Justice
Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 16.09.2021 - boris-de-la-cruz - 2 min  - vu 1446 fois

GARD "Il devrait être en liberté et moi en prison" : un homme relaxé grâce à son épouse

(Photo d'illustration : Anthony Maurin)

Elle n'en démord pas : c'est elle qui est à l'origine des violences et c'est elle qui doit aller en détention...

Pourtant c'est bien son compagnon, déjà condamné et incarcéré pour des violences conjugales, qui est dans le box du tribunal correctionnel de Nîmes, poursuivi pour des violences sur sa compagne, des faits survenus dans un village proche de Nîmes en août dernier. "Je lui ai lancé une bouteille, il s'est défendu, c'est normal. Je fais des crises épouvantables à cause de problèmes de santé. Il devrait être en liberté et moi en prison", affirme-t-elle en dédouanant le trentenaire, arrêté et placé en détention provisoire depuis trois semaines.

Des voisins qui ont entendu la bagarre et des cris ont alerté les gendarmes. La victime avait également contacté les secours de son côté. "J'ai des problèmes de santé, je prends de la morphine à très grosse dose. Je suis parfois très énervée et parfois en manque. C'est moi qui suis énervée et ingérable et c'est lui qui paie les pots cassés", poursuit-elle. "Pourtant, devant les gendarmes, vous aviez dit que vous le craigniez et que vous aviez peur de sa famille. Vous aviez fait des déclarations contraires aux propos que vous tenez aujourd'hui", lui rappelle le président du tribunal correctionnel.

"C'est mon mari et ça restera mon mari"

"Je n'ai pas peur de lui, sinon je ne serais pas là aujourd'hui", répond la victime. "Cela ne veut rien dire, Madame. Parfois des femmes viennent soutenir leurs compagnons alors qu'elles ont été sévèrement blessées lors de violences conjugales", ajoute le juge. "Et puis vous aviez des traces de coups constatées par un médecin", complète-t-il.

"J'ai essayé de la contenir, de repousser cette attaque", intervient le mis en cause qui dit vouloir retourner vivre avec elle : "C'est ma femme, je l'aime." Et elle d'enchaîner : "C'est mon mari et ça restera mon mari", lance-t-elle avant que le tribunal ne parte délibérer. Les magistrats ont relaxé le prévenu qui est reparti chez lui libre et bras dessus, bras dessous avec sa compagne.

Boris de la Cruz

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