Publié il y a 1 jour - Mise à jour le 11.06.2025 - Romain Fiore - 3 min  - vu 420 fois

L'INTERVIEW Frédéric Paterne, président d'Alès Mécénat : "Le mécénat, c’est un levier pour transformer notre territoire"

Frédéric Paterne

C'est tout proche de l'aérodrome de Deaux que Frédéric Paterne et son entreprise Agarta se sont implantés. 

- Romain Fiore

Designer autodidacte, entrepreneur passionné, président du fonds de dotation Alès Mécénat, Frédéric Paterne veut faire bouger les lignes. Avec une vision claire : mobiliser entreprises et citoyens autour de la culture et du sport à Alès. Entretien.

Objectif Gard : Comment est née l’agence Agarta ?

Frédéric Paterne : J’ai commencé très jeune. À 18 ans, j’avais déjà ma boîte, mais je bossais pour des pizzerias ou des kebabs… J’étais frustré, je voulais faire mieux. Alors, je suis monté à Paris à 21 ans, avec mon sac à dos et mon chien. Là-bas, j’ai bossé dur, j’ai décroché un contrat avec le Gault & Millau, ça m’a ouvert des portes. Six ans après, je suis revenu à Alès avec l’envie de faire les choses différemment.

Et pourquoi revenir à Alès ?

Parce que je suis d’ici. Et puis il y avait une opportunité : une agence de com’ à Nîmes fermait. J’ai embauché ma première graphiste, et en 2017, Agarta est née. L’idée, c’était d’avoir une équipe d’experts autour de moi, parce que je suis touche-à-tout, mais je voulais de l’exigence. On a gagné le concours Audace dès la deuxième année, ça nous a permis d’investir et de développer de nouveaux outils.

Comment se positionne Agarta aujourd’hui dans l’écosystème alésien ?

On est une agence de solutions. Je dis souvent, on ne vend pas des prix, on vend des solutions. Chez Agarta, vous pouvez trouver du design stratégique, de la 3D, de la réalité augmentée… des trucs que peu font ici. Et surtout, on reste indépendants : pas de pub, que du bouche-à-oreille. Ce qui nous distingue, c’est l’exigence et notre capacité à concevoir des projets de A à Z.

Frédéric Paterne
Fondateur d'Agarta mais aussi président d'Alès Mécénat, Frédéric Paterne enchaîne les doubles casquettes. • Romain Fiore

Vous êtes aussi président du fonds de dotation Alès Mécénat : comment ça s’est fait ?

Je fais du mécénat depuis longtemps, sans le savoir. J’ai soutenu le festival Jazzoparc, donné un coup de main ici et là. Puis j’ai rejoint le conseil d’administration d'Alès Mécénat, créé par le réseau Leader Alès il y a dix ans. Et quand l’ancien président est parti, j’ai proposé ma candidature. Je me suis dit : si je le fais, je le fais à fond. C’est ce que je fais depuis janvier.

Quelle est la mission du fonds ?

Mettre en lien les entreprises et les projets culturels ou sportifs du territoire. On centralise les demandes, on crée une dynamique. Une entreprise peut donner 500 € ou plus, défiscalisés à 60 %. On reverse 80 % aux projets, 20 % vont dans un fonds commun. On veut que ce soit simple pour les entreprises et utile pour les porteurs de projet. Et on ouvre désormais aussi aux particuliers.

C’est un vrai appel à mobilisation ?

Oui, parce que la culture et le sport, c’est le lien social. C’est ce qui nous fait tenir ensemble. Si chaque salarié d’entreprise donnait 50 € par an, ce serait 500 000 € pour le territoire. Et tout le monde y gagnerait : en visibilité, en impact, en rencontres. Le fonds, ce n’est pas de l’argent qu’on garde. C’est un outil pour activer des projets.

Frédéric Paterne
Lauréat D'Alès Audace en 2019, le Cévenol était de retour pour le concours de cette édition 2025. • Romain Fiore

Vous parlez souvent d’un "nouvel élan". Quelle est votre vision pour Alès ?

Fédérer. Sortir de l’isolement. J’avais monté une association il y a quelques années, Human Business Cévennes, une pépinière d'entreprise, pour créer du lien entre jeunes entrepreneurs et les faire sortir de chez eux. J’aimerais faire pareil aujourd’hui avec Alès Mécénat : tisser une toile entre culture, sport, entreprises, citoyens. Il y a un terreau fertile ici. Il faut juste qu’on sorte, qu’on se parle, qu’on s’écoute.

Un mot sur le dynamisme du territoire, justement ?

On est le deuxième bassin industriel d’Occitanie. Il y a des pépites ici. Des boîtes incroyables, des artistes, des jeunes avec des projets puissants. Quand on voit les projets vainqueurs d'Alès Audace cette année comme Hopla Vacances ou Ta voix pour ce film, ça prouve que la jeunesse alésienne est porteuse de bonnes idées et de projets. Il faut juste qu’on arrête de se croire petits. Moi, je ne veux plus partir. J’ai envie de construire ici. C’est ce que j’essaie de faire, avec mes moyens, et en emmenant le plus de monde possible.

Romain Fiore

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