C'était une fête à laquelle il aurait dû assister, mais dimanche matin, le défilé du Corso des Prémices du Riz a été assombri par une triste nouvelle. Jean-Charles Signoret, celui que beaucoup appelaient "Papé Jean", est décédé. Depuis les hommages se multiplient de la part de tous les groupes et institutions provençales qu'il a côtoyés, auxquels il a participé ou qu'il a créés.
Unanimement apprécié, Jean-Charles Signoret était un passionné. "C'était même plus qu'une passion, les traditions étaient inscrites dans son ADN, glisse Marie-Claude Roblès, ancienne présidente de Festiv'Arles. Il est venu à la tradition grâce à sa grand-mère, Beaucairoise, qui portait le costume quotidiennement. Quand elle n'a plus réussi à se coiffer, c'est lui qui le faisait." Marie-Claude Roblès a longtemps côtoyé Jean-Charles Signoret dans ses fonctions. Notamment au moment de l'élection du règne de Camille Hoteman. "Ce qu'il aimait avant tout, c'était la transmission. Et cette élection était toute particulière pour lui, puisque sa petite-fille Marie est devenue demoiselle d'honneur de Camille. J'ai vu à ce moment-là la fierté du grand-père et la reconnaissance de sa petite-fille. C'était un bel exemple de transmission. De toutes les choses qu'il a accomplies, c'était sans doute sa plus belle réussite."
La transmission avant tout
Président et fondateur du groupe L'Arlatenco, membre de la Confrérie du Riz, de la Nacioun gardiano, de la Confrérie des gardians... "Papé Jean" était de toutes les parties. Il était aussi à la tête d'une autre institution arlésienne, l'Escaladou. Un restaurant qu'il avait ouvert en 1976, rue Porte de Laure. Là aussi il mettait à l'honneur les traditions provençales, mais dans l'assiette. Ses fameux pieds paquets restent dans les mémoires des fins gourmets. En 2011, ce sont sa fille, Carine, et sa petite-fille, Marina, qui ont repris les rênes de l'établissement. Toujours une histoire de transmission. Mais il n'était pas rare de l'y croiser, surtout les jours de fête.
"Jean-Charles était passionné dans tout ce qu'il faisait, dans le costume comme dans la cuisine, ajoute Marie-Claude Roblès. Il aimait les gens et les gens l'aimaient, c'était quelqu'un de fédérateur, toujours partant, enthousiaste." Combien sont-elles celles qu'il a aidées à se coiffer et à porter le costume, lui qui avait accumulé chez lui un trésor de costumes, de rubans et de dentelles ? "Il était dans le partage et la convivialité. C'était quelqu'un qu'on avait envie d'avoir comme ami, comme membre de sa famille."
En 2022, après 32 ans passés à la tête de L'Arlatenco, il avait choisi d'en laisser la présidence à Patricia Pla. "Mais il était toujours là, présent et disponible pour nous donner des conseils. Ce groupe de traditions c'était son bébé, il l'a fait évolué jusqu'à compter de nombreux adhérents. Il était d'ailleurs toujours président d'honneur", insiste celle qui lui a succédé. Et Patricia Pla d'ajouter : "On va continuer avec L'Arlatenco, on lui en fait la promesse. Et on va le faire dans l'esprit de Jean-Charles, celui du partage et du respect du costume."
Les obsèques de Jean-Charles Signoret auront lieu vendredi 26 septembre, à 15 heures, à l'église de la Major.