Ce samedi, dans le cadre majestueux de la grotte de la Cocalière, entre Courry et Saint-Ambroix, l’athlète gardois a bouclé en dix heures le premier Ironman souterrain de l’histoire : 3,8 km de natation, 180 km de vélo et 42,2 km de course à pied. Un défi hors norme, réalisé dans des conditions extrêmes… et avec une cheville foulée la veille.

Un record au service d’une cause

Cet exploit n’avait pas pour seul but de repousser les limites physiques. Comme souvent dans ses défis, Pascal Pich a mis sa performance au service d’une noble cause : la recherche médicale, via l’association IRRP (Information Recherche Rétinite Pigmentaire).

« On prépare ce défi depuis deux mois à peine, confie le sportif. C’est toujours à l’arrache, mais on a réussi à tout boucler avec mon équipe. On voulait marquer les esprits et donner de la visibilité à l’association. »

Sur place, un village d’animations avait été installé avec concerts, jeux pour enfants et la présence d’artistes comme Jonathan Dassin, venu chanter pour soutenir la cause malgré un trajet de nuit depuis Paris. « Il a raté son train, mais il a pris sa voiture et roulé toute la nuit pour être là. C’est un peu fou, mais c’est pour ça qu’on est amis », sourit Pascal Pich.

Un athlète hors normes

Ancien militaire passé par Beyrouth, Pascal Pich est un habitué des défis insensés. À 61 ans, il revendique près de 300 Ironman à son actif, dont 117 réalisés sur la seule période 2022-2023.
« J’aime repousser mes limites. J’ai mal, mais j’aime ça. On a découvert que j’ai une addiction au sport liée à un syndrome post-traumatique. Le sport m’aide à canaliser tout ça. Et puis, c’est la meilleure façon de s’exprimer », explique-t-il avec franchise.

Cette fois, la difficulté était double : la chaleur humide de la grotte, la lumière artificielle, le confinement… et une cheville foulée la veille du départ. « Je ne voulais pas renoncer. Ce genre de défi, c’est aussi dans la tête. »

Une aventure collective et locale

Originaire de la région parisienne mais désormais installé à Savignargues, près d’Alès, le triathlète revendique fièrement son attache gardoise. « Ma copine habite à Saint-Dézéry, je suis un peu d’ici maintenant. »

À ses côtés, Christophe Bouquet, co-gérant de la Grotte de la Cocalière, ne cache pas sa fierté :
« On a déjà organisé des concerts, des courses à pied, même des contre-la-montre VTT dans la grotte. Mais un Ironman, c’est une première mondiale ! Pascal a ramené du monde, des médias, et surtout une belle énergie. »

Une journée pour le sport, la solidarité et le territoire

Malgré une participation modeste à la randonnée caritative organisée le matin (« une vingtaine de personnes seulement », regrette Pascal Pich), la journée aura été une réussite humaine et symbolique.

« Les gens qui sont venus pour visiter la grotte ne s’attendaient pas à ça. Ils ont découvert un vrai spectacle, de l’ambiance, des artistes, du sport et de la solidarité. »

L’exploit est désormais inscrit dans l’histoire : le premier Ironman souterrain du monde a été réalisé dans le Gard, à 52 mètres de profondeur, par un homme pour qui repousser les limites est un mode de vie.