Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 13.02.2021 - tony-duret - 2 min  - vu 2093 fois

AU PALAIS Accusé de vol, il met la faute sur le confinement… sauf que les faits datent de 2019 !

Me Lionel Marzials. Photo Tony Duret / Objectif Gard

Vicenzo, un jeune de 19 ans, n’a pas dit grand-chose à la barre du tribunal correctionnel d’Alès. Mais quand il a parlé, c’était déroutant…

Le procureur François Schneider synthétise parfaitement le dossier examiné devant le tribunal d’Alès la semaine dernière : « Tout ça est un peu difficile à comprendre ». Il n’y a même rien à comprendre à l’attitude de Vicenzo le 24 novembre 2019. Ce jour-là, ce jeune homme sans histoire, au casier judiciaire vierge, commet un cambriolage chez un particulier dans la commune du Vigan. Puis un peu après, il sonne au domicile d’un homme. Quand ce dernier ouvre sa porte, il reçoit un coup de poing à la figure sans la moindre explication. La journée se finit par l’arrestation des gendarmes qui se feront traiter de tous les noms.

« J’étais dans une mauvaise passe », se contente Vicenzo. Long silence. La présidente, Bérangère le Boëdec, doit lui tirer les vers du nez pour en savoir un peu plus. Sur le vol et le coup de poing ? « J’étais pas bien, le confinement, tout ça… », poursuit-il. Hormis l’avocat de Vicenzo qui rouvre son dossier pour vérifier la date des faits, personne ne relève le prochronisme : le premier confinement date du 17 mars 2020, soit 4 mois après les faits. « Pourquoi avez-vous outragé les gendarmes ? », insiste la juge. Nouveau silence. « Sur le coup, l’énervement », finit-il par répondre. « On n’aura pas l’explication aujourd’hui », se résout le procureur François Schneider qui requiert à son encontre 8 mois de prison avec sursis.

Pour Me Lionel Marzials, l’avocat de Vicenzo : « c’est un accident de parcours d’un jeune homme très taiseux ». Pas assez taiseux, hélas… Quand la juge prend le temps de lui expliquer sa condamnation à 8 mois de prison avec sursis en lui indiquant : « on va considérer que c’est un acte isolé et qu’on ne vous reverra plus », Vicenzo rétorque : « beh si ! Je suis bientôt convoqué pour des stups ». Allez, on va mettre ça sur le dos du confinement.

Tony Duret

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