Publié il y a 1 an - Mise à jour le 25.09.2023 - Corentin Migoule - 3 min  - vu 2858 fois

SAINTE-CÉCILE-D'ANDORGE "La Cévenole", nouvelle colonne vertébrale touristique qui relie le Gard à la Lozère

Ce samedi 23 septembre en matinée, la deuxième portion de la première phase de la réhabilitation de l'ancienne ligne de chemin de fer reliant Florac (Lozère) à Sainte-Cécile-d'Andorge (Gard) a été inaugurée. La nouvelle voie verte a été habilement baptisée La Cévenole. 

Au cœur des Cévennes, de 1909 à 1968, le train de la Compagnie de chemins de fer départementaux (CFD) reliait Florac en Lozère à Sainte-Cécile d’Andorge dans le Gard. Mais l’arrêt de la ligne, décidé pour raison économique, a entraîné le retrait des rails et traverses au début des années 70. Si de nombreuses réflexions avaient été menées par nos aînés pour valoriser cette infrastructure, aucune démarche concrète n'avait abouti.

50 ans plus tard, l'ancienne ligne de chemin de fer revit sous l'égide de la nouvelle voie verte baptisée La Cévenole. Le 1er juillet dernier, le premier tronçon réhabilité reliant Florac à Saint-Julien-d'Arpaon (8 kilomètres) était inauguré en grande pompe. Près de trois mois plus tard, en ce samedi 23 septembre, premier jour d'automne, la deuxième portion qui relie Le Collet-de-Dèze au terminus sud à Sainte-Cécile d'Andorge (6 kilomètres) a elle aussi été inaugurée. 

En gare sainte-cécilienne, sous le haut patronage du Train de l'Andorge en Cévennes (TAC), les discours inauguraux des principaux protagonistes ont fait suite à la coupe du ruban tricolore. En qualité de maire hôte, Jacques Pépin a eu le privilège de retracer le premier l'histoire de cette ancienne ligne de chemin de fer longue de 49 kilomètres qui, "50 ans après le dernier train", a repris du service avec La Cévenole. "D’abord sur 14 kilomètres, puis sur la totalité du parcours", a prévenu l'édile qui sait que plusieurs tranches seront réalisées dans les prochaines années.

Il en a eu la confirmation de la voix de Sophie Pantel, présidente du Conseil départemental de la Lozère, qui "a fait le choix de commencer par les deux extrémités pour s’obliger à finir le milieu de la voie""Plusieurs mandats d’attente, des études et des recherches de financements" ont toutefois été nécessaires à l'aboutissement de ce projet de longue haleine. D'ailleurs, plusieurs "chevilles ouvrières" disparues ont été saluées par les orateurs matinaux, à commencer par Étienne Passebois, ancien maire de Saint-Frézal-de-Ventalon, lequel avait lancé l'idée de créer une voie verte au début des années 2000. 

Ce dernier serait "fier" de ce qu'est devenu ce projet d’envergure mené par le Département de la Lozère et treize communes regroupées au sein du Syndicat mixte de la Ligne verte des Cévennes. Présenté comme celui qui a "fait accoucher la Cévenole", son président André Deleuze était évidemment du rendez-vous matinal sainte-cécilien. "Avec la démocratisation des vélos à assistance électrique, il est devenu indispensable de modifier nos modes de déplacements. Utiliser le vélo pour nos petits déplacements doit devenir une habitude. La Cévenole offre un nouveau mode de transport alternatif à la voiture", a résumé le dernier nommé pour justifier la démarche collective. 

En 26 mois de chantier, 15 kilomètres de voie ont été traités, un revêtement en terre compactée a été posé sur les deux portions et d’importants murs de soutènement ainsi que de nombreux terrassements ont été réalisés par une majorité d'entreprises "du cru". La rénovation de plusieurs ouvrages d’art et la construction d’une passerelle de 70 mètres de long ont aussi été effectuées. Le tout pour un montant de 3,7 M€ faisant l'objet d'une généreuse subvention du Conseil départemental lozérien (quasiment 1,4M€) et de 895 000 euros de la région Occitanie, entre autres. 

La contribution du Conseil départemental du Gard est nettement plus modeste (50 000 euros) mais elle est calibrée au métrage de la voie, puisque seule une portion de 800 mètres se situe en terres gardoises. Gentiment raillé par ses camarades pour ce faible apport financier, le vice-président du Département Patrick Malavieille a insisté sur l'importance de ce projet "pour les deux départements"

Une voie cyclable jusqu'à La Grand'Combe ?

"On a conçu La Cévenole comme une artère qui puisse irriguer l’ensemble des vallées sur le plan touristique", a complété Sophie Pantel. "La voie verte, ça peut être demain le lieu de circulation des véhicules intermédiaires", a clamé le vice-président de la Région Jean-Luc Gibelin, réaffirmant la volonté de la collectivité d’être "au plus près de l’ensemble des territoires"

Le chemin de promenade qu'est La Cévenole se veut familial, avec une plate-forme large et régulière, une pente limitée et des paysages variés. Il vise, entre autres, la cohabitation de la randonnée pédestre, cycliste (VTT) et équestre (cheval, âne). Il offre aussi "une bonne occasion d’aller chercher à vélo le pain en Lozère le dimanche matin", imagine le maire de Sainte-Cécile-d'Andorge, qui sait sa commune dépourvue de boulangerie.

Ancien édile de la cité des "mans negros, pan blanc", Patrick Malavieille avait fait le court voyage jusqu'à Saint-Cécile-d'Andorge avait quelques "idées" à soumettre au premier magistrat local. "Et si on faisait une voie cyclable de Sainte-Cécile à La Grand Combe. Ce serait le barreau rouge de la voie verte", a plaisanté l'élu tout en garantissant le sérieux de sa première proposition. La seconde est celle d'une exposition permanente à la gare en l'honneur de Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir, couple amoureux l'ayant empruntée à l'occasion de leurs excursions cévenoles.

Corentin Migoule

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