Les ferias de Nîmes sont toujours une belle occasion de sortir des sentiers battus. Une nouvelle bodega, une corrida lyrique mais aussi l’Atelier de Nicole Bousquet. À deux pas des arènes, ce lieu de culture est à ne pas manquer.

Dès le 16 septembre, le vernissage de la grande exposition d’Eddie Pons est à l’ordre du jour. Le 20 à midi, lecture/apéro avec Philippe Béranger et Andrés Roé qui liront des textes d’Eddie Pons. Le 21 à 16h, Eddie himself sera à l’Atelier pour faire une visite de ses œuvres, expliquer son travail, ses choix… « Je me rends compte que c’est important de créer ces rencontres entre artistes et visiteurs », relève Nicole Bousquet.

Pourquoi avoir choisi Eddie Pons ? « Eddie ? Parce que je pense que depuis 2006 et sa grande exposition à la Galerie des Arènes, il n’a pas pu exposer son travail. Ici, son expo sera tournée vers ses toros ! J’adore ce qu’il fait, il réagit à l’actualité de manière très fine et pertinente mais je l’attends beaucoup car ces dessins peuvent être très poétiques ! Là, ça sera surtout ses toros mais je sais qu’une ou deux œuvres sont aussi avec le torero seul… »

Andrés Roé confirme le choix : « Nous allons lire du Eddie Pons car en plus d’être artiste, il est aussi auteur. Nous faisons ça sans prétention, nous allons faire deux passages pour que ceux qui sortent de la corrida puissent quand même écouter ses textes. C’est un garçon brillant qui touche à tout avec une dose d’humour. C’est souriant, ça peut envoyer lourdement tout en restant léger. »

Ça, c’est le programme du samedi. Mais le dimanche, place à la visite spéciale. « Je connais bien Eddie et je découvre toujours des éléments dans ses œuvres comme dans celles de Nicole. Il est ici chez lui, c’est un ami et je sais qu’il prépare cette exposition depuis un moment. Il travaille dur, il a choisi le thème et dans ses dessins je me demande toujours s’il est le toro, le torero ou quelqu’un d’autres ! En tout cas, il a demandé à pouvoir travailler jusqu’au dernier jour ! », poursuit Andrés Roé qui sortira son prochain album bientôt mais qui sera en concert à l’Odéan le 20 mars pour la sortie d’un single.

Nicole Bousquet à Vauvert

Nicole Bousquet peint depuis son enfance. Comme si elle était abritée dans un refuge, elle peint pour parler. « La peinture était reléguée dans une case de mon cerveau, fermée à clef avec mes souvenirs douloureux d’enfant où je trouvais un abri au milieu de forêts obscures que j'inventais sur mes toiles. » Et la vie a continué son fil, Nicole a opté pour une vie multiple et variée.

Mannequin, directrice d’un magazine, infographiste, créatrice d’événements, bénévole engagée contre la violence faite aux femmes... Nicole n’a pas le temps de s’ennuyer, mais la peinture lui manque. C’est ainsi qu’elle reprend ses pinceaux en 2010 et que les expositions se succèdent. En 2023, elle est contactée pour réaliser l’affiche des ferias de Nîmes.

Si vous voulez voir une exposition, elle est actuellement à Vauvert, à l’Espace Jean-Jaurès. En effet, la Ville a pour volonté de faire découvrir l'art au plus grand nombre.

Pour cette nouvelle exposition, l'espace culture Jean-Jaurès présente le travail sensible de Nicole Bousquet. « J’avais vu les expositions de Claude Viallat et de Christian Astor, je suis contente d’exposer à Vauvert dans ce véritable espace muséal ! »

Animale (le nom de l’expo) est un dialogue sensuel du féminin avec le sauvage. Nicole Bousquet expose une chorégraphie ancestrale à l'état brut où l'instinct prime, où l'animal est roi - ou sœur, et devient un miroir de ce que nous avons oublié : le lien sacre entre le corps, la terre et le souffle. L'animalité devient ici une manière de reconquérir la dignité du sensible, de réhabiliter l'émotion comme langage, la vulnérabilité comme force.

Signature de l'artiste, ses grands portraits de femmes libres, bouleversantes, icônes ou figures oubliées, ne sont pas ici présentés comme muses, mais comme alter ego d'animaux en liberté qui incarnent une même puissance intuitive, un refus d'être dompté. La faune et la femme se répondent et célèbrent ce lien secret, profond, entre le corps et le territoire.

Composée principalement de diptyques, Animale est un témoignage puissant et sensible sur le temps qui passe et ce qu'il emporte avec lui : le sauvage, le sacré, la connexion.

Odes à la beauté indomptée du vivant, les œuvres de Nicole Bousquet interrogent le futur de l'humain et de la nature : que fait-on de cette matière sans cesse menacée ?

« L'œuvre de Nicole Bousquet surgit et l'aiguillon d'une douce force obstinée, inspirée, replace ce qu'il faut bien nommer l'art, dans le monde solidaire de la femme qui aime et de l'homme qui s'en effraie. Nicole tient serré dans sa main, parmi tant de mains ballantes, sans lacis, sans besoin, sans fermeté, quelque chose qui est à la fois lumière de l'amour et promesse d'un avenir radieux », note Christian Astor, artiste peintre.

Pour Laurence Emmanuelli, adjointe à la culture à Vauvert : « La ville de Vauvert est heureuse de vous retrouver à l'espace culture Jean Jaurès pour cette exposition engagée et pleine de sensibilité. À travers ses diptyques, Nicole Bousquet fait un lien profond entre l'animal et la femme. Un travail sur l'effacement qui nous invite à regarder à plusieurs reprises les toiles pour en comprendre toute la force et l'émotion qui s'en dégage. Nous vous attendons nombreux pour cette exposition fascinante ! »

Si vous ne pouvez pas vous rendre à Vauvert, il y a fort à parier que Nicole Bousquet fasse un accrochage dans son atelier d’ici la fin de l’année.

L’expo d’Eddie sera à voir à l’Atelier, rue de la République à Nîmes, du 16 au 25 septembre de 10h à midi et de 15h à 19h ou sur rendez-vous.