ALÈS Lycée JBD : fausse alerte, il s'agissait d'un nouveau CPE
Alertée par une élève de l'établissement, elle-même fille de policier municipal, la direction a enclenché immédiatement le plan particulier de mise en sûreté.
Ce lundi matin, la tension est montée d'un cran à Alès avec l'annonce de la présence possible d'un individu d'une cinquantaine d'années avec une arme de poing à l'intérieur du lycée Jean-Baptiste Dumas (JBD).
Alertée par une élève de l'établissement, la direction a enclenché immédiatement le plan particulier de mise en sûreté (PPMS), étendu aux collèges Jean-Moulin et Denis-Diderot, où certains signalements fantaisistes indiquaient que l'individu suspect s'était déplacé. En attendant l'arrivée dees secours, une partie des élèves a été confinée avec ses professeurs, tandis qu'une autre a été "stockée" sur le parking, face au lycée.
Police nationale et municipale ont sécurisé les espace et rendu possible la levée de doute, qui a eu lieu vers 9h45. À 9h49, les élèves ont été invités à rentrer dans l'établissement. À l'extérieur, policiers et le président de l'agglomération, Christophe Rivenq, laisseaient entendre qu'il s'agissait bien d'un nouveau conseiller principal d'éducation, encore méconnu des lycéens et qui portait son téléphone portable à la ceinture. Une information confirmée, ensuite, par le Directeur académique des services de l'Éducation nationale (DASEN), Christophe Mauny, à Objectif Gard. Le "suspect" a passé un temps à l'Hôtel de police, avant que tout soupçon soit finalement levé.
"Même si on a su que ce n'était pas un exercice, les profs étaient très calmes"
Tim, élève de seconde confiné pendant une heure et demie
Mais en attendant la confirmation, les esprits parentaux se sont échauffés devant la grille du lycée, dans une confusion où certains élèves souhaitaient simplement entrer, tandis que des parents rendaient l'accès difficile en réclamant de récupérer leur enfant. "Rendez nos enfants !", a hurlé un père de famille, apparemment soucieux de provoquer une révolte chez les autres parents. "On veut nos enfants", a crié une mère. "On va vous les rendre, mais dans le calme, a répondu Éric Vaissière, proviseur du lycée. Enfin, ceux dont les parents sont là". Tandis que certains élèves, dans l'attente d'entrer, lisaient sur les réseaux sociaux une fausse information signalant quatre blessés, ou une vidéo d'éventuels terroristes (en fait, la brigade anti-criminalité en train de faire le tour de l'établissement...)
Tim, élève de Seconde, sort à peine. Il tombe dans les bras de sa mère qui se pleure de soulagement. "On a été enfermés pendant une heure et demie, confie-t-il à Objectif Gard. On était informés par message, de la part d'autres élèves". C'est la police qui a finalement déconfiné la classe de Tim. Lui n'a pas été inquiet, "même si on a su que ce n'était pas un exercice, les profs étaient très calmes". Sa mère, qui habite juste à côté, a accouru dès qu'elle a eu un message, à 8h30. Mais elle ne remettra pas Tim au lycée aujourd'hui. Le son de cloche est différent chez Dina, une autre élève de seconde. Sa classe est restée confinée dans une salle, en compagnie de six professeurs. Son père se lâche : "Ce lycée, c'est une m..., il n'y a pas de sécurité. C'est ma fille qui m'a prévenu par SMS, je n'ai eu aucun message du lycée. Il y a déjà eu des menaces sur professeurs, des trucs qui rentrent dans l'établissement. Il faudrait fouiller plus à l'entrée."
"Toutes les procédures ont été enclenchées comme il se doit. Je voudrais d'ailleurs féliciter les équipes pédagogiques et administratives des établissements pour leur sang-froid et les forces de l'ordre ainsi que la préfecture" déclare le Dasen du Gard à Objectif Gard (À lire dans quelques minutes, un entretien avec le DASEN réalisé à la sortie de sa rencontre avec le proviseur du lycée). En fin de matinée, le sous-préfet d'Alès, Émile Soumbo, satisfait de la fin heureuse, lâchait, laconique : "Au moins, ça aura permis de faire un bon exercice de sécurité grandeur nature." Un "exercice" qui a montré, une nouvelle fois, que les réseaux sociaux, en colportant bien plus de rumeurs que d'informations, ne facilite ni le travail des forces de l'ordre, ni celui de l'établissement scolaire.