Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 03.04.2021 - thierry-allard - 2 min  - vu 2566 fois

BAGNOLS/CÈZE Mouvement de grève ce samedi matin au magasin Carrefour Market

Ce samedi matin, devant l'entrée du Carrefour Market de Bagnols (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

La colère monte au sein du groupe Carrefour, géant de la grande distribution. Après déjà plusieurs journées de mobilisation, notamment au siège du groupe dans l’Essonne début mars, ce samedi matin de nombreux mouvements de grève étaient organisés dans les magasins partout en France, notamment le Carrefour Market de Bagnols. 

En cause ? « Les conditions de travail de sont beaucoup dégradées », explique la représentante du personnel CGT, Nathalie, qui travaille à la boulangerie du magasin de Bagnols. À cette revendication s’ajoute « le pouvoir d’achat, nous demandons une hausse de salaire, sachant que la ‘prime Macron’, apparemment on passe à côté. » 

La déléguée syndicale CFDT du magasin bagnolais, Cherifa Ayachi, précise que les salariés du groupe ont déjà été augmentés, mais cette augmentation a un parfum de provocation. « On nous a dit qu’on était bien payés, car nous avons eu 1 % d’augmentation en deux fois, 0,5 % en janvier et 0,5 % en avril », s’étrangle-t-elle. Une augmentation jugée très insuffisante contre laquelle la CGT et la CFDT, les deux syndicats représentés au Carrefour Market de Bagnols, qui est un magasin intégré donc dépendant directement du siège, ont voté. 

Pour en revenir aux conditions de travail, « il y a beaucoup de pression, nous n’avons plus de remplacements donc moins de personnel pour faire le même travail », rajoute Nathalie. « On fait avec ceux qui restent, on leur demande plus de travail, ils sont épuisés », abonde Cherifa Ayachi. La syndicaliste dénonce également la précarisation des postes au sein du magasin : « on ne fait plus de CDI et on les remplace par des jeunes en CDD qui touchent 899 euros nets par mois pour un temps complet », explique-t-elle. 

Autant de personnes en situation de précarité qui n’ont pas manifesté ce samedi matin entre 10 heures et midi devant l’entrée du magasin. « Ils ont eu la pression ce matin, ce n’est pas évident, on se bat pour eux, note Nathalie. Mais la grève est pas mal suivie, nous avons tout le drive et beaucoup de caissières. » 

Les revendications concernent aussi l’arrêt immédiat du passage en location-gérance des magasins, qui fait perdre des acquis sociaux aux salariés, ou encore l’arrêt immédiat des projets de réorganisation au sein du groupe. 

Le secrétaire de l’union locale CGT de Bagnols Patrick Lescure, présent pour soutenir le mouvement (comme plusieurs membres du SNES-FSU, pourtant pas représentés au sein du personnel, et quelques Gilets jaunes), verra dans le cas de Carrefour « un cas très éclairant de l’utilisation de l’argent public dans les entreprises. » « Cette entreprise a beaucoup empoché en aides, les actionnaires se régalent et les salariés trinquent, sachant que s’il y a une activité qui n’a pas été touchée par la crise sanitaire, c’est bien la grande distribution. » Pour lui c’est clair, « il faut un contrôle » de ce qui est fait avec les aides de l’État. 

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

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