Entouré d’une partie de son équipe municipale, Patrick de Carolis a choisi un timing inhabituellement précoce pour un maire sortant. "Il n’y a jamais de bon moment, il y a un moment", a-t-il glissé en aparté aux journalistes, ce vendredi 14 novembre, au Patio de Camargue, alors qu’il venait d’annoncer, devant près d’un millier d’Arlésiens, qu’il était candidat à sa succession. "J’ai senti qu’il fallait aujourd’hui afficher la couleur parce que les choses sont mûres. J’ai une vision très claire de ce que je veux faire, une envie de rassembler pour l’intérêt de la ville et pour l’intérêt commun."
Avant de rendre publique cette candidature portée par le slogan "Arles au cœur", le maire-candidat, qui fêtera prochainement ses 72 ans, a tenu à dresser le bilan des six dernières années. En 2020, "nous nous étions engagés à remettre la maison Arles en ordre : ordre dans les comptes, ordre dans les rues. Il fallait réparer cette ville, la rénover. Nous avons réparé l’essentiel et rénové ce qui devait l’être", a-t-il lancé.
Investissement record et taux d'imposition local inchangé
Patrick de Carolis a tout particulièrement souligné un investissement sans précédent de 86 millions d’euros durant son mandat --"une première dans l’histoire de la ville" -- notamment dans la voirie, les écoles et les équipements sportifs. Il s’est félicité d’avoir maintenu le taux d’imposition local inchangé tout en réalisant "une réduction inédite de la dette, passée de 108 millions d’euros en 2020 à 85 millions à la fin de l’année 2025." Parmi les engagements tenus, il a évoqué la sécurité, avec le renforcement des effectifs de la police municipale — de 12 à 52 agents entre 2020 et 2025 — et l’augmentation du nombre de caméras.
Sans tout détailler de son bilan (un document complet sera bientôt distribué aux Arlésiens, a-t-il indiqué), Patrick de Carolis a également mis en avant ses actions en faveur de la jeunesse -- Arles est devenue, sous son mandat, la troisième ville étudiante du département avec 1 700 étudiants -- des seniors, et contre la désertification médicale. Et le désormais candidat d'insister sur son ambition pour la ville, citant des projets comme "Action Cœur de Ville" et la rénovation urbaine de Barriol (NPNRU). "Nous avons cherché des investissements et fait passer l’enveloppe du projet Barriol d’une ambition régionale de 24 millions d’euros à une ambition nationale de 120 millions d’euros", s'est-il félicité.
S'agissant de son futur programme, il a évoqué plusieurs chantiers majeurs pour le prochain mandat : la commercialisation des Papeteries Étienne, le début des travaux sur l'avenue Stalingrad, la rénovation de quelque 1 600 logements à Griffeuille et au Trébon, la garantie de l’obtention de la DUP (déclaration d’utilité publique) pour le contournement autoroutier d’ici 2026, comme celle de la construction du pont de Salin-de-Giraud d’ici 2032. Mais sans entrer davantage dans les détails, et ce, d'autant plus que cette soirée "n'était pas un meeting" mais bien "un moment de rencontre" sur le thème des prochaines élections municipales, selon le maire.
Une équipe à construire, des tensions en coulisses
"Je proposerai une liste qui aura Arles au cœur, avec des personnes animées par la volonté de continuer à porter une ambition pour la ville, qui ont l’intérêt général chevillé au corps et qui sont compétentes, a-t-il ajouté. Une grande partie de mon équipe actuelle remettra le couvert, et j’irai chercher d’autres talents." Cependant, et ce n'est un secret pour personne, l’ambiance est très tendue au sein de la majorité municipale depuis de longs mois.
Si Mandy Graillon, Claire de Causans, Sophie Aspord, Emmanuel Lescot ou bien encore Erik Souque, entre autres élus de la majorité, étaient présents vendredi soir, l’absence de Jean-Michel Jalabert, premier adjoint et directeur de campagne de Patrick de Carolis en 2020, a été évidemment remarquée. "J’ai fait des propositions à certaines personnes de mon équipe, comme Jean-Michel Jalabert. Je l’ai vu la semaine dernière et je lui ai proposé d’être adjoint. Il ne m’a pas dit s’il refusait, mais il n’est pas là ce soir. Peut-être faut-il en conclure quelque chose", a confié Patrick de Carolis hors scène. Juste avant, il avait lancé : "Je pense qu’aujourd’hui, il n’y a rien de plus détestable pour une ville que les personnes qui veulent se forger un destin personnel. Je pense à tous ceux qui auraient cette velléité." Un message à peine voilé à l'adresse de celui qui est son bras droit depuis 2020 ?