« Arles et Nîmes sont complémentaires »
Objectif Gard le magazine : Vous avez participé aux fouilles dans le Rhône qui ont permis de découvrir le buste de César. Vous enseignez à l’université de Nîmes. Vous avez écrit Arles, la Romaine et Nîmes, la Romaine. Est-ce que ces deux villes étaient très proches dans l’antiquité ?
Éric Teyssier : Oui. Elles sont comparables au niveau du patrimoine. Mais la grande force d’Arles, c’est le Rhône. Les navires pouvaient remonter de la mer. Les marchandises pouvaient aller par voie fluviale jusqu’au Rhin. Nîmes était sur un axe terrestre, la via domitia. Mais à l’époque, il y avait beaucoup moins d’échanges par voie terrestre. L’avantage de Nîmes c’était son sanctuaire de la source. C’était un peu le « Lourdes de l’antiquité ».
Ces deux villes se sont-elles développées à la même époque ?
Arles a été fondée par des Grecs de Marseille. Nîmes a une origine gauloise. Les Volques Arécomiques qui vivaient à Nîmes se sont ralliés assez tôt aux Romains. Arles et Nîmes deviennent romaines entre César et Auguste. Puis, elles vont ensuite se développer à l’époque d’Auguste. Nîmes était une colonie de droit latin : seules les élites avaient la citoyenneté romaine. Ce statut lui donnait un peu plus d’autonomie qu’Arles qui était une colonie de droit romain.
Laquelle a les monuments les plus anciens ?
Leur développement urbain est assez contemporain comme s’il y avait …