ARLES Cérémonie hommage aux tsiganes internés au camp de Saliers

Commémoration en hommage aux tsiganes enfermés dans le camp de Saliers.
- Louise GalUne cérémonie était organisée vendredi 23 mai à 15h afin de rendre hommage aux internés du camp de Saliers.
Comme chaque 23 mai, de nombreuses personnes étaient réunies devant le mémorial du camp de Saliers, inauguré le 2 février 2006, pour honorer la mémoire des gitans qui y ont été enfermés. Ce camp, dont la construction a été décidée en mars 1942 par le gouvernement de Vichy, se composait de "24 cabanes camarguaises, inachevées, sans eau, sans électricité, sans chauffage, sans meuble", rappelle Dominique Bonnet, présidente du Centre de la Résistance et de la déportation d'Arles (CRDA). "Dès novembre 1942, 300 nomades y seront transférés et feront face à la faim, au mistral, aux moustiques, à la chaleur, au froid. Il sera ensuite fermé mi-octobre 1944." Vingt-six personnes y trouveront la mort.
"J'ai grandi avec des histoires que je ne retrouvais pas dans les livres quand j'allais à l'école. Si on ne travaille pas tous ensemble pour écrire cette histoire, on va fabriquer un peuple de révoltés parce que nos enfants, la 3ᵉ génération, quand ils ouvrent les livres, ils voient qu'on ne parle pas d'eux. Ils ont une histoire orale, mais pas écrite", regrette Sylvie Debart, membre de l'association nationale des gens du voyage citoyens (ANGVC). Pour sa part, Payou Baptiste, président de la communauté gitane du grand sud, se contentera de déclarer que "ceux qui ne se rappellent pas du passé sont condamnés à le revivre".
S'il a appelé les politiques à garantir des aires d'accueil dignes et suffisantes, à assurer la scolarisation des enfants du voyage et à lutter contre les discours stigmatisants, un membre de la communauté gitane a également tenu à remercier le maire d'Arles pour ne jamais avoir "fait preuve de discrimination ni de rejet" à leur égard. Cécile Lenglet, la sous-préfète d'Arles, Patrick de Carolis, le maire d'Arles, la mairie des Saintes-Maries-de-la-Mer, le député de la 16ᵉ circonscription des Bouches-du-Rhône, le CRDA et l'ANGVC ont procédé à un dépôt de gerbes devant le mémorial avant que ne retentisse Djelem Djelem, l'hymne tzigane, puis la Marseillaise. Les personnes présentes sont ensuite allées se recueillir devant l'ancienne entrée du camp.