Publié il y a 40 min - Mise à jour le 28.11.2025 - Thierry Allard - 3 min  - vu 57 fois

FAIT DU SOIR Pascale Bordes, candidate du RN à Bagnols, « une ville exsangue à tout point de vue »

Pascale Bordes, entourée de Julien Sanchez et Yoann Gillet, cet après-midi à Bagnols

- Thierry Allard

Le secret avait été quelque peu éventé dimanche dans les indiscrétions d’Objectif Gard et Arles : Pascale Bordes a été officiellement présentée comme tête de liste du Rassemblement national à Bagnols en vue des municipales de mars prochain.

Une déclaration de candidature « avec énormément de suspense », ironisera la candidate en introduction avant de laisser la parole, comme de coutume, au RN, au patron du parti dans le Gard Yoann Gillet et au directeur de campagne des municipales du RN au niveau national, Julien Sanchez, pour lui tresser des lauriers.

Sa candidature ? « Une évidence », pour Yoann Gillet, qui dressera un portrait peu flatteur de Bagnols, « quand on voit l’insécurité, le centre-ville déserté, l’état des infrastructures, la gestion des finances, Bagnols a besoin d’avancer, d’un nouveau souffle avec un nouveau maire. » Julien Sanchez évoquera quant à lui « le choix audacieux et courageux » de la candidate, qui « n’a pas choisi la facilité » en se présentant aux municipales dans sa ville natale.

Sécurité et désertification commerciale

La candidate affirmera ensuite que si elle était élue, elle démissionnerait de son mandat de députée : « Je ne suis pas tête de liste pour mettre quelqu’un d’autre après. » Et, elle aussi, de parler en termes peu amènes de sa ville : « Bagnols est une ville exsangue à tout point de vue. » Aujourd’hui, du moins. Car Pascale Bordes joue la carte de la nostalgie heureuse, de la Bagnols « prospère, qui vivait avec l’industrie nucléaire, une ville fantastique, très animée. Ce n’est plus le cas, et ça me blesse profondément. Je sais qu’on peut sortir de ce marasme. »

Puis la candidate évoquera « les deux thèmes porteurs » de sa campagne à venir, et le premier est, sans surprise venant du RN : la sécurité. « Il y a un énorme problème d’insécurité que je dénonce depuis des années, mais l’équipe en place depuis 17 ans n’a jamais voulu voir le problème, ils ont préféré baisser les yeux, c’est un déni. » Et la candidate d’évoquer notamment « le narcotrafic face à un groupe scolaire, qui ne dérange personne au niveau de la municipalité ». Face à ce problème, éminemment complexe, « il faut se donner les moyens », affirme-t-elle. Lesquels ? Yoann Gillet évoquera le nombre de policiers municipaux pour 1 000 habitants, à Bagnols « deux fois inférieur à celui de Beaucaire ». Bagnols compte 21 policiers municipaux pour 19 000 habitants, et Beaucaire 23 pour 16 000 habitants, selon le site officiel de la mairie.

Deuxième sujet : « La mort économique de Bagnols », lance Pascale Bordes, avec « des rues désertes » et de nombreux commerces fermés dans le centre-ville. Un phénomène contre lequel « l’équipe en place depuis 17 ans n’a rien fait. On nous dit que c’est le propre de beaucoup de communes, mais pas à ce point », affirme-t-elle, avant de dire qu’elle « refuse de (se) résigner. » La candidate évoquera aussi brièvement le manque de médecins, « parce que Bagnols n’est plus une ville attractive. »

Chaise vide

Alors « il va nous falloir reconstruire Bagnols », affirme Pascale Bordes, qui évoque « une masse de travail énorme » pour y parvenir, une tâche à laquelle elle se dit « prête à (s)’atteler. » Avec quelle liste ? « Elle n’est pas élaborée, mais j’ai beaucoup plus de noms qu'il n’en faut », dit-elle. Si elle ne veut pas donner de nom, la candidate confirme que son ancien attaché parlementaire, tête de liste « Alliance citoyenne » en 2020, Thierry Vincent, n’en sera pas, contrairement à une rumeur qui circule depuis plusieurs jours dans Bagnols.

Reste que Pascale Bordes candidate pour prendre la tête d’un conseil municipal où, élue d’opposition depuis 2020, elle n’a siégé que 4 fois sur les 30 séances qui s’y sont tenues depuis le début du mandat, la dernière le 13 avril 2021. Idem à l’Agglomération. Une politique de la chaise vide inhabituelle au RN qu’elle « assume », disant qu’il ne lui a « pas fallu longtemps pour (se) rendre compte qu’il ne s’agissait que d’une chambre d’enregistrement, tout est décidé avant. » Au-delà de cette considération, elle argue aussi du « mépris témoigné aux élus d’opposition » dans les deux assemblées, où « aucune démocratie n’est respectée ». Quant au fait qu’elle n’en ait pas tiré les conclusions et démissionné, elle estime que sa non-démission est « un acte militant. »

Ce qui ne l’empêche pas de viser l’Agglomération aussi. « Bien sûr », répond-elle à la question d’une éventuelle candidature à la présidence de l’intercommunalité, « rien ne pourra se faire sans l’Agglomération. »

Il vous reste 80% de l'article à lire.

Pour continuer à découvrir l'actualité d'Objectif Gard, abonnez-vous !

Votre abonnement papier et numérique
à partir de 69€ pour 1 an :

  • Votre magazine en version papier et numérique chaque quinzaine dans votre boite aux lettres et en ligne
  • Un accès illimité aux articles exclusifs sur objectifgard.com
Thierry Allard

Politique

Voir Plus

A la une

Voir Plus

En direct

Voir Plus

Studio