NÎMES Des ruches pour « embellir » la Ville Active

Les ruches sont au cœur de Ville Active (Photo Anthony Maurin)
Quelques ruches sont installées depuis un an dans la zone commerciale nîmoise assurer une meilleure biodiversité et du miel "maison".
Ville Active est une zone commerciale qui vieillit et qui a besoin de se redonner du sens, de repenser ses accès et ses aménagements afin de conserver son flux commercial. Avec 960 entreprises pour un peu moins de 3 000 emplois, la zone peut avoir de l’avenir si elle retrouve du sens.
Du sens ? C’est peut-être la nature qui va en remettre dans le secteur. Il y a un an, quelques ruches furent installées grâce à l’union l’Association des professionnels de Ville Active et un apiculteur local passionné, Thierry Arnaez « Le rucher de papa ours. »
L’APVA a 45 adhérents mais Allianz JB Roussouly, LDLC, Hôtel F1, Hôtel Ibis Nîmes ouest et Hotels de Nîmes jouent le jeu et ont chacune une ruche.
Cet engagement en faveur de la biodiversité est né de la volonté commune des commerçants. « En accueillant ces ruches, la zone commerciale participe activement à la préservation des écosystèmes locaux. Ce projet est aussi un symbole fort de la cohabitation entre activité économique et respect de la nature. Et le premier bilan est très encourageant ! »
Cinq ruches à proximité de parkings et du périph ? Et la pollution alors ? Les études, l’apiculteur et les entreprises sont clairs : rien ne prouve que ce miel soit pollué par quoi que ce soit ! Et c’est bien logique ! Par contre, des abeilles et de leurs ruches, les passants doivent éviter de passer. C’est pour cela que les emplacements ont été bien sélectionnés.
Et on peut dire que le quartier plaît aux abeilles. Le taux de survie est supérieur à 80 %, au-dessus de la moyenne rurale qui est de 70 %, grâce à un environnement urbain plus préservé des pesticides.
Les colonies sont vigoureuses et en bonne santé, sans signes majeurs de maladies ou parasites (varroa). La limitation de la pression du frelon asiatique par la pose de pièges en début de saison permet de maintenir ses chiffres et la production de miel, en 2024, était tout de même de 5,5 kg par ruche alors qu’il est d’environ 8 kg par ruche dans le secteur de Nîmes.
Il est probable que la récolte 2025 soit encore plus abondante. En tout cas, le miel sorti des ruches de Ville Active a des arômes riches et variés, reflet de la diversité florale urbaine avec les nombreuses fleurs sauvages, les plantations paysagères, mais aussi les arbres fruitiers et les jardins particuliers.
Ancien éducateur spécialisé, c’est en 2023 que Thierry Arnaez décide de se lancer dans la belle bataille. Il crée sa société et s’occupe de ses nombreuses colonies. Pour Ville active, le projet lui a plu, tout le monde est gagnant.
« Une fois l’étude de faisabilité établie, j’installe les ruches et gère les colonies ainsi que la récolte. Tout le monde s’y retrouve. Les parrains s’engagent et moi, j'ai des emplacements supplémentaires. En plus, cela permet de parler du métier, mais notre seul problème est le frelon… il nous cause énormément de pertes et nous ne sommes pas armés pour le combattre, nous avons besoin d’aide ! »
Espérant qu’avec les travaux d’embellissement, Ville Active soit toujours plus agréable à vivre, des ruches pourraient aisément être implantées ailleurs. « On dit que les abeilles butinent jusqu’à trois ou cinq kilomètres de distance, donc elles vont peut-être jusqu’au domaine de la Bastide ! », poursuit l’apiculteur.
En chemin ? Pissenlit, mauve, coquelicot, ciste cotonneux sans oublier les fleurs des jardins et celles des grandes cultures céréalières environnantes ! Cela donne du bon miel de fleurs. Si tout va bien, les principaux intéressés espèrent deux récoltes par an, une en fin de printemps, l'autre en fin d’été.
Et quel plaisir de contribuer à la pollinisation des espaces verts urbains, jardins et parcs en plus d’avoir, in fine, son pot de miel « maison » ! Aucun effet négatif n’est à constater sur la biodiversité locale. Au contraire, les ruches favorisent les interactions positives avec d'autres insectes pollinisateurs.
Et voir des ruches dans une telle zone, y compris à côté d’hôtels, est le moyen d’en parler et donc de causer du sort des abeilles… Les commerçants parrains sont impliqués dans cette démarche de sensibilisation à la biodiversité, notamment quand ils font déguster le produit de leurs ruches.
Visites et ateliers pédagogiques sont aussi organisés pour faire découvrir l’apiculture urbaine.
Le Rucher de papa ours, Le Palay, 30 210 Cabrières. Tel au 06 17 78 67 75. PVA Association des Professionnels de Ville Active - CCI Nîmes - 111 Chemin De La Tour De L’évêque - 30900 Nîmes.