Publié il y a 7 ans - Mise à jour le 23.06.2016 - anthony-maurin - 5 min  - vu 509 fois

BEAUVOISIN S'appuyer sur un Conseil compétent et aller de l'avant

Guy Schramm, maire de Beauvoisin et Christophe Tichet, son 1er adjoint (Photo Anthony Maurin).

Beauvoisin est la commune gardoise qui connaît la plus forte explosion démographique. Guy Schramm, élu maire en 2014 et son 1er adjoint Christophe Tichet, reviennent sur la politique menée dans le village et sur les enjeux actuels et à venir.

Depuis votre arrivée en 2014, qu'avez-vous fait?

Depuis 2 ans on travaille dur! On remet de l'ordre, on clarifie et assainit les finances pour voir si les projets prévus dans notre programme, et qui sont dits "pharaoniques", pourront être effectués. La dette était de 1600 euros par habitant, la commune était endettée à hauteur de 6 millions d'euros! Pour la première fois cette année, on arrive à rembourser la dette et a autofinancer nos investissements grâce à une CAF(capacité d'autofinancement) brute de 452000 euros! Tous les indicateurs comptables se sont nettement améliorés, et la dette par habitant est passée à 1300 euros. C'est encore trop et nous allons nous efforcer de la réduire encore jusqu'a la fin du mandat!

D'où viennent ces errances comptables?

Tout s'est passé sur 2 mandats, c'est une succession de décisions malheureuses. De gros investissements ont été financés par emprunts de près de 4 millions d'euros (école maternelle, arènes) et une augmentation des charges de personnels suite à la municipalisation de services comme la crèche, le service jeunesse, le service entretien nettoyage, qui ont fait passer la masse salariale de 1 million d'euros en 2008 à plus de 2 millions d'euros en 2014. La commune est placée en réseau d'alerte par la Préfecture depuis 10 ans. Tous les ans le maire était convoqué en préfecture et cette année, grâce à nos résultats comptables et notre bonne gestion, nous ne serons pas convoqués! Ça a été difficile, nous avons pris des décisions de chefs d'entreprise et non des décisions électoralistes! Nous ne sommes pas des professionnels de la politique mais le défi est d'autant plus intéressant à relever!

Comment épongez-vous ces dettes encombrantes?

La rigueur est partout, nous essayons d'optimiser tous les services de la commune. Dans certains quartiers, on a déplafonné la taxe d'aménagement et la deuxième année de notre mandat, nous avons été obligés d'augmenter les impôts pour éviter l'effet ciseau entre la baisse des dotations de l'état et l'augmentation des dépenses. C'est encore une décision impopulaire mais dans le fond, cela a servi à réaliser l'extension de l'école maternelle qui coûte 600000 euros et qui sera livrée pour le dernier trimestre de l'année. Le précédent maire avait également augmenté les impôts à 2 reprises en début de mandat, mais cela n'a pas servi puisqu'il a fallu emprunter plus de 300000 euros en 2014 pour payer des charges de fonctionnement et rembourser le capital de la dette! Nous, nous voulons laisser les finances propres en 2020 et libérer de l'autofinancement pour la suite.

600000 euros? Vous avez les moyens d'un tel chantier?

Nous en sommes assez fiers mais l'école maternelle est aujourd'hui financée à 60% et nous espérons atteindre la limite maximale de 80% grâce au Conseil départemental qui doit nous donner sa réponse à la fin de la semaine. Le projet coûtera à la commune environ 120000 euros et ne sera pas à minima car nous réalisons aussi l'extension de la cantine scolaire, chose qui n'était pas prévue dans le programme électoral. Avec le léger excédent, nous aurons une petite marge pour investir dans les travaux de voirie qui en a vraiment besoin!

D'autres travaux sont nécessaires?

Il faut faire ou refaire tous les équipements ou presque... Certains quartiers attendaient le tout-à-l’égout depuis 30 ans, on l'installe petit à petit. Nous sommes un village de 4500 habitants et à notre arrivée à la Mairie, il n'y avait aucune aire de jeux pour les enfants... Nous en avons fait 2 et une troisième est en projet.

Côté foncier, en reste-t-il à Beauvoisin?

Oui, il nous reste pas mal de foncier et nous devons justement modifier le Plan Local d'Urbanisme mais nous nous hâtons lentement...

Les ZAC poussent comme des champignons, où en est celle de la Clastre?

Pour la ZAC de la Clastre, le lotissement a été réceptionné par l'ancienne municipalité mais il y avait des problèmes un peu partout et nous avons renégocié plus de 100000 euros de travaux de réparation ou malfaçons... Nous sommes allés au bras de fer et à la limite du contentieux au tribunal et l'aménageur a dû réparer ses fautes. Après 8 ans de chantier, les travaux seront définitivement finis début juillet!

D'autres zones sont à aménager?

Oui! Il y a la ZAC Cabassan-Clarettes, votée par l'ancienne municipalité. Nous avons repris le dossier de A à Z, il y aura une nouvelle entrée de ville par Générac, de la video-surveillance, des arrêts de bus normalisés, des trottoirs en cohérence avec le lieu et un respect maximal de l'environnement avec des constructions intégrées le mieux possible aux abords boisés de la zone. Nous construirons autour des plus belles pièces du site et nous aurons un U Express (livré en février 2017) avec un boulanger-pâtisser et certainement d'autres petits commerces qui devraient s'ajouter au programme! Il y aura environ 300 foyers soit 1000 habitants supplémentaires mais nous commercialiserons 30 à 35 lots par an pour ne pas étouffer le village.

D'autres travaux d'aménagement sont au programme d'ici 2020?

L'Agenda D'Accessibilité Programmée est un réel problème... A notre arrivée, rien n'avait été fait, pas même le diagnostic! Une vingtaine de sites sont concernés pour un coût d'1 million d'euros environ et dont le financement devait s'étaler sur 6 ans. Nous ne pouvions pas, au vu de nos finances, équilibrer ces dépenses dans nos budgets en début de mandat, aussi nous passerons de 50000 euros de travaux cette année, à 100000 puis à 200000 euros en fin de mandat pour nous mettre en conformité et ce en suivant notre augmentation de capacité d'autofinancement que nous espérons améliorer encore jusqu'à la fin du mandat.

La sécurité était-elle un enjeu électoral?

Oui mais le problème n'est pas très complexe, comme dans beaucoup de villages! L'ancienne municipalité a mis 80000 euros dans des caméras de surveillance de mauvaise qualité et avec lesquelles on ne voit strictement rien! Leur implantation n'est pas bonne et le matériel non plus alors il nous faut tout revoir, là aussi... Un diagnostic a été fait et a pointé le centre-village ainsi que les entrées de manière prioritaires avec des lecteurs de plaques d'immatriculation. Les 7 ou 8 caméras seront donc remplacées et/ou redisposées.

Beaucoup d'élus qui ne sont pas formés à la direction d'une commune, désespèrent puis abandonnent leur fonction car la tâche est trop ingrate? Y avez-vous songé?

Non... Démissionner, je n'y ai jamais songé! Quand tu gardes une chèvre, tu la gardes jusqu'au bout! Je suis là tous les jours pour montrer que nous travaillons. J'ai de la chance d'être à la retraite et de pouvoir le faire mais même ainsi, ça n'est pas facile pour tout le monde. Je m'appuie sur une équipe de personnes compétentes. Chacun des élus a de l'expérience dans le domaine ou la délégation qui le concerne directement! Le plus dur, c'est peut-être pour la famille car les critiques sont parfois acerbes.

Si on pouvait vous souhaiter le meilleur, que demanderez-vous?

Le meilleur? Qu'on laisse les finances de la commune saines afin que les prochains puissent investir en s'autofinançant! Qu'on arrive aussi à épurer l'endettement! Peut-être qu'avec tous ces efforts et ces aléas notre programme ne sera pas accompli totalement, mais nous aurons permis d'inverser la tendance et de remettre le village sur la bonne voie! Nous réfléchissons sur les nombreuses richesses de notre territoire, peut-être vendre certains biens que nous n'avons pas les moyens d'entretenir, mais pas à n'importe quel prix! Nous voulons aussi les mettre en valeur avec un cahier des charges précis imposé aux éventuels acquéreurs, comme le Château par exemple..

A l'entrée du village, en sortant de Générac, une nouvelle ZAC va accueillir un U Express, des commerces et des 300 foyers en quelques années (Photo Anthony Maurin).

Anthony Maurin

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