Publié il y a 6 mois - Mise à jour le 19.03.2024 - François Desmeures et Anthony Maurin - 4 min  - vu 553 fois

GARD Les fonctionnaires manifestent pour une revalorisation... mais pas que

À Nîmes, petite mobilisation entre Carré d'Art et la préfecture

- Anthony Maurin

La fonction publique manifestait ce mardi à Alès et Nîmes. Au niveau national, les fonctionnaires réclamaient la hausse du point d'indice, les dernières n'ayant pas, à leurs yeux, couvert l'inflation des deux dernières années. Localement, d'autres mécontentements s'exprimaient, comme, dans l'Éducation nationale, la fusion entre accompagnants d'élèves en situation de handicap et surveillants. 

À Alès, l'éducation majoritaire dans un rassemblement de 150 personnes

François Desmeures

Peu de monde ce mardi matin, devant les grilles de la sous-préfecture. Mais une majorité de fonctionnaires issus du monde de l'éducation, à côté de rares agents d'Alès Agglomération et de quelques hospitaliers. Comme Sandrine Auriel, qu'Objectif Gard avait longuement rencontré en 2023 (relire ici). Accompagnante d'élèves en situation de handicap AESH), elle voit les pôles inclusifs d'accompagnement localisés (PIAL) élargir leur périmètre. Soit des kilomètres supplémentaires pour une partie de la profession, déjà payée au SMIC et souvent à temps partiel.

Mais, surtout, "ils nous enlèvent aussi la notion d'accompagnement de la situaltion de handicap, relève-t-elle, on deviendrait alors assistant d'éducation (AED)." AED et AESH deviennent ainsi des assistants pour la réussite éducative (ARE), en supprimant la spécificiité de chacun. "Ce n'est plus la MDPH (maison départementale des personnes handicapées) qui dira le nombre d'heures nécessaires, l'Éducation nationale décidera seule. Comme ce sont eux qui donnent les moyens, il y a un conflit d'intérêt." Priorité du premier quinquennat Macron, l'école inclusive est désormais noyée dans la surveillance. Une collègue AESH, d'un collège alésien, témoigne : "Je suis à mi-temps. Je fais 20 heures avec 14 enfants. Il y en a donc certains que je ne vois qu'une heure." 

Co-secrétaire départementale de la FSU, Myriam Vermale est là aussi. "Le budget de l'Éducation nationale n'est pas à la hauteur et, en plus, il faut rendre 700 millions." La syndicaliste dénonce la budgétisation du Service national universel (SNU), ou encore des fascicules pour les JO, distribués actuellement dans les écoles, avec une pièce de 2€ par élève, éditée à l'occasion. "À l'école, on n'a pas de coffre-fort", s'exaspère la professeure des écoles alésienne. 

"Il faut une hausse des salaires, avec un dégel de la valeur du point d'indice. L'inflation est trois fois supérieure à ce qui nous a été accordé, témoigne Myriam Vermale. On demande aussi le relèvement minimum de la fonction publique a minima au niveau du SMIC." Quant à la création des ARE, Myriam Vermale y voit la volonté "d'une meilleure flexibilité des emplois. On va enlever des besoins réels d'accompagnement aux élèves en ajoutant des missions d'aide à la direction. L'école inclusive est dans un état catastrophique." La syndicaliste FSU dénonce aussi la difficulté d'accès aux soins pour les élèves dans les établissements. "C'est très marqué. Du coup, on se retrouve à faire les assistantes sociales, la protection maternelle infantile, etc." La faute à des recettes qui ne rentrent pas assez, selon Myriam Vermale, qui chiffre, avec son syndicat, à 170 milliards d'euros les recettes non-récoltées, comme l'impôt sur la fortune, la fraude fiscale ou l'allègement des taxes aux entreprises. 

À Nîmes, ils étaient 300 à défiler ce mardi de la Maison carrée à la Préfecture

Anthony Maurin

Et au milieu des foncltuionnaires figiurtait, en bonne place, la CGHT Énergie. Alors que le pouvoir d'achat reste la préoccupation principale d'une grande majorité de consommateurs, la CGT Énergie fait la proposition, tout à fait sérieuse, de baisser le prix de l'électricité !

Proposition, en totale opposition avec la décision, purement politique, de Bruno Le Maire, qui se traduit par l'augmentation du prix de l'électricité de +9,8 % sur les tarifs heures pleines et creuses et de +8,6 % sur les tarifs de base, au 1er février 2024, ceci pour ne pas passer la barre symbolique des +10 %. Le ministère sous-entend déjà d'autres hausses pour 2025 !

En effet et depuis le 1er février 2024, le prix moyen de l'électricité est donc passé de 0,227 euro par kWh à environ 0,25 euro par kWh TTC hors abonnement.

« Ceci équivaut à une nouvelle augmentation moyenne de 18 euros par mois soit environ 216 euros par an sur la facture ! La CGT Énergie s'oppose à cette nouvelle augmentation qui creuse les inégalités. Elle s'additionnerait aux insoutenables +25 % en 2023 et au +4 % en 2022, alors que d'autres solutions sont possibles Le juste prix de l'électricité c'est de 0,1748 euro par kWh TTC, abonnement inclus, pour tout ! »

Ce tarif reposerait, selon la CGT, sur un modèle qui reflète les coûts de production, de transport, de distribution et de commercialisation pointés par la commission de régulation de l'Énergie elle-même. Il inclut un abaissement de la TVA à 5,5 % et une taxe Intérieure sur la consommation finale d'électricité à 0,0075 euro par kWh pour garantir un tarif unique (solidarité).

« L'équation est donc simple, le gouvernement Attal doit expliquer aux citoyens où passe la différence entre le juste prix proposé par la CGT Énergie : 0,1748 euro par kWh et le racket organisé à 0,25 euro par kWh. Soit un delta équivalent à 35 milliards €/an ressemblant étrangement à l'effort d'état sur le bouclier tarifaire ! »

Pour la CGT Energie, la maîtrise publique de l'énergie devrait être rétablie, les factures transparentes, et les usagers devraient payer le juste prix. « Ce tarif proposé par la CGT Énergie, régulé, transparent et au juste prix doit être applicable pour tous, particuliers comme professionnels. »

François Desmeures et Anthony Maurin

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