Publié il y a 16 h - Mise à jour le 25.09.2025 - Anthony Maurin et Erwan Robert - 4 min  - vu 158 fois

GARD Le souvenir demeure et le combat persiste pour les harkis

Harkis Hommage

Le maire bagnolais, deux de ses adjoints et une conseillère municipale, ont participé à la Journée nationale d'hommage aux harkis. 

- Erwan Robert

Le 25 septembre est la journée nationale d’hommage aux harkis, aux moghaznis et aux personnels des diverses formations supplétives et assimilés. Retour sur les cérémonies déroulées à Nîmes et Bagnols/Cèze. 

Journée nationale d'hommage aux harkis Nîmes 2025 (Photo Anthony Maurin)
Journée nationale d'hommage aux harkis à Nîmes.  • Anthony Maurin

Nîmes et le Gard sont particulièrement touchés par cette journée car la population locale est composée de nombreux harkis ou descendants.

Cette journée a été instituée en reconnaissance des sacrifices consentis et des sévices subis par les harkis, moghaznis et personnels des diverses formations supplétives et assimilés du fait de leur engagement au service de la France lors de la guerre d’Algérie, entre 1954 et 1962. Depuis sa création en 2003, cette commémoration donne lieu chaque année à l’organisation d’une cérémonie à Paris et dans chaque département.

Chaque année, le 25 septembre, la Nation rend hommage aux anciens Harkis et aux autres membres des formations supplétives qui ont combattu aux côtés de l'armée française pendant la guerre d'Algérie, de 1954 à 1962.

Journée nationale d'hommage aux harkis Nîmes 2025 (Photo Anthony Maurin)
Journée nationale d'hommage aux harkis Nîmes 2025 (Photo Anthony Maurin)

En 1954, tandis que des Algériens allaient rejoindre le front de libération national (FLN) afin de se battre pour l'indépendance de leur pays, d'autres faisaient le choix de la France et rejoignaient l'armée française. Ces derniers, pour la majorité des civils armés par la France, avaient pour missions d'assurer la sécurité de points stratégiques, de villages ou de zones parfois plus étendues mais aussi de participer à des opérations militaires aux côtés de l'armée française.

L’année dernière encore ministre des Armées et des Anciens combattants, Sébastien Lecornu rappelait une partie de l’histoire et faisait écho au Gard. « Quand la guerre prend fin pour les soldats venus de l’hexagone, leurs frères d’armes harkis sont nombreux à être laissés sur place. Seuls au milieu de ceux qu’ils avaient combattus, ils sont soumis aux exactions, à la torture, leurs familles sont également visées et subissent avec eux les pires violences. La fin du conflit se traduisit, pour les pieds noirs comme pour les anciens supplétifs (ceux que l'on a pris l'habitude de désigner communément sous le nom de Harkis) par le déchirement, la fuite, l'exil, ou encore l'horreur pour ceux restés au pays, jugés traîtres à leur pays. Pourtant, les Harkis et leurs familles ont tout supporté, dans le silence et avec dignité. Leurs enfants ont grandi à Rivesaltes, Bias, Saint-Maurice-l’Ardoise, Bourg-Lastic, au Larzac et dans tous les autres camps. Ils ont grandi comme des reclus, subissant avec leurs parents le drame du déracinement et des privations de droits fondamentaux. »

Journée nationale d'hommage aux harkis Nîmes 2025 (Photo Anthony Maurin)
Journée nationale d'hommage aux harkis Nîmes 2025 (Photo Anthony Maurin)

La France a reconnu sa responsabilité dans la tragédie vécue par les harkis et leurs familles et est engagé dans une politique de réparation et de reconnaissance. Cela passe notamment par un examen sans concession du passé sous tous ses aspects, et par une transmission objective de l’histoire de toutes les entités qui constituent la communauté nationale. La cérémonie du 25 septembre en est l’expression la plus solennelle.

Étaient présents à Nîmes le sénateur Denis Bouad, les députés Meizonnet, Josserand et Gillet, Julie Delalonde, conseillère régionale, le sous-préfet Mathias Nieps, les représentants du conseil municipal de Nîmes, de l’agglo, la police, l’armée et la gendarmerie ainsi que Mathieu Arrag, président de la Coordination des mouvements harkis du Gard.

Journée nationale d'hommage aux harkis Nîmes 2025 (Photo Anthony Maurin)
Journée nationale d'hommage aux harkis Nîmes 2025 (Photo Anthony Maurin)

Le discours de Patricia Miralles, ministre déléguée auprès du ministre des Armées, chargée de la mémoire et des anciens combattants, a été lu. « Célébrer les harkis et les autres membres de formations supplétives, c’est admirer un engagement, honorer un destin et reconnaitre une dette. C’est aussi dire que la France ne serait pas tout-à-fait la même sans les traces laissées par cette histoire qui fut à la fois lumineuse et tragique. Une histoire qui se poursuit par un abandon dont la douleur s’est faite ressentir deux fois, sur chacune des rives de la Méditerranée. Beaucoup sont enfermés dans des camps, dans des hameaux de forestage, dans des conditions indignes, incompatibles avec le respect qu’une Nation doit à celles et ceux qui ont pris les armes pour la défendre… La France ne peut oublier celles et ceux parmi les siens qui ont été si cruellement meurtris pour croire en elle. »

À Bagnols/Cèze : un hommage solennel aux harkis 

C'est en petit comité que s'est déroulé la cérémonie d'hommage aux harkis, au Monument aux Morts du square Joseph Thome. Christian Baume, adjoint à la sécurité, a pris la parole en premier pour exprimer sa gratitude envers les soldats qui ont péri au front : "La mémoire des harkis est aussi celle qui a grandi dans la mémoire des enfants. Nous célébrons ce qu'ils ont apporté à la France en la défendant", a t-il exprimé, devant notamment Isabelle Pascal, la nouvelle commandante de la Police Nationale bagnolaise, fraîchement arrivée le 1er septembre. Puis, ce fut au tour du maire de prendre la parole, qui a salué en premier lieu Raymond Masse, excusé, son fidèle élu, attaché au devoir de mémoire. 

journée d'hommage harkis
Jean-Yves Chapelet a salué la mémoire des soldats harkis sacrifiés.  • Erwan Robert

"Ils ont payé le prix fort pour leur dignité, leur courage et leur fidélité"

Pour Jean-Yves Chapelet, se souvenir pour toujours des soldats harkis est une nécessité : "C'est un hommage solennelle en reconnaissance des sacrifices consentis. Une reconnaissance totale et sans détours. Nous honorons leurs histoires, leurs rires, leurs larmes, leur silence, leurs espoirs. Ils ont payé le prix fort pour leur dignité, leur courage et leur fidélité (...) Nous ne leur rendrons jamais tout ce qu’ils ont perdu, jamais tout ce qu’ils ont donné. Mais nous pouvons au moins dire : « nous n’avons pas oublié ». Nous pouvons au moins transmettre leur mémoire." Trois dépôts de gerbes ont été effectués, notamment une de la part de municipalité de Bagnols, composé de Michèle Fond-Thurial, Françoise Servol, Christian Baume, Jean-Yves Chapelet.

Hommage Harkis
Dépôt de gerbe en présence d'Isabelle Pascal, commandante de la Police Nationale à Bagnols/Cèze. • Erwan Robert

La Peña del Fuego a entoné l'hymne aux Morts, avant qu'une minute de silence soit respectée. Enfin, La Marseillaise a retenti dans un moment d'union sacrée vis-à-vis des descendants des harkis, dont "25 000 soldats ont donné leurs corps pour leur patrie", a rappelé Jean-Claude Mougenot, président de l'Amicale des Associations d'Anciens Combattants. 

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