"Vous avez toqué à la porte de mon bureau, vous m'y avez trouvé !" Cette taquinerie répond aux propos tenus, entre autres, par Nelson Chaudon, maire de Beaucaire, lors de la présentation de la tête de liste RN, Yvenn Le Coz, pour les élections municipales de 2026 à Jonquières-Saint-Vincent. "Je suis là du lundi au vendredi. Par contre, lui, je ne l'ai jamais vu passer la porte de la mairie pour pouvoir dire ce genre de choses", ajoute Jean-Marie Fournier. Et le même de lui conseiller de lever le pied, "lui qui travaille 7j/7, 24h/24", citant Nietzsche : "Ce qui se dit la nuit ne voit jamais le jour." Quant à la candidature d'Yvenn Le Coz, le maire sortant estime qu'il s'agit d'un "pion du parti Rassemblement national, qui sera téléguidé par le quintet." Il cible là l'euro-député Julien Sanchez, Nelson Chaudon, le député Yoann Gillet, les conseillers départementaux Jean-Pierre Fuster et Élisabeth Mondet, dont les photos apparaissent dans la lettre du candidat adressée aux habitants. Lettre qu'il dénonce comme "un enfumage". "Ils veulent encourager les artisans, par exemple, mais les quinze élus RN beaucairois se sont abstenus lors du dernier conseil communautaire, sur les deux délibérations concernant la zone de la Broue", fustige Jean-Marie Fournier. Toujours sur le sujet de la Communauté de communes Beaucaire Terre d'Argence et la réélection de Juan Martinez en 2020, le premier édile jonquiérois explique avoir "voté pour un homme et non pour un parti." Il développe : "Je ne crache pas dans la soupe. À l'époque, quand il était conseiller général, lui au moins, il a travaillé pour la déviation de Jonquières-Saint-Vincent, lui m'a aidé avec des financements, ce n'est pas le cas de nos conseillers départementaux actuels. Ce sont eux les invisibles, pas moi."
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Élu pour la première fois en 2008, le septuagénaire repart donc en campagne. Une décision qu'il a mûrement réfléchie. "Mes élus m'ont encouragé à le faire, j'en ai parlé à ma famille. J'ai prévenu mon épouse, ce sera le dernier mandat." Le maire sortant présentera une liste renouvelée à 50 %, ouverte "parce que je n'ai jamais choisi des gens pour leur idéologie politique mais pour leurs compétences." Et le même de poursuivre : "Depuis 18 ans, j'ai beaucoup de plaisir à travailler pour ma commune." Né à Beaucaire, Jean-Marie Fournier a grandi à Jonquières-Saint-Vincent. Il s'est expatrié à Manduel, pendant neuf ans dans les années 90, avant d'y revenir. "Je veux continuer parce que j'aime ça. De nombreux projets sont sortis, d'autres arrivent et j'en ai encore à proposer, je les présenterai au fur et à mesure de la campagne, indique-t-il. Une campagne que nous voulons digne, elle n'est pas plus difficile que les précédentes, mais c'est la première fois que j'affronte un parti."
Le maire sortant dresse le bilan de ses trois mandats consécutifs et cite en premier lieu le projet le plus important, la création d'un groupe scolaire dans le quartier de Peire-Fioc, pour près de 6 M€. Son ouverture est prévue à la rentrée 2027. Parmi les autres dossiers, menés avec des financements directs ou indirects, il énumère les liaisons interquartiers, l'aménagement de Saint-Vincent, la halle des sports, l'îlot de la Cure. Un nouvel aménagement inauguré au mois de juin 2025, "qui a permis de créer 32 places de parking à 20 mètres des commerces", souligne Jean-Marie Fournier, en réponse au Rassemblement national, lequel pointe du doigt la suppression d'un arrêt-minute devant le tabac-presse du centre. S’agissant des perspectives de développement, Jean-Marie Fournier met notamment en avant l’extension de la zone de la Broue et l’aménagement de la ZAC de Peire-Fioc, où 120 logements doivent voir le jour. La campagne ne fait que commencer, le premier tour des municipales aura lieu le 15 mars 2026.