CAISSARGUES L’installation illicite des gens du voyage examinée par la justice

Le tribunal administratif de Nîmes
- Coralie MollaretInstallée sur le stade municipal de Caissargues, la communauté des gens du voyage a contesté l’arrêté du préfet leur enjoignant de quitter les lieux. L’audience s’est tenue ce jeudi matin.
Nouvel épisode dans l’affaire de l’installation des gens du voyage sur le stade municipal de Caissargues. Ce jeudi matin, se tenait au tribunal administratif de Nîmes l’audience en référé concernant l’occupation sans autorisation du site par une communauté évangéliste des gens du voyage. Une audience expédiée en dix minutes chrono. La raison ? Aucun représentant de la communauté n’était présent. Seuls figuraient au rôle le nom d’Eddy Renard et celui de leur avocat, maître Michaël Cunin, originaire de Valence, qui a produit le mémoire des requérants.
Pourtant, cette audience aurait pu servir de tribune pour plaider leur cause, demandant aux mairies de respecter la loi ainsi que le schéma départemental relatif à l’accueil des gens du voyage. Il n’en est rien. Quel était alors le but réel de cette procédure ? Peut-être simplement gagner du temps… « L’un des représentants de la communauté évangéliste Vie et Lumière m’a indiqué qu’ils quitteraient le site dimanche 3 août pour se rendre à Vias, dans l’Hérault », a rapporté l’adjoint à la sécurité de Caissargues, présent à l’audience.
« Un campement au frais du contribuable »
Une représentante de la préfecture, également présente, a rappelé le contexte : « l’arrivée massive », le dimanche 27 juillet, d’environ 300 personnes réparties dans une centaine de caravanes et de véhicules. Photos à l’appui, elle montre les écriteaux « suffisamment grands » interdisant le stationnement sur l’équipement municipal. Elle reprend les points de l’arrêté, comme les branchements électriques illicites sur l’éclairage public du stade : « Les photos de la partie adverse ne les montrent nullement ! » a-t-elle précisé. Et d’ajouter : « Aujourd’hui, les voisins refusent de payer leur facture d’électricité ! »
Concernant l’eau, elle signale que les caravanes sont raccordées au poteau incendie. « En cas de feu, les pompiers ne peuvent plus l’utiliser. Ce n’est pas judicieux, surtout en période de sécheresse et de vents forts comme on l’a vu ces derniers jours… ». Sur les toilettes : « Le mémoire de Me Cunin montre la photo de toilettes des terrains de tennis. Ils sont verrouillés ! Les gens du voyage urinent à côté ou utilisent leurs propres moyens dans les caravanes. Sauf que le stade n’est pas équipé pour la collecte des cassettes. »
Malgré cela, la mairie a tout de même mis à disposition cinq bennes pour limiter les atteintes à l’environnement. Des opérations de débroussaillement ont été effectuées sur un terrain situé à côté du site. Enfin, la représentante de l’État évoque les dégâts causés sur l’équipement sportif, refait à neuf cette année pour plus de 15 900 € : « La pelouse devra être refaite, là encore aux frais du contribuable, ce qui va entraîner des retards dans la reprise des entraînements, prévue le 18 août. » L’audience « express » s’est donc conclue, dans l’attente de la décision du tribunal administratif.
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