Le Gard ne lui est pas inconnu, une partie de sa famille y réside, près de Nîmes et d’Alès. Mais c’est à Jonquières-Saint-Vincent que le jeune diplômé de Sciences Po à Grenoble, a décidé de s’installer. « Je ne suis pas né ici mais je pense que ça n’influe en rien sur mon implication dans la commune. Au contraire, je pense que ça peut amener à un renouveau. Je suis ici par choix et je veux rester ici par choix. Je connais bien ce territoire depuis tout petit, l’objectif était de m’y installer », anticipe Yvenn Le Coz, au cas où planerait l’idée d’un parachutage. L’opportunité s’est présentée lorsqu’il a rejoint l’équipe du député RN de la première circonscription du Gard, Yoann Gillet. C’était il y a six mois. « Avant cela, j’ai travaillé pour des collectivités, dans le milieu associatif aussi. Progressivement, malgré mon jeune âge, j’ai tout de même appris à connaître les rouages de l’action publique », déroule-t-il.
Le jeune homme, âgé de 23 ans, est donc la tête de liste du Rassemblement national dans cette commune de près de 4 000 habitants. Une liste nommée « Un nouveau souffle et la sécurité pour Jonquières-Saint-Vincent », en cours de composition, ouverte « à toutes les personnes qui veulent agir pour la commune et qui partagent nos valeurs, sans être forcément adhérentes au Rassemblement national. » Devant la mairie, bâtisse emblématique que l’on doit à Théophile Michel, dont il imagine déjà franchir la porte paré de l’écharpe tricolore, Yvenn Le Coz énumère ses priorités.
En premier lieu, la sécurité. « De nombreux habitants se sont plaints d'une augmentation de la délinquance en centre-ville et en périphérie. Beaucoup se plaignent également de l'insécurité liée à des problèmes de voirie avec notamment des voitures qui vont excessivement vite. » Et le même de poursuivre : « On veut redynamiser la commune, que ce soit un dynamisme économique, associatif mais aussi un dynamisme sur les questions relatives aux familles et à l'entraide intergénérationnelle. » Le candidat lancera dans les prochains jours, un cycle de consultation par des opérations de porte-à-porte auprès des habitants, jouant ainsi la carte de la proximité, absente du jeu du maire en fonction selon les dires des divers représentants du RN. Dont le premier édile beaucairois, Nelson Chaudon : "Contrairement au maire actuel où il faut bien choisir le jour pour venir toquer à la porte de son bureau pour être sur de le trouver, on a la certitude avec Yvenn, qu'on aura un maire disponible et à l'écoute."
La communauté de communes Beaucaire Terre d'Argence dans le viseur
Jean-Marie Fournier (LR) est à la tête de la mairie de Jonquières-Saint-Vincent depuis 2008. Lors des dernières élections municipales, il n’y avait qu’une liste, la sienne. « C’était juste avant le Covid, il n’y avait pas une grande passion pour les municipales. C’était difficile de faire une liste, donc on a préféré ne pas la faire plutôt que d’en faire une de mauvaise qualité, rembobine Julien Sanchez, eurodéputé et superviseur des investitures du parti pour les élections municipales de 2026. Là, nous espérons, avec l’existence de plusieurs listes - deux à ce stade avec celle de Jean-Marie Fournier, NDLR - qu’on va pouvoir créer une alternative et apporter une nouvelle dynamique à Jonquières-Saint-Vincent. »
Le RN rappelle son score de 66% au second tour des législatives de 2024 sur la commune, qu’il présente comme la preuve d’un ancrage local solide. Cela reste à vérifier sur une élection municipale. L’enjeu est plus vaste que le seul périmètre de Jonquières-Saint-Vincent. Le parti vise la communauté de communes Beaucaire Terre d’Argence, et prend pour cible l’actuel président, maire PS de Bellegarde. « Il y a une forte attente des habitants du territoire pour avoir un président qui soit davantage impliqué dans la gestion quotidienne et les compétences de la communauté de communes », intervient le député Yoann Gillet. En 2020, Juan Martinez l’emportait face à Julien Sanchez, alors maire de Beaucaire, avec 18 voix contre 16, au terme de trois tours de scrutin. « Il est probable que nous soyons présents - candidatures pour les élections des municipales, NDLR - sur l’ensemble des communes », lâche le parlementaire. Une probabilité estimée à « 99,99% ».
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