FAIT DU SOIR VIDÉO Tout un territoire mobilisé derrière le lycée Einstein de Bagnols/Cèze

Ce lundi, à 13h15, les maires et élus du Gard rhodanien, du Département, de la Région, professeurs, représentants des parents d'élèves, lycéens et chefs d'entreprise se sont tous mobilisés devant le lycée Albert-Einstein à Bagnols/Cèze. Au total, plus d'une cinquantaine de personnes étaient présentes.
La raison ? L'importante baisse de dotation horaire globale prévue à la rentrée 2021-2022 dans l'enseignement général au lycée. Ce sont 113 heures hebdomadaires qui sont menacées et qui entraîneraient la suppression de six postes d'enseignants.
En mars déjà, une pétition en ligne avait été lancée pour alerter sur ce problème. Et une audience avec le rectorat s'était tenue le 25. Depuis, plus de nouvelles. Alors plusieurs enseignants et parents d'élèves ont sensibilisé les élus et les acteurs du territoire au gré de réunions d'informations. "Quand on a rencontré le rectorat pour faire part de notre refus de cette dotation horaire qu'on juge absolument injuste, je leur avais prédit que ce serait tout un territoire qui se sentirait blessé. Et je ne me suis pas trompée", affirme Nathalie Subtil, professeure de français et représentante au conseil d'administration du lycée.
La plupart des élus avaient revêtu symboliquement leur écharpe tricolore. Parmi eux, le maire de Bagnols/Cèze, Jean-Yves Chapelet, qui a rappelé que "si on est ici, c'est pour faire reconnaître que sur ce lycée depuis des années, la dotation globale horaire est systématiquement sous-évaluée. Et ça engendre des problématiques. Le proviseur essaye sans arrêt de joindre les deux bouts. Les enseignants se retrouvent avec des emplois du temps et des conditions de travail compliquées. Sans parler des élèves..."
"Ce n'est pas parce qu'on est à 450 km du bout de la Région qu'on ne doit pas être pris en considération"
En effet, qui dit professeurs en moins, dit classes plus chargées. Alors que certaines comptent déjà 35 élèves, l'effectif pourrait grimper à 37 ou 38. Un surnombre qui va rendre plus compliqué l'apprentissage, selon les élèves, mais qui en plus, pourrait remettre en cause les grands travaux menés en ce moment au lycée par la Région.
Est-ce que les nouvelles salles sont prévues pour accueillir autant d'adolescents ? Du côté des enseignants, on n'en est pas sûr. "La Région investit beaucoup au lycée de Bagnols. Il faut que ça suive. Au-delà des murs, il faut qu'il y ait cette qualité de l'offre de formation et de l'offre éducative. D'autant que le lycée Einstein est un des plus gros lycées du département avec plus de 2 000 élèves (répartis sur deux sites, NDLR)", indique la conseillère régionale Catherine Eysseric, elle aussi présente.
Pour Jean-Christian Rey, président de l'agglomération du Gard rhodanien, c'est aussi l'attractivité du territoire qui est en jeu. "Ce n'est pas parce qu'on est à 450 km du bout de la Région qu'on ne doit pas être pris en considération. [...] Pour pouvoir bâtir l'avenir dans un territoire où il y a énormément d'entreprises industrielles, qui proposent des emplois qui ne sont pas pourvus, on a besoin de formations initiales qui répondent à cette demande."
Parmi les matières menacées par la suppression de postes, on compte l'option "Sciences de l'ingénieur", qui constitue un premier socle vers les emplois disponibles sur le bassin. Plusieurs acteurs économiques du territoire sont d'ailleurs venus, notamment Vincent Champetier, président du groupement d'entreprises Grisbi : "Les chefs d'entreprise sont confrontés aux problèmes de recrutements. Il nous faut des lycées de pointe, qui offrent un enseignement performant, pour y répondre et attirer de nouveaux talents."
Un retrait d'heures d'enseignement qui vient cristalliser d'autres fragilités
Cette dotation horaire globale revue considérablement à la baisse vient cristalliser une autre difficulté que connaît le lycée par sa situation géographique excentrée aux confins de trois autres académies. Il y a un recours massif à des enseignants contractuels pour peu de titularisations. Souvent ces contractuels sont basés à Nîmes voire à Montpellier, et ne daignent pas toujours revenir à cause de la distance.
"Chaque année, c'est la même problématique. Les contractuels ne reviennent pas l'année d'après et il faut renouveler et on met 3 ou 4 mois à retrouver", déplore le député de la 3e circonscription du Gard, Anthony Cellier. Et pour les élèves, cela peut constituer un handicap : "Pour les secondes, c'est moins grave. Mais pour ceux qui ont des épreuves à passer pour le bac à la fin de l'année, c'est un problème", livre Arthur, représentant des élèves au conseil d'administration.
Tout ce contexte, cette particularité ne sont pas assez pris en compte aux yeux des élus : "On ne peut pas raisonner essentiellement sur un tableur Excel. Il faut que la rectrice vienne sur notre territoire pour qu'elle sente sa réalité", poursuit le député. Du côté des parents d'élèves, on souhaite aussi que les lycéens disposent du maximum de portes d'entrée, avec un enseignement de qualité. Car en cas de perte, les plus favorisés iront ailleurs dans les grandes villes, les autres "n'auront pas le choix et en ça, il n'y a pas d'équité dans ce que propose le rectorat", conclut Valérie Baudouin, présidente de l'association Trait d'union. Un manque d'équité dont ont peur de pâtir certains élèves, quand on sait que de plus en plus, les formations post-bac choisissent leurs futurs étudiants sur le critère de... la réputation de leur lycée.
Marie Meunier
À relire sur le même sujet : https://www.objectifgard.com/2021/03/18/bagnols-ceze-une-petition-contre-la-suppression-de-six-postes-au-lycee-einstein/
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