L’INTERVIEW Le maire de Vestric-et-Candiac : « Perrier à Vestric, ce serait le rêve ! »

Le maire de Vestric-et-Candiac a démarré en tant qu’adjoint au maire, Pierre Pezareix, de 1995 à 2001
- Coralie MollaretMaire depuis 2008, Jean-François Laurent raccroche aux prochaines municipales. L’élu revient sur son bilan, ses difficultés, mais aussi sur les projets d’avenir avec le forage de deux puits par le groupe Nestlé. Leur exploitation permettrait, il l’espère, d’apporter de l’argent frais à la mairie. Rencontre.
Objectif Gard : Comment êtes-vous entré en politique ?
Jean-François Laurent : Je suis natif du village, forcément on a envie d’apporter quelque chose… J’ai démarré en tant qu’adjoint au maire, Pierre Pezareix, de 1995 à 2001. Ensuite, j’ai fait ma propre liste et j’ai perdu. L’opposition, je n’aimais pas trop ça, alors j’ai démissionné. Je travaillais comme comptable à Perrier. Je suis parti en préretraite en 2005 et je suis resté chez moi à m’occuper de mes petits-enfants. En 2008, j’ai gagné les municipales. En 2014 et en 2020, nous avons été réélus : il n’y a pas eu de liste contre nous.
« Les gens s’imaginent que nous avons tous les pouvoirs… »
Quel regard portez-vous sur la fonction de maire ? Est-elle plus dure qu’avant comme nous l’explique le maire de Boissières, Marc Foucon ?
C’est vrai que les procédures sont très longues. Les gens s’imaginent que nous avons tous les pouvoirs, mais il y a quand même le préfet au-dessus de nous… En plus, l’absence de majorité à l’Assemblée nationale nous met dans l’incertitude ! Regardez la loi ZAN (Zéro artificialisation nette) : elle est entérinée, puis elle est allégée… On ne sait plus où l’on va. Aux prochaines municipales 2026, j’ai décidé de ne pas me représenter. Il y a d’abord l’âge : j’arrive à 75 ans, mais aussi un peu de lassitude…
Que pensez-vous avoir apporté aux habitants de Vestric-et-Candiac ?
Ici, on a 13 salariés étant donné que la Poste est communale. Rien que les salaires, c’est 500 000 € sur un budget de 1,2 M€. Il ne reste pas beaucoup d’argent pour investir… Toutefois, nous avons fait aboutir quelques projets importants comme la rénovation d’une partie des réseaux d’eau et la réhabilitation de la mairie. Nous avons refait toute la traversée du village, les environs des arènes… Nous avons pu construire un lotissement devant le cimetière. Il y a aussi eu quelques travaux dans notre école.
Comment définiriez-vous votre village ?
C’est un village vieillissant. Nous étions 1 400 et, au dernier recensement : 1 367. Le problème, c’est que nous ne pouvons quasiment plus construire à cause du PPRI (Plan de prévention du risque d'Inondation) qui touche 80 % de la commune. D’habitude, les inondations sont dues au débordement du Vistre mais la dernière fois, les inondations ont été provoquées par le ruissellement des eaux de la garrigue…
« Il nous reste seulement un terrain constructible »
Vous reste-t-il des terrains constructibles ?
Oui, seulement un. On compte y faire une centaine de logements. Pour cela, il faut que l’on fasse des travaux au niveau de notre station d’épuration. Ils coûtent très cher…
La compétence eau et assainissement est gérée par la commune et non l’intercommunalité ?
Oui, c’est exact. À l’époque, j’avais refusé. Si la communauté de communes gère les canalisations, les communes devront s’occuper du sol. Du coup, l’entretien des rues sera entièrement à la charge de la commune.
Quel est le montant de votre budget d’investissement ?
Comme je vous l’ai dit, avec l’importante masse salariale, nous n’avons pas beaucoup de trésorerie. Je ne sais même pas si le budget d’investissement dépasse les 200 000 €. Ça fait peur…
Un mot sur la société Perrier. Avez-vous des forages sur votre commune ?
Nous en avons deux, en garrigue, à 180 mètres de profondeur. Ils sont récents et ne sont pas exploités pour l’instant. Nestlé a installé une canalisation par forage pour ne plus mélanger les eaux avec celles des autres puits. Mais arrêtons-nous un instant… Imaginez si cette eau était exploitée à Vestric ? Uchaud touche plus de 600 000 € de Nestlé pour l’exploitation de ses puits… Alors Perrier à Vestric, ce serait le rêve !
« Le RN mettra peut-être un candidat »
Êtes-vous encarté politiquement ?
Non. Je suis de droite mais encarté nulle part. Ça ne m’intéresse pas.
À l’approche des municipales, avez-vous désigné au sein de votre équipe un potentiel successeur ?
Oui. Mais je ne peux pas vous dire son nom. Il est en train de monter sa liste avec trois personnes du conseil municipal. Il s’inscrira dans la continuité.
Enfin, quel rapport avez-vous avec le RN qui enregistre de forts scores sur votre territoire aux élections ?
Ça n’est pas ma tasse de thé. Je n’ai pas leurs idées. D’ailleurs, je pense que le glissement de la droite vers le RN est dangereux. Avec le député Nicolas Meizonnet, on n’a jamais vraiment discuté politique… Quant aux municipales, on suppose qu’il y aura un candidat RN. Vestric est l’une des communes dans lesquelles ils ont réalisé leurs premiers gros résultats.