Une première "réussie". À la tête des rectorats de l’académie de Montpellier et de la région académique Occitanie depuis mars dernier, Carole Drucker-Godard, a vécu une première rentrée scolaire "réussie" en début de mois. D'abord car "un enseignant est affecté à chaque classe". Le Directeur Académique des Services de l'Éducation Nationale Christophe Mauny précise que les enseignants remplaçants, "environ 8 à 9 % du volume, soit près de 300 personnes", sont tous prêts à intervenir.

Concernant le climat scolaire, la rectrice ne relève "rien de particulier à signaler, les faits étant en nombre équivalent à ceux de l’an dernier à la même époque".

"Si aucun élève n'a son portable, ils trouvent plus de calme"

D'autant plus que l'accent est particulièrement mis sur la santé mentale des jeunes cette année. En première ligne des nouveautés, le dispositif 'Portable en pause', déjà expérimenté dans six établissements gardois, sera généralisé d'ici à la fin de l’année. "Les collégiens qui, au début, paraissaient désemparés ont finalement apprécié. Si un seul élève est privé de portable, c’est terrible, car il est isolé. Mais si personne ne l'a, ils y trouvent finalement plus de calme », avance la rectrice. En ce sens, un 'droit à la déconnexion' dans les Espaces Numériques de Travail - suspension des notifications de 20 h à 7 h et le week-end) - est aussi mis en place.

Parallèlement, chaque établissement bénéficiera de personnels formés en santé mentale, avec le recrutement d’un conseiller et deux agents par structure, en lien avec les CHU et les pédopsychiatres. L’académie annonce aussi un doublement des opérations 'cartable ouvert' et un triplement des exercices de gestion de crise.

Égalité des chances, qu'importe le sexe ou la localisation

La rectrice insiste sur la mission première de l’École : "Faire rayonner la promesse républicaine en offrant à toutes et tous les mêmes chances. Car en prenant confiance en eux, tous nos jeunes réussiront". Ainsi, plusieurs dispositifs se déploient. Dans le cadre du ‘Plan Filles et maths’, les 'Cordées de la réussite' encourageront les étudiantes de l’IMT Mines Alès notamment, à intégrer des filières scientifiques et des classes préparatoires ingénieurs. "Beaucoup nous disent hésiter par autocensure, surtout par gêne et face au regard des garçons", regrette la rectrice.

L’inclusion scolaire progressera aussi grâce à la création d’un Pôle d’Enseignement pour les Jeunes Sourds à l’école Capouchiné, mais aussi de cinq nouvelles Unités Localisées pour l’Inclusion Scolaire et trois Pôles d’Appui à la Scolarité dédiés aux élèves à besoins particuliers.

De plus, la Cité éducative d'Alès bénéficiera d’un budget de 175.000 € pour lutter contre l’isolement géographique. De son côté, le Pays Viganais devient un ‘Territoire Éducatif Rural’, comme c’est déjà le cas pour les Cèze Cévennes, offrant de nouvelles coopérations pédagogiques, voire des échanges internationaux.

Le plan Avenir pour "une école émancipatrice"

Grande nouveauté de cette année : le Plan Avenir. Dès la 5e, quatre demi-journées consacrées à l’orientation, visites d’entreprises, formation des professeurs principaux et création d'une plateforme numérique dédiée permettront aux collégiens de centraliser leurs expériences et consulter les forums et fiches métiers de la région. Objectifs : faire passer la connaissance moyenne de 20 à environ 70 métiers en fin de 3e et "s’engager résolument en faveur d’une école émancipatrice".

Ce plan doit aussi répondre aux besoins du territoire et de la société, comme pour "la cybersécurité, par exemple, qui suscite de nombreux besoins", souligne la rectrice. Pour le Dasen, il s’agit aussi de "valoriser le sentiment de compétence et l’estime de soi des élèves pour mieux répondre aux exigences des branches professionnelles, avec qui les référentiels métiers sont conçus."

Un niveau scolaire global "en amélioration légère"

Enfin, la question du niveau scolaire reste un sujet sensible. La rectrice estime que les évaluations internationales sont "parfois biaisées", du fait notamment des différences d’âges entre pays et d’un manque d’implication des élèves français, comparé aux premiers du classement PISA.

Dans le département, les dédoublements en éducation prioritaire montrent toutefois de premiers effets, même si "l’amélioration reste légère". Mais il est "normal que ces dispositifs mettent du temps avant de produire des résultats significatifs", temporise la rectrice.