NÎMES Un peu de spiritualité et de fraîcheur

La cathédrale de Nîmes (Photo Anthony Maurin)
La pause musicale spirituelle « Orgue à Midi », entre 12h et 12h30 se déroulera à la Cathédrale le samedi 16 août prochain.
Depuis quelques années déjà l’association des Amis des Orgues de la Cathédrale de Nîmes organise des concerts, durant la pause méridienne, au cœur de la cathédrale de Nîmes. Pas tous les jours, bien entendu, mais une fois par mois, le troisième samedi.
Ce 16 août, c’est au tour de Johan Decanis, organiste titulaire de la cathédrale de Lodève, de venir jouer à Nîmes. Il interprètera des pièces et transcriptions de Lully, Tchaïkovsky, Borodine, Chostakovitch, Prokofiev, et Boëllmann.
Johan Decanis a débuté des études de piano avant de rentrer au conservatoire de Montpellier en contrebasse puis en orgue liturgique. Après diverses récompenses en contrebasse, solfège, musique de chambre, il y étudie également la composition, l’écriture, l’orchestration et l’informatique musicale.
Parallèlement, il entre à la faculté de musicologie ou il obtient un Master II, et passe par la suite le Capes afin de devenir professeur d’éducation musicale dans l’Éducation Nationale.
Enseignant, il conserve cependant une vie de concertiste dans diverses formations aussi bien en tant qu’organiste que contrebassiste ou encore pianiste dans un Bigband ou un quintet de Jazz. Il est également organiste titulaire de la cathédrale de Lodève depuis 1995.
Il a été invité récemment à Berlin pour un duo orgue et musique électronique ou encore à chanter dans la comédie musicale « Les misérables. »
Passionné de composition, il travaille pour la musique à l’image mais également pour des projets de jeux vidéos. À Nîmes, il jouera sur le grand orgue commandé en 1643 auprès des frères Gaspard et André Eustache sur la demande de l’évêque de l’époque.
Rappelons qu’en 1752 eu lieu un relevage ainsi qu’une réparation de la soufflerie par Jean-Esprit Isnard. La révolution oublia l’orgue de la Cathédrale parmi ses réquisitions.
Au cours du 19e siècle, l’orgue fut l’objet six fois durant de nombreuses réparations. Parmi les différents facteurs d’orgue ayant intervenu, citons Dominique Cavaillé- Coll (1823), Daublaine-Callinet (1845), Puget (1863).
Puis en 1896, Michel Merklin de Lyon reconstruisit l’orgue dans le goût et l’esthétique sonore à la mode alors en vigueur. Il passe ainsi de 23 à 43 jeux et le positif de dos disparaît. L’orgue possède à ce moment trois claviers manuels et pédalier.
De 1974 à 1982, Alfred Kern de Strasbourg réalise la grande restauration présentant l’instrument tel qu’on le connait aujourd’hui. Il reconstruit le Positif de dos afin de retrouver l’aspect originel de l’orgue. Actuellement, il possède quatre claviers manuels et pédalier.
On a rendu à l’instrument son classicisme en se rapprochant de la composition des 17e et 18e siècles, et sauvegarder les apports du 19e siècle. L’ensemble totalise 49 jeux et offre une totale réussite du point de vue de l’harmonisation.
Enfin, la manufacture d’orgues Muhleisen a procédé à un excellent relevage en 2017 qui a su préserver l’harmonie de Kern. La mécanique a été parfaitement réglée, l’orgue entièrement dépoussiéré, la première octave du bourdon 16 du GO a été refaite à neuf.