Publié il y a 19 jours - Mise à jour le 27.12.2024 - Anthony Maurin - 3 min  - vu 1175 fois

GARD Bramabiau, l’abîme qui a fait la spéléologie

Abime de Bramabiau.

- © Gard Tourisme

Ce même abîme est aujourd’hui un véritable joyau naturel gardois.

Depuis le mont Aigoual (Photo Archives Anthony Maurin)
Depuis le mont Aigoual (Photo Archives Anthony Maurin)

Bramabiau, un drôle de nom… Il provient de l'occitan languedocien bramabuòu qui signifie le « bœuf qui brame », ce qui est justifié par le fracas d'une chute.

Vous y êtes et à côté, tant que vous y êtes, sachez qu’il y a la maison des vautours, un ranch de bisons, le lac de Pises, la station météo du Mont Aigoual, l’aven Armand, le lac du bonheur, l’arboretum de Foux, la ferme caussenarde d’autrefois, le sentier des morts, les bateliers de la Malène, la grotte Dargilan, les chemins de Saint-Guilhem ou encore Montpellier-le-Vieux, histoire de rentabiliser le déplacement si vous venez de loin !

En même temps, d’ici, tout est plus ou moins loin. Ici ? A 120 kilomètres du centre du département, la rivière souterraine du Bonheur se situe dans le massif de l'Aigoual.

Vous voici au cœur de l’abîme de Bramabiau.

Le bonheur (Photo Archives Anthony Maurin)
Le bonheur (Photo Archives Anthony Maurin)

Nous sommes le mercredi 27 juin 1888 au matin. Les calèches chargées du poids des hommes et du matériel entrent bruyamment dans Camprieu. Les paysans, alors occupés à couper les foins, cessent leurs travaux et se pressent autour de l'étrange caravane.

Peu habitués à de telles visites, ils posent mille questions… Ils se gaussent de ces « messieurs de Paris » trouvant leur projet pour le moins bizarre : ce serait donc aujourd'hui ou jamais que le Bonheur des Ténèbres accepterait de livrer ses secrets.

Après 1 300 mètres d'aventure, les chercheurs sont tous sortis de la grotte. Un exploit de taille venait de se réaliser, un certain Édouard Alfred Martel avait triomphé de l'incrédulité des paysans.

Abime de Bramabiau. • © Gard Tourisme

Ils se rendirent tous à la mairie de Camprieu pour rédiger le procès-verbal de la première traversée de Bramabiau. Elle fait aujourd'hui figure d'acte de naissance de la spéléologie.

Bramabiau est une de ces œuvres grandioses et bizarres de la nature. Véritable berceau de la spéléologie française, la visite aménagée propose un circuit d’un kilomètre très accessible et une visite guidée d'une heure le long de la rivière souterraine du Bonheur.

Au coeur du massif de l'Aigoual, en plein coeur des Cévennes, cette fameuse rivière du Bonheur naît à l'air libre. Au contact avec le calcaire, elle va s'engouffrer sous le Causse de Camprieu pour rejaillir 800 mètres plus loin.

C'est dans ce lieu que les amateurs de grottes risquent le moins d'éprouver une impression de déjà-vu. Température 10°C, après 30 minutes de descente jusqu'à l'abîme. La visite guidée permet de comprendre la circulation des eaux dans les reliefs karstiques. Des nouveaux aménagements permettent de découvrir des contre-empreintes de dinosaures.

Photo d'illustration mais nous ne sommes pas à l'intérieur de l'abîme de Bramabiau. • Thierry AUBE

La descente commence dès les premiers pas dans le sous-bois, où la fraîcheur est reposante en plein été. La descente est graduelle et l'on peut y découvrir ou redécouvrir plus de 70 espèces de plantes.

Au fur et à mesure que l'on descend, la rumeur de la rivière délivrée des ténèbres monte, encore invisible, mais soudain, l'alcôve apparaît dans toute sa splendeur, un véritable monument de la nature.

On longe, puis on traverse la rivière en suivant un sentier horizontal. On arrive dans ce que les géologues appellent « une reculée karstique » et que les poètes dénomment un « Bout du Monde » c'est-à-dire un vaste demi-crique dans lequel naît, ou ici « renaît » une source. Les parois du demi-crique sont absolument verticales, soit très inclinées et hautes de 70 à 120 mètres.

Gouffre Dions  (Photo Archives Anthony Maurin).
Il existe bon nombre de belles cavités dans le Gard, la liste est longue (Photo Archives Anthony Maurin).

À la fin du commentaire du guide, il faudra rejoindre le tunnel de sortie, creusé et aménagé en 2005/2006 et donc faire un dernier arrêt afin de contempler des empreintes de dinosaures découvertes lors du creusement du tunnel.

Nous voilà au terme de la visite, le touriste a passé plus d’une heure sous terre et a parcouru un kilomètre au sein d'une longue caverne qui détient 11 kilomètres de réseaux souterrains répertoriés.

Réouverture en avril 2025 de l’Abîme de Bramabiau, rivière Souterraine, Route de Meyrueis, 30 750 Camprieu. Altitude : 1126 mètres. Site web : https://abime-de-bramabiau.co

Anthony Maurin

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