C’est au sein d’un groupe scolaire gardois que le directeur de l’école primaire, un homme d’une cinquantaine d’années, aurait été à l’origine de comportements déplacés vis-à-vis de sa secrétaire et de l’une des enseignantes contractuelles de l’école. Dans ce cadre, il a été entendu, jeudi 4 décembre, devant le Tribunal correctionnel de Nîmes. Le prévenu ne reconnaît toutefois aucun des nombreux faits qui lui sont reprochés. Pourtant, un grand nombre de témoins dépeignent le portrait d’un homme très dragueur et porté sur la sexualité. « Il a un regard qui déshabille les femmes », témoigne le directeur d’un collège voisin, régulièrement amené à travailler en collaboration avec le quinquagénaire. « Il est tactile, il peut mettre mal à l’aise », raconte la Conseillère principale d’éducation (CPE) de ce même établissement.
Interrogé sur plusieurs faits ambigus par Jérôme Reynes, le président à l’audience, le prévenu réfute tout : « Je n’ai jamais remis cette bretelle, c’est faux », lance-t-il en faisant référence à sa secrétaire, à qui il aurait imposé ce geste déplacé. Il reconnaît tout de même avoir pu poser ses mains sur les épaules de la jeune femme. « Ça arrivait, pour lire les mails sur son ordinateur, quand j’étais derrière elle », explique le prévenu.
Des bruits d’animaux
La secrétaire du prévenu raconte également que l’homme aurait poussé des bruits de félins à plusieurs reprises, en la regardant de haut en bas avec un air lubrique. Invitée à le voir en-dehors de l’école, la victime aurait régulièrement refusé, sans toutefois que cela ne calme les ardeurs du directeur d’école. « Il m’a dit que si je me mettais en couple avec lui, je ne manquerais de rien et qu’il s’occuperait de mon fils », lance la secrétaire, récemment séparée de son conjoint au moment des faits. « Je l’ai invitée deux ou trois fois à boire un verre, mais sans sous-entendu », se défend le quinquagénaire.
La défense s'est notamment appuyée sur la déposition de la secrétaire, qui aurait quelque peu évolué entre sa première et sa seconde audition devant les enquêteurs. « J’ai pas tout dit, parce que j’avais peur qu’il se suicide », lance la jeune femme, qui se serait finalement résolue à raconter toute sa vérité.
Une méthode de recrutement douteuse
Les faits présentés devant le Tribunal correctionnel concernent également une enseignante contractuelle, recrutée directement par le directeur de l’école. « J’ai appris que j’avais été recrutée pour mon physique », dit-elle à la barre. Une situation qui se serait ébruitée auprès des parents d’élèves, entrainant une réelle angoisse quant aux réelles compétences de la jeune femme. « On a dû organiser une réunion de parents d’élèves avec le directeur du groupe scolaire pour les rassurer sur mes compétences », explique-t-elle.
Elle aussi aurait été la cible de diverses propositions par le directeur d’école. « Il m’invitait souvent à se voir dehors et je répondais toujours de manière courtoise. J’avais peur de perdre mon travail », raconte l’enseignante contractuelle. Sa méfiance se serait d’ailleurs manifestée par son comportement au quotidien en sa présence : « Je faisais toujours attention à mes tenues, pas de décolleté, pas de jupes courtes, pas de rouge à lèvres », énumère-t-elle. D'autant que l'attitude de l’homme ne se serait pas limitée à des regards. « Il m’a attrapée par les hanches », détaille la victime avec dégoût.
Lors de ses réquisitions, le Ministère public a requis 6 mois d’emprisonnement avec sursis probatoire à son encontre avec obligation de soin, de travail, une interdiction de rentrer en contact avec les victimes et une obligation de payer les sommes dues au trésor public et d’indemniser les victimes. Depuis les faits, le directeur d’école a été licencié, notamment pour comportement malsain envers les enfants et comportement inadapté envers la gente féminine. Face à la complexité de l’affaire et la diversité des témoignages, le tribunal a mis l’affaire en délibéré. La décision sera rendue jeudi 8 janvier 2026.