ObjectifGard : À 16 mois des municipales, quel pré-bilan faites-vous de votre action à la mairie ? 

Rémi Nicolas : Je tire évidemment un bilan positif de ce mandat. On est à la fois arrivé à porter la quasi-totalité de nos projets et même à aller au-delà… Nous avons réalisé bon nombre d’investissements qui n’étaient pas prévus. Nous avons découvert leur nécessité quand nous sommes arrivés aux affaires. Je pense notamment à la rénovation énergétique de tous les bâtiments scolaires. Il reste encore des projets à terminer d'ici à la fin du mandat, mais la mission sera remplie. Il y a le bémol du village des solidarités dont la réalisation est soumise aux autorisations administratives. 

Justement, qu’en est-il de cette maison des solidarités. Tombe-t-elle à l’eau ? 

Non. Ce dossier est lié au sujet de la protection de la zone de captage d’eau. En fonction des autorisations qui seront faites ou pas, on pourra porter ce projet à hauteur de ce que l'on voulait faire. Sinon, ce projet sera ailleurs. 

Avec ces rénovations imprévues, le village s’est-il plus endetté ? 

Non. Nous n’avons pas augmenté la dette, mais stabilisé. Pour l’exercice 2024, on désendette même légèrement. On est arrivé à mobiliser bon nombre de subventions, à travers le Fonds vert, les fonds de concours de Nîmes métropole ou les fonds départementaux. Ils nous ont pris en charge entre 50 et 60% de ces investissements. 

La réouverture de la gare de Marguerittes aux voyageurs a été reportée. Que s’est-il passé ? 

L’autorité environnementale a souhaité lancer une étude (quatre saisons, NDLR) afin de mesurer l’impact du passage du train sur cette rive droite du Rhône qui retarde de deux ans le début des travaux. Pourtant, tous les financeurs se sont mis d’accord et tous les acteurs sont prêts à démarrer… Il semblerait que, de Paris, on ait découvert qu'un train circulait ! Le train de marchandise circule depuis toujours. On ne s’attendait pas à cette décision-là… Je suis surpris que l’on s’interroge sur l’impact environnemental du train électrique… On peut peut-être s’interroger sur l’impact environnemental des voitures qui circulent sur la D86 entre Nîmes et Marguerittes. 

Le lancement de la ligne T4 a été une réussite sous votre mandat…  

Oui, c’est une belle réussite. Les services de l’Agglo sont satisfaits du taux de fréquentation qui est plus important qu’espéré. Pour la commune, cette offre est complétée par une ligne interne, la ligne 20, qui dessert l’ensemble des arrêts de la commune et les rabat sur la ligne T4 pour optimiser son fonctionnement. 

Comme beaucoup de villages, Marguerittes est carencée en logements sociaux. À combien s’élève l’amende infligée par l’État pour le non-respect de la loi SRU (Solidarité et au renouvellement urbain) ? 

Aujourd’hui, la commune a un taux de moins de 8% au lieu de 25%. Sur les 1 000 logements sociaux, il nous en manque 700. Ce qui induit une pénalité de 225 000€ par an. C’est énorme ! Ce que je mets dans la pénalité, je ne le mets pas ailleurs ! Ce sont des marges de manœuvre en termes d’investissement qui ne sont pas utilisées. Aujourd'hui, il faut repenser l'habitat sur l'enveloppe urbaine existante. D'où les interrogations que nous avons auprès des services de l'État : on ne peut pas nous demander de ne pas construire et, à la fois, nous pénaliser parce que nous ne construisons pas suffisamment ! 

La création de terrains de padel fait débat. Quelle est la position de la mairie ? 

Ce sont 10 terrains qui seront construits sur la plaine de Praden par le porteur de projet, ce sont les joueurs de l’USAM, Benjamin Gallego et Mickaël Bouteillon. C’est un projet privé. Nous concédons le terrain, ça ne coute rien à la commune. Au contraire, ça lui rapporte 15 000€ de redevance par an et, à l’issue de la concession à 10 ans, les installations seront rendues à la commune. C’est du 100% gagnant, c’est même du 150%. Ça va permettre d’apporter une nouvelle activité sportive sur le territoire, particulièrement en vogue en ce moment. 

Allez-vous vous représenter aux municipales ? 

Oui, je serai candidat. Je ne sais pas encore quand est-ce que je l’annoncerai aux habitants. Mais ce n’est pas un mystère…  

Enfin, la poussée de l’extrême-droite et ses éventuelles conséquences aux municipales vous inquiètent-elles ? 

Je crois que ce sont deux élections différentes. On le voit depuis très longtemps à Marguerittes. On le voyait au temps de William Portal, ancien maire. Il y a longtemps que le RN réalise de très bons scores sur la commune lors d’élections nationales. Or pour les élections municipales qui, on le sait, sont le choix d’un homme ou d’une femme plutôt que le choix d’un parti… Ça m’inquiète, mais c’est le reflet d’une non-réponse apportée par les autres partis.