Publié il y a 3 mois - Mise à jour le 21.08.2024 - Yannick Pons - 4 min  - vu 25693 fois

FAIT DU JOUR Le chantier de la rambla del Grau-du-Roi suscite de vives inquiétudes chez les commerçants

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La rambla del Grau

- Illustration YP

L'achèvement des travaux sur les avenues Simone-Veil et Robert-Badinter donnera naissance à une véritable rambla qui reliera l'écoquartier et le canal. Cependant, les commerçants concernés devront prendre en charge la démolition et la reconstruction de leur terrasse.

Au cours de son deuxième mandat, Robert Crauste le bâtisseur, a initié la seconde partie de son plan de rénovation urbaine. Ce projet de restructuration, cher au maire du Grau-du-Roi, entre dans sa dernière phase avec la finalisation des travaux sur les avenues Simone-Veil et Robert-Badinter. Les commerçants de cet endroit du Grau-du-Roi annoncent tous une saison catastrophique et se montrent très inquiets pour la suite.

Périmètre de rénovation urbaine

Une véritable rambla verra bientôt le jour, reliant le chenal maritime au nouvel écoquartier qui s'élèvera sur l’ancien emplacement du camping des Pins, en friche depuis plus de 25 ans.

Des travaux de grande ampleur qui s'intègrent dans le plan de rénovation urbaine souhaité par Robert Crauste visant à connecter le chenal maritime du quai Colbert et l’écoquartier.  Après avoir refait entièrement le front de mer, l’élu aspire à relier ce nouveau quartier au centre-ville, en passant par la gare, afin de "faire parler la modernité avec la tradition".

Le résultat d’un aménagement urbain produit par Joan Busquets, titulaire de la chaire d’urbanisme à Harvard. L’architecte espagnol a imaginé une rambla qui, comme à Barcelone, relie les quartiers au centre-ville et au port.

Un véritable lien entre le chenal maritime et l’écoquartier, par l’avenue Robert Badinter (en contournant la gare des deux côtés) et l’avenue Simone-Veil, jusqu’au quai Colbert. En passant devant la salle des fêtes et les écoles. Un passage de voitures, de piétons, orné d’une piste cyclable.

Robert Crauste devant la médiathèque
Robert Crauste devant la médiathèque, sur la future rambla • Photo Yannick Pons

Ainsi, dans le cadre du projet de rénovation urbaine engagé depuis son premier mandat, Robert Crauste avance phase par phase. En ce moment les travaux se situent sur les allées de la gare avec la construction de l’Agora, une grande salle des fêtes située au rez-de-chaussée de la future médiathèque communautaire.

De nouveaux parkings !

Afin de faciliter la fluidité de cette nouvelle artère, le train va s’arrêter 80 mètres plus au nord. Le quai sera établi plus haut. La passerelle et les rails présents aujourd’hui devant la gare seront supprimés.

Robert Crauste devant la médiathèque
Robert Crauste devant la médiathèque. Cette passerelle sera supprimée • Photo Yannick Pons

Des terrains fonciers seront récupérés dans le but de créer une pénétrante verte. En amont de la gare, entre l’avenue de l’Arène et le Palais des Sports, un vaste terrain appartenant à la SNCF devrait être destiné à la création de parkings.

« J’ai refait tout le front de mer et aujourd’hui tout le monde est satisfait du résultat. On fait le maximum pour réduire ce temps de contraintes imposé aux commerçants du quartier »

Robert Crauste

 

Après l’avenue Georges-Pompidou, la place Antonin-Revest et l’avenue de Dossenheim, c’est au tour de l’avenue Simone-Veil. Une esplanade arborée, végétalisée, plantée de bancs et de nouveaux candélabres, les mêmes que l’on peut déjà admirer du côté du terrain de boules.

Des massifs floraux et une piste cyclable orneront l’avenue qui sera pavée… La circulation sera maintenue dans les deux sens. Une surprise attend les Graulens : un équipement patrimonial et ludique, dont les premiers signes sont inscrits devant l’école.

Une surprise attend les Graulens : un équipement patrimonial et ludique sera installé ici exactement • Photo Yannick Pons

Opportunité commerciale

Avant cela, des travaux de tranchées seront entrepris dans le but de réhabiliter les canalisations des eaux potables, des eaux usées et des eaux pluviales. La finalité est de créer un espace urbain qualitatif qui aura des retombées favorables pour les commerces qui y sont implantés. Une opportunité pour les commerces de cet îlot ayant perdu de sa vitalité économique, actuellement un peu à l'écart, qui devrait bénéficier de l’aménagement de cet aménagement.

Le maire de la commune annonce ainsi un temps de contrainte et demande aux commerçants de la patience, comme lors de son premier mandat. « J’ai refait tout le front de mer et aujourd’hui tout le monde est satisfait du résultat. On fait le maximum pour réduire ce temps de contraintes imposé aux commerçants du quartier », assure Robert Crauste.

C’est ainsi qu’alerté par des commerçants, un élu de l’opposition, Alain Guy, a écrit une lettre au maire au début du mois d’août.

Lettre d'Alain Guy à Monsieur le maire

Monsieur le maire, les travaux de l’avenue Simone-Veil, anciennement avenue de la gare vont impacter négativement l'économie de tous les commerces de cette avenue pendant plusieurs mois. Certains connaissent déjà des difficultés, tous vont devoir démonter et remonter leurs terrasses à leurs frais.

Quelles sont les mesures que vous entendez mettre en place pour combler le manque à gagner de ces commerçants ouverts à l’année ?

Au mois d’octobre, une base vie sera installée sur le terre-plein central de l’avenue Simone-Veil. Comme pour les travaux du maréchal Juin, la mairie annonce un impact pour les commerçants à partir de début janvier 2025, jusqu’au mois de juin, puisque certains devront démonter leur terrasse en six phases.

Léon, premier de cordée

Et c’est le Bar Léon qui ouvre le bal. « On va être embêtés pendant un long moment, il faudra serrer les dents et avoir assez de trésorerie. Ce qui est compliqué parce que même si ça va mieux en août, la saison nous a donné un mois de juillet particulièrement calme. Dès le premier coup de pelle, au lendemain de la fête, le bruit des marteaux-piqueurs va nous impacter », craint Corentin, le patron du Bar Léon, premier de cordée.

Quelques mètres plus loin, la patronne de la Table d'Hanaé, est sur la même longueur d'onde : certes l'endroit sera plus attractif, mais en attendant, il faut tenir financièrement. « Cette saison est catastrophique, les gens sont là, mais ils ne consomment pas. On va rentrer dans l’hiver sans trésorerie et on va rater Pâques et les ponts du mois de mai. Ce ne sont pas les exonérations de terrasse qui viendront après qui vont nous sauver », lance Virginie.

En effet, afin de répondre aux inquiétudes des commerçants, Robert Crauste promet une compensation sous la forme d’une exonération de la redevance d’occupation du domaine public pendant deux années consécutives (2025 et 2026). De plus, l’édile assure que le fait de recentraliser cet espace et d'en faire un lieu de passage sera bénéfique à tous les commerçants concernés. Mais auront-ils les reins assez solides ? L’étape suivante passera par la réhabilitation du quai Colbert. Un sujet qui, sur ce quai quadrillé par les restos et les bateaux, pourrait faire couler beaucoup d'ancres... 

Yannick Pons

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