Le lieu du rendez-vous pouvait paraître étonnant. Ce mercredi, plusieurs militants LFI (La France insoumise) se sont postés avec leur candidate gardoise devant l’IME (Institut médico-éducatif) de l’ancienne route d’Uzès. « Les travailleurs du médico-social sont en grève demain (…) Ils dénoncent le manque d’attractivité du secteur, leur perte de salaire… Je me reconnais dans ces revendications », indique Isabelle Chenou, enseignante dans le premier degré et militante syndicaliste. 

Une Gauche divisée 

Originaire de Sommières, la quinquagénaire est 45e sur les 81 place de la liste LFI conduite par Manon Aubry pour les Européennes du 9 juin. « En 2017, j’ai été séduite par le discours de Jean-Luc Mélenchon », explique-t-elle. Dans cette campagne des élections européennes, le défi est immense pour la Gauche. Divisée, elle assiste en spectatrice au nouveau duel qui s’annonce entre la tête de liste RN Jordan Bardelle et celle de la liste - peu connue au bataillon - de la majorité présidentielle, Valérie Hayer. 

« Nous déplorons cette situation, répond la Sommiéroise, en voulant partir seuls, EELV et le PS ont surtout voulu conserver leur appareil… Mais aujourd’hui, nous sommes les seuls à porter le programme de la Nupes (Nouvelle union populaire écologiste et sociale, NDLR) que les électeurs ont mis en tête aux dernières Législatives ». Chez LFI, les européennes sonnent comme un avant-goût de Présidentielle : « On ne se trompe pas d’élection. Oui, nous préparons l’après-Macron. Nous souhaitons mobiliser ceux qui ont voté pour nous en 2022 en proposant une alternative à l’austérité », répond Isabelle Chenou. 

Par austérité, la candidate fait référence à la règle d’or des 3 % de déficit budgétaire que les pays ne doivent pas dépasser : « Notre ministre de l’Économie a annoncé 10 milliards d’économies en 2024 et 20 milliards en 2025. Nous sommes contre cette politique qui met à mal les services publics… Nous sommes aussi contre la guerre en Ukraine qui offre surtout des débouchés pour la vente d’armes et la reconstruction du pays. » Les Insoumis veulent continuer à faire entendre leur voix. Un voix qui, ces dernières semaines, a été dissonante entre les polémiques autour de Jean-Luc Mélenchon et la division de ses troupes.