Une simulation de vol à main armée à Uzès impliquant quatre individus cagoulés, armés de pistolets et d’armes automatiques, et un véhicule abandonné à Saint-Maurice-de-Cazevieille. Voilà le cadre de cette journée d'immersion spéciale proposée par la gendarmerie du Gard aux joueurs du Rugby Club Nîmois ce lundi 17 novembre, au Mas de Gardie.
"Ce partenariat inédit symbolise la volonté commune des deux institutions de rapprocher le monde sportif et les forces de sécurité, autour de valeurs partagées : engagement, solidarité, rigueur et dépassement de soi."
Pour le colonel Cassot, commandant du groupement gardois, il s’agissait de "mettre les joueurs dans une situation différente, les confronter à une adrénaline différente, pour les rendre plus forts sur le terrain". Steeve Caligaro, président du club, souligne l’importance de "l’approche collective et du dépassement de soi, présent en gendarmerie comme sur le terrain, qui doit apporter individuellement et collectivement".
Coordination, communication et leadership sous pression
Parmi les exercices proposés, celui de recherche d'indices dans un milieu clos et sombre a forcé les joueurs à faire preuve de coordination, de communication et de prise d'initiative. Le tout en s’adaptant à un "flux constant d’informations et une adrénaline qui changent tout", à l'aide de matériel spécifique permettant de révéler des traces invisibles à l’œil nu.
Un autre atelier a mis les rugbymen face à des chiens d’intervention, encadrés par le major Bruno, responsable de l'unité des huit maîtres-chiens du Gard. "On les utilise comme moyen de défense, ils sont même considérés comme une arme", explique le major. Les chiens interviennent aussi dans la recherche de personnes disparues, de stupéfiants et d’armes. Malgré leurs gabarits imposants, les rugbymen n'ont pas bombé le torse face à Nana, malinois d'à peine 30 kilogrammes mais à la mâchoire et la détermination puissantes.
Joris Simon, du rugby à la gendarmerie : une reconversion réussie
Ancien troisième ligne du RCN et de l'équipe de France de rugby à 7, Joris Simon est aujourd’hui réserviste au groupement gardois de gendarmerie. À 28 ans, il a retrouvé ses anciens coéquipiers, uniformes sur le dos et sac de frappe à la main pour simuler une manifestation musclée : "J’ai toujours su que je voulais être gendarme un jour, depuis même la venue annuelle des agents au collège."
Il a déjà réussi la première phase du concours pour intégrer pleinement les rangs. "On peut changer de carrière dans un sens, mais pas dans l’autre", souligne-t-il, heureux de pouvoir retrouver les valeurs de respect et de détermination du rugby dans le corps armé.
"On va bien dormir ce soir"
Après avoir enchaîné manifestation, corps à corps, assaut armé, extraction de victimes, sport et découverte des unités cynotechniques, l’ailier Rémi Pichard, épuisé et au sol, ambitionnait déjà de "bien dormir" le soir-même. Entre recul d’une arme et la pression des exercices, les joueurs du RCN ont découvert une autre facette de la cohésion et du dépassement de soi, loin des perches et lignes des 22 mètres.
Un match du RCN dédié à "celles et ceux qui assurent la sécurité du territoire" :
Le Rugby Club Nîmois et la gendarmerie du Gard prolongeront cette collaboration lors d’un jour de match qui leur sera entièrement dédié. Cette mise en lumière aura lieu lors de la réception du Servette de Genève, le samedi 17 janvier 2026, au Stade Kaufmann.
Cette journée permettra au public de découvrir les métiers de la gendarmerie à travers des stands, des démonstrations et des rencontres avec celles et ceux qui assurent la sécurité du territoire.
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