L'association Table Ouverte, située au 44 rue Richelieu mais aussi sous les ponts du boulevard Talabot, se dévoue à la solidarité et à l'insertion sociale. Elle se compose de trois pôles offrant chacun des services spécifiques pour répondre aux besoins des personnes en situation de précarité dans la région.
Pietro Truddaïu, les cinq salariés et les bénévoles de table Ouverte accueille un sixième salarié, une sixième, en la personne de Nadège Molines. Avant de parler de son profil et des enjeux qui vont de pair avec son arrivée, évoquons l’association qui fêtera ses 40 ans en 2026.
Le président remercie ces personnes qui ont contribué à aider, un jour, un mois, un an ou plus, l’association dans sa tâche. « Nous avons pu traverser ses années grâce à nos bénévoles qui sont actuellement 80 mais aussi grâce aux centaines de donateurs qui sont unis uniquement pour faire vivre la solidarité au quotidien et aider les démunis. Comme le disait Stéphane Hessel, ils sont indignés. »
Pietro Truddaïu, président réélu par le conseil d’administration de l’association est heureux de présenter la nouvelle directrice, Nadège Molines. Pour la nouvelle recrue, l’idée était de donner un sens à sa reconversion professionnelle. « C’est un clin d’œil mais ma mère, immigrée sicilienne, est arrivée en gare de Nîmes ! J’ai travaillé en collectivité, notamment à l’Ombrière à Uzès, pendant plus de dix ans et quand on a ce parcours on en envie de trouver du sens à ce que l’on veut faire ! Les gens de l’association, comme Pietro, font partie des bien de première nécessité. Les villes se paupérisent, il faut faire des ponts pour qu’on vive mieux, mélanger les populations. Il y a un cercle vertueux qui se met en place mais qu’il faut continuer à dessiner. »
Il faut dire que Table Ouverte organise de nombreuses choses et ne compte pas s’arrêter là. Fête de quartier, cinéma en plein air, concerts, sorties à la mer… Le but de l’association est de casser la solitude et le gène qui oppresse les « pauvres ».
« Il nous faut continuer à rêver demain ! Nous allons lancer une enquête publique pour savoir ce dont les gens qui viennent ici ont besoin. Nous voulons créer, comme c’est le cas à Pantin, une sorte de cité fertile, rendre beau cet espace, créer une émulation. »
Pour Pietro Truddaïu, « Nous essayons de trouver de solutions pour les Nîmois des quartiers Richelieu, Gambetta, Routes d’Arles et de Beaucaire de l’Écusson. La pauvreté ne diminue pas à Nîmes, 32 % des habitants vivent sous le seuil de pauvreté (moins de 1 200 euros par mois), en tout on parle de 43 000 personnes ! »
Table Ouverte devait sortir de son cocon et s’exposer pour légitimer son action et celle de ses soutiens. Développer des activités plus larges car l’humain ne se satisfait pas que de son pain quotidien.
Sur les plus e 40 000 ayant droit, moins de 10 000 viennent chercher de l’aide dans les associations concernées. « Ça veut dire que ¾ des gens qui en ont besoin ne viennent pas ! Toutes nos actions suivent le modèle de l’économie sociale et solidaire, nous ne faisons pas dans l’économie de la charité ! Ici, les gens participent, et nous voulons que les bénéficiaires s’impliquent dans nos projets. »
Table Ouverte a signé avec la SNCF pour dix ans d’occupation de neuf arches du Boulevard Talabot. Quatre sont déjà en activité et propose un accueil café et nourriture, une salle d’exposition, une friperie et bientôt une ressourcerie très attendue. « Ces actions citoyennes permettent d’entretenir un boulevard, un secteur entier, délaissé par la Ville » conclut Pietro Truddaïu qui remercie les institutions de leur soutien, le préfet, la Région, le Département du Gard et la Ville de Nîmes.
Aujourd'hui, constituée de trois pôles en développement, l'association s'invite comme un lieu incontournable de Nîmes et en région. Table Ouverte sous les ponts, la station Esperanza, c’est donc un espace universel de rencontre et de bienvenue non loin de la gare.
Porté par les valeurs de Table Ouverte et d'Esperanza, ce projet se veut un lieu ouvert, où se rencontrent idées, énergies et humanité, pour construire un avenir nouveau pour ces espaces urbains.