Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 13.09.2022 - corentin-migoule - 4 min  - vu 866 fois

FOOTBALL OAC : après la fessée, retrouver de la "sérénité"

Les cadres que sont Franco et Djabou joueront un rôle déterminant dans la saison de l'OAC. (Photo Corentin Migoule)

Face à la réserve d'Auxerre ce samedi soir, l'OAC a reçu une gifle (1-5) inattendue qui rappelle l'exigence de cette nouvelle division. Un revers qui pourrait s'avérer anecdotique si les Alésiens avaient la bonne idée de ne plus se saborder en commettant des erreurs individuelles. Analyse.

Après trois journées de championnat, le bilan de l'Olympique d'Alès en Cévennes était parfaitement équilibré (4 points, une victoire, un nul et une défaite), et le revers subi en ouverture à Lyon-la-Duchère (3-0) semblait digéré. Seulement depuis, l'ouragan bourguignon est passé par là (relire ici), tuant dans l'œuf la naissance en cours de certitudes sportives. Abasourdis après cette nouvelle déconvenue, la première de la saison à domicile, joueurs et staff ont rejoint leurs proches avec des questions plein la tête et la conviction de s'apprêter à passer "un week-end de mer∗∗". À l'issue de la rencontre, certains cadres de l'équipe s'attendaient à "une semaine difficile" et envisageaient de prendre la parole dès ce lundi matin pour "parler au groupe et se dire les choses".

Agacé par ce qu'il a vu samedi soir à Louis-Pautex, le manager général de l'OAC, Philippe Mallaroni, a un temps projeté de participer à cette séquence qui s'est finalement déroulée dans l'intimité du vestiaire. "C'est au staff de trouver des solutions. Moi je dois rester à ma place", s'est résolu le Corse, toujours marqué par ce non-match. "Le réveil est inévitablement douloureux. On a pris une belle gifle qui vient un peu rappeler ce qu'on avait entrevu lors du match d'ouverture, à savoir que le N2 est très exigeant et qu'à la moindre défaillance on le paye cash. J'espère que ça ne se reproduira plus", commente le manager général.

Et ce dernier d'analyser : "On a encaissé dix buts depuis le début de la saison, c'est trop !" Parmi eux, plus de la moitié l'ont été à la suite d'une erreur individuelle, qu'il s'agisse d'un geste technique raté, d'une mauvaise appréciation, d'une erreur de placement ou d'un défaut de communication. "Il faut se demander pourquoi on en commet autant. Il y a une forme de fébrilité qu'il faut corriger en insufflant de la confiance aux joueurs", développe le sexagénaire.

Une "humiliation" mais pas de "mélodrame"

Une analyse largement partagée par le capitaine oacien Yann Djabou au micro d'Objectif Gard après la rencontre : "Nous avons commis trop d'erreurs individuelles pour espérer quoi que ce soit dans ce match." Le dernier nommé s'est alors confondu en excuses en s'adressant au public, lequel a joué son rôle dans les gradins de Pautex. S'ils ont en effet faibli au cours du match, les chants du Kop cévenol héritage (KCH) n'ont jamais cessé et aucun sifflet n'a accompagné la sortie des joueurs pourtant sèchement battus.

Car après avoir vu tant de belles choses ces dernières saisons, à commencer par une épopée en Coupe de France en 2021 et une montée en N2 largement acquise la saison dernière, il s'agirait de ne pas jeter le bébé avec l'eau du bain. C'est la raison pour laquelle, malgré la "déception" et "l'humiliation" ressenties après la déconvenue auxerroise, un membre du KCH, par ailleurs administrateur du site Allez-Alès.fr, se montre prudent. "Je suis un peu dans l'attente des deux prochains matches. J'essaie d'être positif car je ne veux pas de mélodrame", confiait-il au lendemain du match.

"Tout le monde peut battre tout le monde"

D'autant que si ce double accident (La Duchère et Auxerre) n'est pas à prendre à la légère, des motifs de satisfaction demeurent. "On n'est qu'à la quatrième journée et on voit bien que tout le monde peut battre tout le monde. Ça va de surprise en surprise. Quand tu penses qu'une équipe va décoller après avoir gagné à l'extérieur, elle se prend les pieds dans le tapis à domicile (Toulon, Evian-Thonon, NDLR). Ça semble être très ouvert mais on le savait, d'où l'importance d'être très concentré !", résume Philippe Mallaroni.

Et si la question de l'arrivée d'un éventuel renfort en défense centrale a pu se poser dans les gradins de Pautex ce samedi soir, elle ne semble pas à l'ordre du jour. "On a recruté Yamadou Fofana qui était capitaine de l'US Créteil. Il est arrivé avec toute son expérience et est plutôt bon depuis le début de saison. Quant à Alain Mogès, il connait l'exigence de ce niveau. Il a un bon gabarit et a donné satisfaction l'an dernier. Donc je ne peux pas croire qu'il ait perdu son football en l'espace de deux mois", balaie le manager général. Et d'enfoncer : "Les joueurs ont encore toute ma confiance."

Dans la même veine, alors qu'il était à l'essai au club depuis plusieurs semaines, un attaquant formé au FC Nantes ne signera pas à l'OAC. "Le staff a jugé bon de ne pas le retenir car il ne correspondait pas au profil recherché", concède Philippe Mallaroni, qui reconnait par ailleurs être contraint par une "infime" marge de manœuvre financière en raison de l'encadrement de la masse salariale. Ainsi, à moins d'un dernier bon coup à bas coût, l'effectif oacien, qui a déjà accueilli dix nouvelles recrues à l'intersaison, ne devrait pas être modifié.

Des raisons d'y croire

Dirigé par Stéphane Saurat, celui-ci est, à première vue, en capacité d'offrir à l'OAC le maintien qu'il espère dans cette division très relevée. Car s'ils ont débuté la dernière rencontre sur le banc, Peyrard et Franco ont montré qu'il faudrait compter avec eux cette saison. Irréprochables dans l'engagement, comme souvent, les deux hommes ont transformé leur équipe qui s'est mieux comportée après leur entrée. Aussi, les recrues offensives que sont Mahamat et Diaby ont déjà été décisives cette saison, tandis qu'Assoumin semble déjà incontournable dans le couloir droit.

Blessé pendant plus d'un mois, Abelinti a fait son retour dans le groupe. Affamé, l'international guyanais ne ménagera pas sa monture et saura bientôt faire apprécier, à n'en pas douter, ses qualités de finisseur. Enfin, le jeune Théo Dengerma sort régulièrement du banc et offre au public alésien de quoi croire en lui à l'avenir tant le milieu de terrain parait vif et adroit avec son pied droit. Autant de raisons d'espérer une belle saison des Cévenols, soumis à la pression des cinq descentes. "On a vu de très belles choses face à Aubagne. Et même si on n'a pas été très efficaces face à Jura Sud, face une équipe réduite à dix, on a proposé un visage intéressant", se souvient à ce titre le dirigeant corse, dans l'attente d'une "réaction" ce samedi à Hyères et de la "confirmation" quinze jours plus tard face à Grasse.

Corentin Migoule

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