Publié il y a 4 mois - Mise à jour le 08.12.2023 - Marie Meunier - 2 min  - vu 386 fois

UZÈS Collégiens et lycéens ont rencontré Mohammad, le migrant qui a inspiré un livre et un film de Benoît Cohen

Mohammad Ewaz et Benoît Cohen étaient à Uzès, ce jeudi 7 décembre. 

- photo Marie Meunier

À l'invitation des Amis de la librairie de la place aux Herbes, le réalisateur et auteur Benoît Cohen était à Uzès ce jeudi 7 décembre. Il a présenté son nouveau film "Ma France à moi" aux collégiens et lycéens puis au grand public le soir en avant-première. Il sera en salle dès le 20 décembre.

Ce film est adapté de son livre "Mohammad, ma mère et moi", sorti en 2018. Au fil des pages, Benoît Cohen y raconte l'histoire de sa mère qui a accueilli chez elle, à Paris, Mohammad Ewaz, un migrant afghan, par le biais d'une association. "J'étais à New York, je n'étais pas au courant. J'étais surpris mais assez admiratif", se remémore-t-il. La cohabitation s'est bien passée malgré la différence : "J'étais venu chercher un lit, j'ai trouvé une famille", résume Mohammad Ewaz. D'abord très silencieux sur son passé, ce dernier a décidé un jour de raconter tout son parcours à Benoît Cohen, dont l'âme de cinéaste et d'écrivain a forcément été percutée par ce récit. 

De là est paru le livre à succès "Mohammad, ma mère et moi". Mais le trio ne s'est jamais vraiment arrêté. Fin 2022, Benoît Cohen réalisait un film inspiré du livre, en prenant quelques libertés dans le scénario "pour rendre l'histoire un peu plus conflictuelle". Aujourd'hui, lui, l'équipe de tournage et Mohammad écument les cinémas pour présenter le long-métrage, pour rencontrer le public. Ce jeudi 7 décembre, ils étaient à Uzès, face à cinq classes de collégiens du Redounet et de lycéens de Gide. 

De l'humain derrière des chiffres et des concepts

Ces derniers ont pu visionner le film en avant-première au cinéma Le Capitole et ont pu échanger avec Benoît Cohen et avec Mohammad, le "vrai" migrant de l'histoire. Certains ont posé des questions sur le casting du film, qui compte notamment Fanny Ardant. D'autres ont demandé si une suite était prévue ou comment on appréhendait le fait de voir son vécu sur grand écran. Mohammad Ewaz répond : "Au début, je pensais que ma vie n'était pas assez intéressante pour donner un film. Mais Benoît m'a convaincu qu'il y avait quelque chose de spécial. Je suis content de partager notre histoire avec un grand public, en espérant que cela va inspirer d'autres personnes à suivre ce parcours." Lui même travaille désormais depuis deux ans au sein de l'association "J'accueille" et se charge de mettre en relation les familles et les personnes réfugiées. 

À la sortie du film, une collégienne de 3e commentait : "C'est bien d'aider les personnes en difficulté". Un de ses camarades rebondissait : "Cette expérience peut apporter un enrichissement culturel et aider à devenir plus humain." Aborder le sujet de la migration autrement, c'était tout le but de ce projet proposé par les Amis de la librairie de la place aux Herbes aux établissements scolaires. "Là, on leur a montré une histoire vraie. C'est un sujet dont on ne parle pas forcément de manière positive. Ici, on montre l'humain qu'il y a derrière ces concepts et ces chiffres qui prennent beaucoup de place dans l'actualité", commente Marie Legal, professeure de français au collège Lou Redounet, qui a monté le projet avec sa collègue documentaliste, Michelle Lhomond. Elles espèrent avoir nourri l'esprit de leurs élèves "pour mieux comprendre le monde d'aujourd'hui". 

Marie Meunier

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