Publié il y a 4 mois - Mise à jour le 30.11.2023 - Marie Meunier - 2 min  - vu 317 fois

TAVEL Des arbres dans les vignes pour favoriser la biodiversité

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La vigneronne Maguy Roudil a réceptionné les premiers plants ainsi que les tuteurs et le paillage dans sa remorque.

- photo Marie Meunier

1 500. C'est le nombre d'arbres qui vont être plantés dans les parcelles des vignerons de Tavel et Lirac. Les premiers plants ont été réceptionnés ce mardi après-midi. 

La cave des vignerons de Tavel et de Lirac est labellisée "Vignerons engagés". À ce titre, la cave travaille depuis plusieurs années sur un projet pilote tourné vers la biodiversité et l'agroforesterie, au côté de quelques vignerons volontaires. Ces derniers ont reçu des préconisations suite à un diagnostic réalisé en partenariat avec la Chambre d'agriculture et le COGard (centre ornithologique du Gard). Ces viticulteurs ont ensuite rencontré les techniciens de la société Pur, spécialisée dans l'accompagnement en projets environnementaux, pour valider les plants, les essences qu'ils planteront dans leurs terres. Une convention tripartite a été signée entre la cave coopérative, Pur et le pépiniériste Cérès Flore. 

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Les premiers plants ont été livrés ce mardi après-midi, en présence des vignerons de la cave de Tavel et Lirac et de la société Pur. • photo Marie Meunier

1 500 arbres doivent être plantés dans cette première phase. Déjà 860 plants ont été réceptionnés par quelques vignerons ce mardi après-midi. "On coconstruit avec l'agriculteur son projet. On lui donne des conseils sur le choix des essences, sur les lieux où les mettre en place selon ses problématiques. Cela peut aller de l'érosion du sol au changement climatique, en passant par la ressource en eau. Des haies vont faire en sorte de créer un micro-climat", indique Maëlle Muller, coordinatrice de projet chez Pur. La société prend en charge le financement des plants mais aussi des fournitures comme les tuteurs ou les paillages en chanvre. 

"Des essences adaptées au contexte méditerranéen"

"Ici le climat est assez sec, il faut des essences adaptées au contexte méditerranéen. Il faut aussi regarder les conditions d'accueil du sol. On a beaucoup opté pour des pistachiers, des viornes tin, des cyprès...", détaille Tom Pesenti, technicien conseil en agroforesterie chez Pur. Sur le plateau entre Lirac et Tavel, les vignes s'étendent à perte de vue avec très peu d'arbres entre. Au-delà de la monotonie du paysage, cela peut être un vecteur propice à la propagation des maladies ou des ravageurs. 

Tom Pesenti renchérit : "Avoir d'autres essences à l'intérieur des parcelles va également apporter de la biodiversité floristique pour les pollinisateurs." Certains arbres peuvent aussi devenir des habitats de proximité pour les espèces insectivores, comme les chauves-souris. Maguy Roudil, viticultrice depuis 35 ans, fait partie de la poignée de volontaires. Cela fait déjà des années qu'elle amène de la diversité dans ses parcelles. "Je plante seule depuis longtemps. J'ai des oliviers, des grenadiers... Les anciens ont enlevé les arbres pour pouvoir passer la machine à vendanger. Je me bagarre pour les remettre", atteste-t-elle.

Elle se réjouit de cette initiative collective et a choisi des essences "sans piquant et qui font des fleurs pour favoriser les abeilles. Je vais les intercaler avec les oliviers, ça va faire joli." L'esthétique, c'est bien mais la biodiversité est bien la motivation première de cette viticultrice, qui veut détricoter l'image péjorative de "paysan pollueur". 

Marie Meunier

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