"Ça y est, on entre dans le vif du sujet." D'emblée Baptiste Guerri, chef d'entreprise et soutien actif de la campagne de Nicolas Koukas, a donné le ton, et le cap, de la soirée. "On se lance, on est là pour mobiliser!". "Et on ne pourra réussir que grâce à cette mobilisation. Cette campagne n’est pas seulement celle d’un candidat ou de ses co-listiers : c’est l’affaire de nous tous", a ajouté Jean-Frédéric Dejean, le directeur de campagne, devant près de 200 personnes réunies ce jeudi soir à l’école Benoît-Franck de Trinquetaille. Comme leurs adversaires, les membres de la liste "La force de l’Union" savent qu’ils devront compter sur l’engagement de militants et de bonnes volontés pour "porter la parole" et convaincre sur le terrain.
"Cette campagne se gagnera en allant convaincre"
Pour galvaniser les troupes, Jean-Frédéric Dejean a rappelé l’élan né de l’Appel d’Arles, porté notamment par les interventions de Dominique Bonnet et Claire Antognazza. Cet appel a permis l’union de neuf partis politiques -- "dix prochainement", précise Nicolas Koukas -- et a donné naissance à "un projet solide et un programme ambitieux, conçu pour répondre aux enjeux démocratiques et sociaux sur l’ensemble du territoire". Ce programme s’appuie sur les ateliers et rencontres organisés pendant de longs mois par les citoyens de l’Appel d’Arles, enrichis par les contributions des partis politiques et d’autres citoyens. Une synthèse de ces travaux sera présentée aux membres du collectif de soutien lors d’une réunion plénière début janvier, avant la finalisation du programme prévue pour fin janvier.
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"La mobilisation sur le terrain doit se déployer, elle est vitale pour populariser nos propositions", a insisté Jean-Frédéric Dejean. Il a également annoncé la distribution prochaine d’une lettre aux Arlésiens, imprimée à 30 000 exemplaires, qui sera glissée, là aussi grâce à la présence des sympathisants, dans les boîtes aux lettres. "Cette campagne se gagnera en allant convaincre", a-t-il martelé, en proposant de s’appuyer sur des comités de village animés par des coordinateurs. Un appel à candidatures a été lancé pour couvrir l’ensemble des quartiers et villages du vaste territoire arlésien. Enfin, un sujet délicat mais essentiel a été abordé, celui de "la bataille financière". "Nous faisons appel à votre générosité, dons et contributions financières", a conclu le directeur de campagne, laissant ensuite la parole à Nicolas Koukas, qui mène depuis une quinzaine de jours cette liste de rassemblement inédite -- "du jamais vu à Arles depuis 1995".
"L’humanité, c’est ce qui a manqué à ce mandat"
"Toutes les sensibilités de gauche se sont accordées pour marcher ensemble. Notre commune mérite l’unité", a souligné le chef de file de l’opposition municipale, évoquant les stigmates des dernières élections municipales. Lors des législatives de 2024, face au RN, l’union avait fonctionné. Qu’en sera-t-il pour les municipales ? Nicolas Koukas retrouvera sans surprise une liste RN, dont le candidat n’est pas encore officiellement déclaré, "mais on pense tous savoir qui c’est", a-t-il glissé en référence au député Taché. Il affrontera aussi le maire sortant, Patrick de Carolis et son ancien premier adjoint Jean-Michel Jalabert. "En face de ces blocs RN et macroniste, nous sommes des femmes et des hommes ouverts, respectueux, qui se retrouvent dans ce projet humaniste", a-t-il affirmé. "L’humanité, c’est d’ailleurs ce qui a manqué à ce mandat, pendant ces six dernières années", a-t-il ajouté, pointant "une instabilité jamais vue dans la ville" : "170 agents partis, des services désorganisés, dix élus de la majorité démissionnaires, et une insécurité grandissante".
Le candidat de la gauche unie a ensuite détaillé les trois axes principaux de "La force de l’Union" : une ville plus juste, avec un accès renforcé aux services publics (mairies annexes aux horaires élargis dans tous les quartiers et villages, plan de rénovation des écoles, bouclier commercial contre la vie chère, régulation des locations touristiques pour un meilleur accès au logement) ; une ville plus sûre et plus propre, avec une collaboration renforcée entre police municipale, nationale et gendarmerie, ainsi qu’une meilleure gestion des déchets ; et enfin, sur le volet économique, Nicolas Koukas a critiqué le bilan du maire sortant : "Il avait promis un carnet d’adresses, il est venu avec le carnet mais sans les adresses. Aucune entreprise majeure ne s’est installée à Arles ces six dernières années." Lui propose "des projets innovants, sérieux et structurants."
"Patrick de Carolis a dit vouloir remettre la maison Arles en ordre, on voit le résultat : c’est plutôt le désordre. Moi, je veux remettre Arles aux mains des Arlésiens", a-t-il lancé. En attendant de dévoiler son programme en détail début février, Nicolas Koukas donne rendez-vous aux Arlésiens le 16 janvier pour l’inauguration de son local de campagne, rue de la République. "Ne vous trompez pas de côté, il y aura deux locaux de campagne dans cette rue", a-t-il précisé non sans ironie. Le maire sortant occupe le numéro 21, "à la place d’une ancienne boutique d’opticien, sans doute pour mieux voir la réalité des Arlésiens", tandis que Nicolas Koukas investira une ancienne boutique de chaussures : "parce que nous, nous sommes bien ancrés au sol". Comme un tacle, du gauche.