Son nom est indissociable du monde du spectacle équestre. Fille de Maurice Galle, créateur de Cheval Passion, et sœur de Fabien, figure incontournable de l'univers équin, Sylvie Galle aurait pu, elle aussi, choisir la voie du cheval. Pourtant, sa passion à elle est ailleurs : c'est la couture. Si elle a bien créé des costumes pour les artistes de Cheval Passion, c'est dans l'intimité des ateliers d'opéras et de conservatoires, qu'elle a choisi de bâtir sa carrière. Dans son atelier au cœur de Tarascon, entre machine à coudre, piles de tissus et nuanciers de fils, rencontre avec une couturière aussi passionnée que talentueuse.
Après des décennies passées dans l’ombre, elle sort enfin de la discrétion des coulisses pour exposer son savoir-faire à Provence Prestige, au sein du carré des Métiers d’Art. Une étape symbolique pour celle qui s'est installée à son compte depuis moins d’un an. "Ce label des Métiers d’Art, je l’ai obtenu en juillet dernier, confie-t-elle. C’est une reconnaissance de mon parcours, de mon expérience, que je mets aujourd’hui au service d’un symbole de la culture de notre territoire : le costume d’Arles." Mais son activité ne se limite pas à ce patrimoine. Elle retouche pour la maison Soleido, monte pour la marque d'Eric Bergère, Dou Bochi. "Je suis couturière, donc je réalise tout ce qui touche à la retouche, à la confection de costumes de spectacle, et bien plus encore."
C’est d’ailleurs dans l’univers du spectacle qu’elle a construit l’essentiel de sa carrière. En 1990, Sylvie a 19 ans. Fraîchement diplômée d’une école de stylisme et de modélisme, elle intègre l’atelier de l’Opéra de Marseille -- "une fabuleuse école". Elle y commence au bas de l’échelle et apprend énormément auprès de couturières d’exception, dont plusieurs étaient MOF (Meilleur Ouvrier de France). Une expérience qu’elle considère comme un privilège. Elle-même a toujours cherché à transmettre en formant des apprenties, dont deux travaillent aujourd’hui dans les prestigieuses maisons Chanel et Dior.
Une séance d'habillage avec Pavarotti
Son quotidien ? Celui de la haute couture : corsets, jupons, faux-culs, et un travail minutieux, souvent réalisé à la main. Pendant deux décennies, Sylvie Galle a contribué aux plus grandes productions lyriques : Mireille, La Force du destin, Butterfly, La Flûte enchantée, Aida… Des souvenirs inoubliables, comme cette séance d’habillage avec le légendaire chanteur italien Luciano Pavarotti -"un homme d’une grande gentillesse", se souvient-elle - ou ses collaborations avec Yvonne Sassinot de Nesle, l’une des plus grandes costumières du cinéma français.
En 2009, un tournant : elle quitte Marseille pour rejoindre le Conservatoire de danse du Grand Avignon. Un nouvel atelier, 400 élèves, des tissus élastiques à maîtriser - elle se forme même auprès des couturières du Ballet de Monte-Carlo. Toujours cette même passion pour la création, et cette envie de créer du lien avec les élèves, souvent internes. "Je laissais les portes de mon atelier ouvertes, raconte Sylvie. Beaucoup de ces jeunes, éloignés de leurs familles, venaient y trouver un peu de chaleur."
Au Conservatoire, elle gère tout : commandes de tissus, choix des matières, fabrication, essayages, retouches… Chaque projet est un nouveau défi, entre les attentes des professeurs, les exigences de la scène et les morphologies des danseurs. Parmi ses souvenirs les plus marquants, Carmen (2013), sur lequel elle a travaillé en étroite collaboration avec Marie-Cloé Pujol Mohatta. "Une aventure extraordinaire parmi tant d’autres", résume-t-elle. Elle restera ainsi 16 ans au Conservatoire, avant de prendre une nouvelle direction et de créer, en 2025, son entreprise "La Sygalle sur un fil" à Tarascon.
Autant d'expériences qui ont fait d’elle une couturière aux mille talents, capable de passer de l’opéra à la danse, du costume de tradition au vêtement de scène, avec toujours la même exigence : celle de l’excellence.
150 exposants et une foule d'animations
La 32e édition de Provence Prestige débute aujourd'hui, jeudi 20 novembre, et se déroule jusqu'au dimanche 23 novembre. Quelque 150 exposants (parmi lesquels une cinquantaine de nouveaux) proposent leurs produits (gastronomie, vins, décorations, arts de la maison, acessoires, mode, etc) avec toujours une grande majorité de produits régionaux. Invité d'honneur cette année, Actes Sud installe, pour l'occasion, une librairie jeunesse et proposera plusieurs ateliers aux plus jeunes.
Nouveauté cette année : deux nocturnes sont prévues, le vendredi et le samedi juqu'à 22h. Sur place, les visiteurs les animations qui ont fait le succès de Provence Prestige : les balades à poney, la rencontre avec le Père Noël, la séance de dédicace de la Reine d'Arles et ses demoiselles d'honneur (vendredi soir), la navette gratuite entre le Palais des Congrès et le marché des commerçants du centre-ville, la ferme de Noël, etc.
Tout le programme en détail sur le site de Provence Prestige.