Publié il y a 1 h - Mise à jour le 03.10.2025 - Julia Razil - 3 min  - vu 56 fois

FAIT DU SOIR Julie Janczewski, plus jeune française à avoir traversé la Manche à la nage

Dans cette traversée pleine d'embûches, Julie a pu compter sur le soutien de sa mère.

- DR

À 21 ans, l'Arlésienne Julie Janczewski vient de réaliser un exploit. Elle a nagé près de 10 heures dans une eau à 16° pour rallier la France depuis la Grande-Bretagne. 

On la retrouve 48 heures après, et contre toute attente, elle est en forme. "Hormis quelques courbatures hier, je me sens super bien", confie Julie Janczewski. Pourtant, cette étudiante en chimie et sapeur-pompier à Arles vient d’accomplir un défi physique d’exception : elle est devenue la huitième Française - et la plus jeune - à traverser la Manche à la nage.

Dans la nuit de lundi à mardi, à 2 heures du matin (heure anglaise), Julie s’élance depuis la plage de Douvres. Dix heures et 39 kilomètres plus tard, elle atteint le Cap Gris-Nez, vers midi (heure française). Chrono en main : 9 heures et 51 minutes. Un temps record qui la surprend elle-même. "Je ne m’y attendais pas ! Je pensais mettre une quinzaine d’heures…"

La jeune arlésienne a nagé près de 10 heures dans une eau à 16°. • DR

Ses yeux sont si gonflés qu'elle a du mal à voir 

Après un premier essai avorté en juin - à seulement 3 kilomètres de l’arrivée -, Julie bénéficiait cette fois de conditions plus favorables. "La marée et la température de l’eau étaient optimales. En juin, l’eau était 4 degrés plus froide", précise-t-elle. Pourtant, la traversée reste un combat. Cinq heures de nuit à affronter, le froid, les courants, le sel, les méduses… "J'ai touché des choses, pris des trucs dans la tête, je préfère ne pas savoir ce que c'était, rigole-t-elle. Ce que j’appréhendais surtout, c'était la nuit."

"Dès le départ, je me sentais bien, avec de bons appuis et une nage efficace. Mais après 3 ou 4 heures, j’ai eu un coup de moins bien." Les projecteurs du bateau, braqués sur elle, lui donnent mal à la tête. Puis, de l’eau s’infiltre dans ses lunettes. Ses yeux sont si gonflés qu'elle a du mal à voir. "Le pilote m’a prévenue : si ça empirait, il faudrait abandonner. Ça a été un coup dur." Julie change de lunettes. La vision ne s’améliore pas, mais ses yeux cessent de gonfler. "C’est souvent dans les cinq derniers kilomètres que les nageurs abandonnent. Mais j’entendais ma mère, depuis le bateau, qui me criait de tenir bon. Ça m’a aidée."

À deux kilomètres de l’arrivée, épuisée, elle entend le pilote lui lancer : "Soit tu donnes tout maintenant, soit on attend la prochaine marée dans six heures, soit tu abandonnes." Hors de question. "Impossible d’échouer une deuxième fois." Portée par ses collègues pompiers de Calais, venus l’escorter en jet-ski, et par d’autres l’attendant au Cap Gris-Nez, Julie puise dans ses dernières forces. Et touche enfin terre. "J’ai été submergée par tant d’émotions. C’était un rêve inaccessible, et je n’arrive toujours pas à y croire", lâche-t-elle.

À 2 kilomètres de l’arrivée, épuisée, Julie entend le pilote lui lancer : "Soit tu donnes tout maintenant, soit on attend la prochaine marée dans 6 heures, soit tu abandonnes." • DR

Un défi solidaire au profit l’Œuvre des pupilles des sapeurs-pompiers

Préparé pendant trois ans, cet exploit avait un double objectif : repousser ses propres limites et soutenir l’Œuvre des pupilles des sapeurs-pompiers. Près de 6 000 euros ont déjà été récoltés. 

Pas encore de retour à Arles, la jeune femme pense déjà à se lancer un nouveau défi sportif. "Pas tout de suite, mais dans les prochaines années, j’aimerais faire le tour de Manhattan à la nage. Ça représente 60 à 70 kilomètres." En attendant, et pendant au moins un an, Julie compte bien continuer le sport, mais "uniquement pour le plaisir". Et reprendre le cours de sa vie. Mardi, une semaine jour pour jour après son exploit, elle retrouvera la caserne d’Arles et ses collègues de garde. 

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Julia Razil

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