AUJAC Au restaurant des Amis, Mathilde et Morgan s'inscrivent dans les pas de ceux qui ont réussi

Morgan Lesieux et Mathilde Dussaud
- François DesmeuresC'est une enfant du pays qui a repris le bar-restaurant-épicerie-chambres d'hôtes pour lequel la commune cherchait un prestataire. Mathilde Dussaud, et son compagnon, Morgan Lesieux, ont ouvert le 8 mai et leur affaire rencontre le succès, malgré des prédécesseurs qui avaient sapé la réputation du lieu. La clientèle est revenue, séduite par une formule du jour où le rapport qualité-quantité-prix bat toute concurrence et l'organisation d'événements. Au prix d'un engagement quotidien pour le couple, et même 7 jours sur 7 en été.
Quarante couverts à l'intérieur, cinquante sur la terrasse extérieure : la superficie du restaurant des Amis, à Aujac, pourrait paraître disproportionnée. Pourtant, depuis le 8 mai, les deux espaces ont déjà été remplis. En à peine plus d'un mois, les gérants ont déjà réussi à changer l'image déplorable laissée par leurs prédécesseurs. Qui, eux, ont encaissé certaines réservations en ligne du couple repreneur...
Mathilde Dussaud s'en est occupée, au milieu de tout le reste. Car, depuis la reprise, elle et Morgan n'ont pas eu le temps de s'ennuyer. Mais elle connaît le métier : dix ans qu'elle le pratique, alors qu'elle vient d'avoir 29 ans. Et puis, le virus était familial : ses parents tenaient déjà le même lieu auparavant - "la folie se transmet de génération en génération", sourit-elle. Après 5 ans à Villefort, un temps en Angleterre, puis Nîmes, Sommières et Alès, Mathilde a "eu ouï dire" que la commune cherchait un prestataire dans le local que ses parents avaient tenu.
"On avait fini la saison avec Morgan, on était à Alès, quand on en a entendu parler. On avait juste peur que l'ancienne réputation pèse sur la reprise." D'où le retour a un nom rassurant, celui, justement, qu'avaient utilisé ses parents. Un nom qui donne naturellement envie de se retrouver. L'autre crainte, dans un village d'aussi peu d'âmes : la capacité à faire tenir une affaire. "Il faut se diversifier, avance Mathilde : du bar, de la restauration, de l'épicerie, des fruits et légumes, des chambres d'hôtes et la vente de gaz." L'épicerie écoule aussi des timbres, en plus de produits locaux, tandis que le couple assure également les repas de la cantine des six enfants de l'école, en semaine. Même si, cette activité, Mathilde sait aussi qu'elle ne durera pas au-delà de 2027-2028 (relire ici). "Mais on fait tout ce qu'il est possible de faire."
Les lieux sont ouverts toute la semaine en été. Hors saison, le mercredi Mathilde et Morgan s'octroieront une petite pause, en profitant de l'absence de cantine. Sinon, le rythme reste élevé. "On ferme à 22 heures, ce qui permet aussi d'être dépanné par l'épicerie jusqu'à cette heure-là. Il y a beaucoup de travail, mais ça crée un équilibre", explique Mathilde Dussaud, en faisant visiter les quatre chambres d'hôtes, récemment restaurées par la commune. Mais la gérante des lieux s'attend tout de même à un été chargé, raison pour laquelle le restaurant a prévu d'embaucher deux personnes pour la saison, dès le 1ᵉʳ juillet.
"On arrive en famille. Pour l'instant, on arrive encore à passer du temps ensemble", constate Mathilde Dussaud, qui sait aussi que la fréquentation passe par la participation ou l'organisation d'événements. Après des concerts réguliers, et déjà trois dates prévues cet été - à commencer parla fête de la bière belge le 1ᵉʳ juillet - le restaurant reçoit, ce samedi 28 juin, le repas du village et un concert, après l'apéritif offert par la mairie.
"Depuis qu'on a ouvert, en moyenne, on fait entre 15 et 20 couverts par service." Preuve que la population attendait le retour d'un lieu fédérateur et convivial. "On a même fait un dimanche à 160 couverts pour la foire du village", début juin. Pour septembre, le restaurant des Amis évalue les possibilités d'une collaboration avec le château et sa propriétaire, Marlène Léautier. "Notre but, c'est de rester ouverts toute l'année". Et de prolonger le bail d'une des plus belles terrasses de l'été, au pied du clocher-peigne du village.