Publié il y a 7 mois - Mise à jour le 26.02.2024 - Propos recueillis par Abdel Samari - 3 min  - vu 1403 fois

L'INTERVIEW Sophie Béjean, rectrice d'académie : "Je suis très attentive à la situation de l'école du Chemin-bas d'Avignon"

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Rectrice de l'académie de Montpellier, Sophie Béjean.

- Photo MaxPPP

"Il est primordial que les enfants et le personnel puissent aller à l’école en sécurité et en sérénité."

Sophie Béjean, rectrice de l'académie de Montpellier, est l'invitée d'Objectif Gard ce lundi matin, à l'occasion de la rentrée des vacances d'hiver. L'occasion de revenir sur la situation sécuritaire de l'école Georges-Bruguier au Chemin-bas d'Avignon et sur l'expérimentation de la tenue vestimentaire commune dans l'académie.

Objectif Gard : Le quartier populaire nîmois du Chemin-bas d’Avignon souffre d’un climat anxiogène lié à la violence des trafics de drogue. Comment rassurer les parents d’élèves et le personnel de l’Éducation nationale ?

Sophie Béjean, rectrice de l’académie de Montpellier : D’abord, c’est évidemment une situation que je connais bien, que j’ai suivie depuis plusieurs années. Je me suis rendue plusieurs fois à l’école Georges-Bruguier, notamment l’an dernier. Cette école est confrontée à des difficultés d’ordre public, c’est de la responsabilité du préfet du Gard comme vous le savez. Et du parquet de Nîmes. Pour nous, Éducation nationale, l’enjeu est forcément très fort. Il est primordial que les enfants et le personnel puissent aller à l’école en sécurité et en sérénité.

Est-ce qu’il est possible encore aujourd'hui d’exercer son métier d’enseignant sereinement dans ce quartier comme dans d’autres quartiers nîmois ?

Ce quartier, qui est en difficulté, est suivi par les services de l’État, ainsi que la Ville de Nîmes. Nous y participons aussi activement. Il y a eu des réunions, des mesures prises, notamment en matière de sécurisation de l’accès à l’école. La réunion du 22 février sous l’égide du préfet est tout à fait souhaitable. Et je reste extrêmement attentive à la suite qui sera donnée. Les personnels, les équipes de direction, les équipes scolaires ont été rencontrés. Les services de l’État ont pu expliquer ce qui était programmé. Je suis la première destinataire des informations. Et je veux ici, comme je l’ai fait directement auprès de toutes les équipes, les rassurer pour la reprise de ce lundi 26 février. Je suis très attentive à la situation et à leur ressenti. Je comprends parfaitement les craintes. Mais l’enjeu capital, c’est ne pas abandonner ces enfants. Ils appartiennent à la République…

Photo DR Objectif Gard

Est-ce que l’on pourrait envisager l’installation de portiques de sécurité ?

Il y a déjà eu une évaluation des accès. Évidemment, cette évaluation peut être actualisée concernant les diagnostics des accès. S’il devait y avoir des modifications, cela serait organisé par la Ville avec l’aide de l’État…

Le Premier ministre a déclaré que l’Éducation nationale était une priorité absolue. Dans le même temps, par souci d’économie, on a compris que des coupes budgétaires au sein du ministère de l’Éducation nationale étaient à l’agenda. Que doit-on comprendre ?

C’est une priorité bien sûr même si cela se fait dans un contexte de maîtrise du budget de l’État. Tous les ministères doivent faire preuve de solidarité mais on voit bien que celui de l’Éducation nationale est préservé. C’est une priorité absolue. Une priorité absolue pour le Premier ministre. Le premier de ses combats. Un combat pour les valeurs, l’amélioration du niveau des élèves. Cela passe par ce que l’on a appelé le choc des savoirs qui va être mis en œuvre. Nous souhaitons à la fois assurer des perspectives aux jeunes en termes d’emploi mais aussi d’insertion professionnelle. Avec des débouchés porteurs. Je pense aussi à ces élèves des quartiers en difficulté et je veux leur dire : l’école est là et bien là. Il faut donc sécuriser l’apprentissage, transmettre les valeurs de la République, des connaissances et des perspectives.

Vous expérimentez ce lundi à Béziers, la tenue vestimentaire commune dans quatre écoles de la commune. Qu’attendez-vous de ce nouveau dispositif ?

Un premier mot pour dire que c’est une expérimentation en effet mais ce n’est pas nouveau. En outre-mer, en Guyane, il y a déjà une tenue unique. Il s’agit là d’un nouvel élan par Gabriel Attal et le président de la République. Avec pour objectif de développer le sentiment d’appartenance à l’école. Assurer plus de cohésion entre les élèves, améliorer le climat scolaire. Aussi pour valoriser l’image de l’école. Il y a un cadre qui a été défini par le ministère de l’Éducation nationale. C’est une expérimentation. Pour cela, il faut que la commune, l’établissement scolaire soient volontaires. Il y a ensuite une concertation avec les parties prenantes, le personnel enseignant et les parents d’élèves. Enfin, un règlement intérieur doit être modifié et voté en conseil d’école. Je voudrais terminer en précisant, c’est important, que cette tenue vestimentaire commune ne représente aucun coût pour les familles. La prise en charge est réalisée par la collectivité concernée et par l’État à parts égales. L’évaluation indépendante par des scientifiques va démarrer à la rentrée de septembre et pour l’ensemble de l’année scolaire, dans l’ensemble des établissements volontaires au niveau national. Ainsi, nous aurons un échantillon représentatif qui permettra de décider la généralisation future ou pas.

Propos recueillis par Abdel Samari

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