a remporté cette édition 2025.
« Je pense qu’on a su faire la différence grâce à notre allure, qui était bonne, dans ce parcours bien pensé et assez difficile mais très bien organisé. Puis c’était serré avec les seconds, donc ça s’est joué sur des petits détails, comme l’habillement ou des aspects techniques », raconte Benoît Bresseau, le gardian en chef, après la victoire de sa manade.
Une course de gardians sans taureaux, mais tout aussi spectaculaire
Pour remercier les manades venues ce matin, la ville d’Alès a souhaité organiser depuis quelque temps une course des gardians dans l’après-midi. Deux cavaliers de chacune des sept manades matinales se sont donc retrouvés pour cette épreuve. Il s’agissait d’une course en relais : à triple galop, les gardians devaient partir côte à côte, attraper un fer de manadier, puis revenir le remettre à leur coéquipier, qui devait à son tour éclater des ballons de baudruche aux couleurs de son équipe.
« Cette course permet de rendre hommage à ceux qui nous ont offert du beau spectacle et du bon travail ce matin, et aussi de tenter de gagner quelque chose pour ceux qui n’ont pas pu briller, tout en prenant du plaisir », rappelle Sébastien Aberlenc, l’un des organisateurs à la mairie d’Alès.
Du plaisir, visiblement, ils en ont pris, et le suspense était au rendez-vous dans cette course spectaculaire où tout pouvait se jouer tant que les ballons n’étaient pas éclatés. Les manades de ce matin, comme Conti et celle du Gardon, pourtant dernières au concours d’abrivado, se sont distinguées en accédant à la finale aux côtés de celles de la Lauze et d’Arlatenco.
Pour cette ultime épreuve, il fallait cette fois attraper seul le fer, avant de rejoindre son ou sa collègue manadier pour récupérer ensemble un bouquet de fleurs et franchir la ligne d’arrivée. Et à ce petit jeu, c’est la manade du Gardon qui s’est imposée, grâce à Ève et Yoan.
« C’est une belle récompense par rapport à ce matin, parce qu’on s’était trompé de taureau lors du concours d’abrivado », confie Yoan. « C’était bien pour la manade, les gamins et les gamines. Même si j’ai dû déférer pendant la course à cause des cailloux dans le virage, on a réussi à l’emporter. »
Une Gaze pour se rafraichir
Pour conclure cet après-midi autour des manadiers, une gaze a été organisée en fin de journée. C’est la manade Aubanel qui s’est chargée d’effectuer quatre passages dans le lit du Gardon pour le plus grand plaisir des jeunes attrapaïres. Si les deux premiers passages ont été jugés trop rapides par la jeunesse, les deux derniers ont permis un jeu plus équitable, les manadiers ralentissant volontairement l’allure. Après une première tentative infructueuse, c’est lors du dernier passage que les jeunes ont pu, dans les règles de l’art, attraper ensemble les deux taureaux, avant de les relâcher.