Après deux saisons cauchemardesques, entre une année très chaude et une autre marquée par la crise sanitaire et la fermeture des remontées mécaniques, la station Alti Aigoual de Prat-Peyrot fonde beaucoup d’espoirs sur la saison qui s’ouvre. 

Et elle part plutôt bien : « Nous avons ouvert le 18 décembre comme prévu, la neige est présente et de très bonne qualité, et nous sortons de plusieurs jours de soleil franc », se réjouit le directeur de la station Denis Boissière. Et le tout « sans un centimètre de neige artificielle, ce qui montre à ceux qui n’en sont pas convaincus qu’il y a un avenir pour la neige naturelle sur l’Aigoual », reprend-t-il. 

De tels premiers jours d’ouverture, « on n’en avait pas connu depuis deux ans », lance-t-il, après avoir précisé que pour l’heure, trois pistes étaient ouvertes et le public au rendez-vous, notamment les Montpelliérains et les Nîmois, habitués de Prat Peyrot. Et ce tôt dans la saison, puisque « la station ouverte à Noël, sur les trente dernières années, c’est l’exception », précise Denis Boissière. D’ordinaire, Alti Aigoual ouvre plutôt en janvier. 

La prudence reste toutefois de mise, « et on avance à pas de fourmi, les prévisions météo pour les derniers jours de décembre sont chaudes et pluvieuses, nous n’avons pas une excellente visibilité », poursuit-il sans toutefois bouder son plaisir de voir la saison enfin bien démarrer. 

Il faut dire que la station, qui est en délégation de service public de la Communauté de communes Causses Aigoual Cévennes depuis 2019, a senti le vent du boulet et n’est pas passée loin du dépôt de bilan. « On y croit toujours, et nous allons faire en sorte que la dernière station du Gard perdure », affirme Denis Boissière, qui compte bien cette année pouvoir ouvrir les soixante jours nécessaires à l’équilibre économique de la structure. 

La station peut compter sur le soutien de la Communauté de communes, « qui nous soutient, sans eux on ne serait plus là », et qui investit, avec une rénovation des bâtiments au programme pour un million d’euros, signe que la collectivité y croit aussi. Il faut dire que la station est également vectrice d’emplois, et a d’ores et déjà embauché 24 personnes pour la saison. 

Pour accueillir au mieux les vacanciers, la station a re-balisé son circuit raquettes et propose cette année un food-truck au plus près des pistes. Elle a également mis un coup de collier sur la qualité de la restauration et du damage, « car ce n’est pas parce qu’on est une station de proximité qu’on ne doit pas être de qualité », martèle Denis Boissière. 

Reste une limite : le parc national des Cévennes « qui ne veut aucun projet », peste le directeur de la station, qui aimerait développer plus d’activités sur les quatre saisons. Alors dans ce contexte, Alti Aigoual est plus dans l’optique de pérenniser ses activités de location de vélos lorsqu’il n’y a pas de neige. 

Des événements sont aussi au programme prochainement, avec le 15 janvier la course à pied Duo Blanc, organisée par le Ski club du mont Aigoual et la station, le 19 février le parcours de ski de fond de 12 kilomètres Les traces blanches de l’Aigoual et, pour ceux qui préfèrent l’été, le championnat de France de vélo électrique les 9 et 10 juillet prochains. 

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

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